Un peu plus d’un mois après son arrivée sur les bords de l’Erdre, Raymond Domenech est toujours à la recherche d’une première victoire en Ligue 1. Après une série de deux nuls et deux défaites, Christian Gourcuff avait été prié de faire ses valises au soir de la treizième journée. Le nouvel entraîneur des Canaris, lui, affiche un bilan… de trois nuls et deux défaites. Autant dire que la greffe a du mal à prendre.
Le médiatique technicien a profité de janvier pour prendre ses marques avec le sourire et travailler sur son premier objectif: la remise en confiance des troupes malgré les premiers accrocs.
Peu d’action sur les terrains d’entraînement, mais de longues séances de video
Dès son premier entraînement, marqué par les animations du « Kita circus » des supporters sur le bord de la route, Raymond Domenech s’est placé en observateur. « C’est vrai qu’il ne parle pas beaucoup pendant les séances, confirme un habitué de la Jonelière. L’animation est laissée à Robert Duverne. » Le duo fonctionne de façon assez indépendante, ce qui entraîne de facto la mise à l’écart de Patrick Collot, ancien adjoint de Christian Gourcuff, et de Cyril Moine, le préparateur physique dont la présence ne semble plus essentielle après avoir permis le passage d’un certain nombre d’informations lors de la transition.
Si sur les terrains d’entraînement Raymond Domenech se contente d’interrompre de temps en temps les exercices, en coulisses il se montre plus présent, notamment au cours de longues séances de vidéo ou de débriefings à l’image de celui récent avec Nicolas Pallois, sanctionné d’un carton rouge dimanche.
Il a refusé plusieurs renforts au mercato
Depuis trente jours, Raymond Domenech essaye de redonner confiance, par le dialogue, à un groupe à la dérive. Zen attitude, méthode Coué, positivisme? A chacun sa théorie mais l’ancien défenseur en a fait son crédo: « Je ne me force pas, c’est naturel. Je suis persuadé que c’est comme ça que l’on fait avancer une équipe et pas à coups de fouet. » Certains joueurs ne semblent malgré tout pas très concernés. Mehdi Abeid avait rapidement demandé à partir. C’est chose faite. Mais pour beaucoup c’est surtout le manque de cadre qui joue des tours à cette équipe. « Il a un côté paternaliste et la volonté de remettre la tête à l’endroit de certains joueurs, mais il n’a pas le temps, s’inquiète un proche du club. Et le groupe n’a pas le niveau. »
Pourtant Raymond Domenech n’a pas réellement souhaité de renfort pendant ce mercato d’hiver. Seul celui de l’ancien rennais Nelson Oliveira trouvait grâce à ses yeux. Et il s’est opposé à certaines candidatures que son président lui proposait comme celle d’Adam Ounas. Une gageure dans un club où les mercatos sont souvent agités! Mais le coach de 69 ans peut se le permettre. Il est arrivé à Nantes pour un défi personnel sans grande pression, sa carrière étant derrière lui.
Un manque de rigueur de sa part?
En coulisses, certains lui reprochent d’ailleurs un manque de rigueur et l’accusent de laxisme. « Pour être suivi par les joueurs il faut être exemplaire », répond un proche d’un joueur. Une allusion à l’absence du coach lors d’une réunion importante avec la direction au lendemain de la défaite à Metz il y a une semaine. Mais c’est pour se rendre à un rendez-vous médical prévu de longue date et accompagné sur la route du président Kita que Raymond Domenech a fait escale à Paris. Le coach se rend une fois par semaine dans la capitale pour voir ses enfants et vit pour le moment à l’hôtel près du centre d’entraînement de la Jonelière.
Du côté des joueurs, Domenech nie tous débordements et commence à se tendre quand la question des horaires est évoquée. « Je suis surpris par tout ce que j’entends car des problèmes d’autorité depuis que je suis ici, je n’en ai pas eu un, assure-t-il. Et n’allez pas me dire que c’est parce qu’il y en a un qui est arrivé deux minutes en retard au petit-déjeuner qu’il y a un manque d’autorité. L’autorité c’est sur le terrain. » En cause: Kader Bamba, absent du groupe face à Monaco mais que le coach n’a pas voulu voir partir au mercato malgré les intérêts de certains clubs pour un prêt.
Le FC Nantes va donc devoir s’en sortir seul alors que l’institution tremble. « Raymond Domenech semble le dernier serein, souligne-t-on en interne. Mais c’est parce qu’il est là depuis un mois seulement et qu’il retrouve un métier qui lui manquait. Il est dans cette fraîcheur intellectuelle. Ici tout le monde est inquiet. » Et il y a de quoi. Ce mercredi, les Nantais – à trois points de la vingtième place – se déplacent chez des Stéphanois en déliquescence avant d’affronter le leader lillois dimanche.
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