Un peu plus d’un mois après son arrivée, Raymond Domenech s’apprête à être limogé par le FC Nantes de Waldemar Kita. L’ancien sélectionneur des Bleus n’a pas été capable de changer le visage ni la dynamique de l’équipe.
Quatre matchs nuls, trois défaites et aucune victoire en Ligue 1, un jeu inexistant, un club envoyé dans la zone rouge alors qu’il était 16e à son arrivée… Les premières semaines de Raymond Domenech à la tête du FC Nantes semblent avoir eu raison de la patience de Waldemar Kita, le président du club, dont la gestion est elle-même très critiquée ces dernières années. Domenech s’apprête à être démis de ses fonctions d’entraîneur. Dans l’entourage de la direction du FC Nantes, on confirme que « la piste Antoine Kombouaré est très avancée » pour le remplacer.
Ce nouveau fiasco ne devrait pas arranger la popularité de Kita vis-à-vis de supporters nantais excédés par la situation dans laquelle le club est englué, d’autant que la nomination de Domenech était sa décision, dont on pouvait deviner les motivations.
La première séance d’entraînement de Domenech avait tourné à la farce avec un accueil tout en ironie des ultras, dénonçant à grand renfort de musique le « Kita Circus » et un entraîneur, qui n’avait plus occupé un poste en club depuis 1993, qualifié de « marionnette ». Dès la nomination de Domenech, les débats ont fait rage sur les plateaux de télévision et les studios de radio, entre les observateurs désireux de donner sa chance à un coach qui a déjà fait ses preuves, à Lyon notamment, et ses contempteurs, qui ne lui ont jamais pardonné ses dernières années à la tête de l’équipe de France.
Un plan en trois axes qui a échoué
Pour sa première apparition devant les médias, avec lesquels ils entretenaient par le passé des relations pour le moins contrariées, Domenech a fait profil bas, ne laissant rien apparaître de l’ancien sélectionneur en complet décalage avec ce que le poste exigeait en termes de communication. « J’ai changé », martelait un homme qui s’est forgé une carapace tout au long de son expérience de consultant à la télévision. Mais très rapidement, le naturel est revenu au galop, avec parfois des plaisanteries mal choisies voire très maladroites qui ne sont pas passées, comme cette blague sortie de nulle part sur la mort de Diego Maradona.
Chaque intervention télévisée a été l’occasion pour l’ancien sélectionneur des Bleus de constater toute l’attention et la curiosité qu’il continue de susciter, cette fascination qu’il continue d’exercer en France. C’est à peu près tout ce qu’on retiendra de son passage à Nantes, alors qu’il n’a pas été en mesure, avec son staff, de redresser la situation sportive du club. Domenech a pris le temps de jauger ses joueurs, de mesurer l’étendue des progrès à réaliser pour faire de cette équipe un candidat au maintien. Reste que son passage n’a rien changé à la dynamique de l’équipe, en quête d’une identité de jeu, qu’elle ne produit plus sur le terrain.
Un jeu toujours aussi décevant
Le plan en trois axes de Raymond Domenech a volé en éclats une première fois à Metz, lorsque les Canaris ont sombré en Lorraine (0-2) après trois matchs où l’équipe s’était reposée sur une solidité défensive retrouvée. Le deuxième axe visait à travailler la qualité de jeu. Or si le club a mieux tenu le ballon, notamment contre Saint-Etienne (1-1) il n’a pas souvent su quoi en faire. Désarmés face à la méforme ou l’absence de ses principaux créateurs, Imran Louza et Ludovic Blas, les Nantais n’ont jamais cessé de douter. La suite n’est pas venue.
La situation est devenue « très tendue », de l’aveu même de l’entraîneur, après la défaite (2-0) à domicile contre Lille, en Ligue 1. Un match au terme duquel Raymond Domenech, qui affichait une forme de sérénité au milieu de la tempête, a pour la première fois fendu l’armure. « On a été complètement absents, ça me dérange de voir à quel point on n’a pas existé », a-t-il dénoncé après un quinzième match d’affilée sans succès en Ligue 1. Un triste record dont le club se serait bien passé.
On pensait le FC Nantes au fond du trou, mais les Canaris ont trouvé le moyen de creuser encore plus profond ce mercredi, en Coupe de France. Et Domenech, touché par le Covid, n’était même pas là pour assister à une nouvelle débâcle de son équipe, giflée (4-2) par le Racing Club de Lens. Comme si sa présence ou son absence importait finalement assez peu à ses joueurs. Avec ou sans lui désormais, le FC Nantes traverse une crise toujours plus profonde.
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