Quelques heures avant de rejoindre une deuxième fois l’équipe de France, Moussa Diaby s’est confié à RMC Sport sur ses premières sélections en Bleu et son début de saison canon avec le Bayer Leverkusen.
RMC Sport: Deux sélections au mois de septembre, neuf matchs avec le Bayer Leverkusen, trois buts, une passe décisive, vous revenez en équipe de France… Est-ce que cela veut dire que vous avez tout fait lors du premier rassemblement pour revenir?
Moussa Diaby: J’espère. Je suis très heureux de revenir. C’est un niveau en plus, c’est une fierté. Je reviens avec un nouveau contexte, le Final Four de la Ligue des nations avec de très bonnes nations. Je suis très content d’y être.
Avez-vous conscience que vous pouvez gagner un titre avec l‘équipe de France dès ce deuxième rassemblement?
J’en ai conscience, oui. Après, on n’en est pas encore là. On verra ce qu’il va se passer et on va essayer de bien se concentrer pour performer avec l’équipe. En tout cas oui, si c’est cette issue-là, je serai très content.
Le sélectionneur fait très attention aux comportements des joueurs qui arrivent pour la première fois en sélection. Comment cela s’est passé pour vous?
J’ai été bien accueilli par les joueurs et le staff. Ce qui m’a facilité les choses, c’est que j’avais côtoyé beaucoup de joueurs auparavant. Je ne suis pas quelqu’un qui est difficile à s’intégrer dans un groupe. J’aime bien ce contexte-là de rassemblement.
« Le groupe que j’imaginais »
Comment vous êtes vous comporté? Observiez-vous ce qu’il se passait autour?
Durant presque toute la semaine, c’était de l‘observation. Je venais d’arriver, donc j’ai essayé de me faire discret. Je connaissais quelques joueurs, c’est avec eux que je parlais le plus. Ils ont facilité mon intégration.
C’est un groupe de l’équipe de France comme vous imaginiez?
C’est le groupe que j’imaginais, avec beaucoup de qualité, beaucoup de grands joueurs. Quand vous côtoyez ce genre de personnes, ça ne peut que vous aider pour la suite. Je m’attendais à cet état d’esprit dans le groupe.
Pouvez-vous nous raconter votre premier entrainement avec l’équipe de France?
Ça s’est bien passé. C’était un niveau en plus. Le ballon circule un peu vite, il y a un peu plus d’intensité. On était dans un contexte où on avait trois matchs, donc les entraînements n’étaient pas forcément très intensifs. Je pense pouvoir en découvrir davantage lors du rassemblement qui arrive.
« Je ne suis pas une personne qui subit la pression »
Avez-vous pu prendre le temps de savourer, de voir que vous étiez international A, au château de Clairefontaine?
J’ai réalisé que j’avais une chance d’être là, que j’étais devenu international. Mais franchement, je n’avais pas la tête à ça, j’étais juste concentré sur les entraînements et les matchs. Je me tenais prêt à jouer, je restais concentré au cas où j’étais amené à jouer, à être performant et à aider l’équipe. Je suis plus concentré par la performance que par ce qu’il se passe autour. La joie, ça vient après. Si tu performes, tu seras forcément content après.
Quelques minutes contre la Bosnie et 26 contre l’Ukraine, avec ce poteau qui aurait pu faire gagner la France à Kiev… Comment jugez-vous cette première sélection?
Je suis resté moi-même sur le terrain. Je ne suis pas une personne qui subit la pression. J’ai essayé de jouer mon jeu, naturellement. Si j’y étais, c’est que j’avais des qualités. Forcément, c’est un match qui m’a demandé beaucoup d’efforts défensifs aussi. Mais en tout cas, j’ai pris du plaisir.
Vous n’avez pas eu le trac avant d’entrer?
J’étais concentré à 100% sur le match. J’étais prêt à rentrer, je suis rentré, j’ai été le Moussa Diaby que je suis d’habitude.
Racontez-nous ce poteau qui peut faire gagner la France contre l‘Ukraine.
C’était un frisson. Si le ballon était rentré, ça aurait été l’entrée parfaite. Après je n’y ai pas pensé, le match était très serré. À cinq centimètres près, ça aurait été la première sélection parfaite. Mais je n’y pense pas trop, j’essayerai de faire encore mieux la prochaine fois.
Les membres de votre entourage vous ont reparlé de cette action?
Derrière, je reçois des messages que j’aurais pu la mettre au fond. C’était plus des messages d’encouragements qui me disent bravo, pour me charrier ou pour m’encourager pour la prochaine fois.
« Avec le statut d’international, tu te dois de faire de bons matchs »
On dit souvent que le retour en club est difficile après une première sélection. L’avez-vous ressenti comme ça?
Pour moi, non. Avec Leverkusen, on fait un bon début de saison en Bundesliga comme en coupe d’Europe. Les matchs s’enchaînent. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, je suis resté concentré. Moi une fois que je retourne en club, je repasse vite au mood du club.
Avez-vous senti que l’entraineur et les coéquipiers attendaient plus de vous en revenant?
Je n’ai pas ressenti ça. Pour moi-même, je me dis qu’il faut que je sois encore meilleur. Si tu as le statut d’international, tu te dois de faire de bons matchs.
Sentez-vous qu’il y a une différence de statut?
Forcément, un petit peu. J’ai été beaucoup sollicité au niveau des interviews. Elles venaient de France. J’en ai eu une seule ici en Allemagne. Ça ne me dérange pas. Quand on a ce statut, on se doit de répondre.
Et sur le terrain?
Forcément. Avec Leverkusen, on fait un bon début de saison. Les équipes, quand elles jouent contre nous, doivent faire attention à des détails. Il y a une différence, oui.
« Les stats, c’est forcément important »
Qu’est ce qui vous a permis de progresser?
La confiance que le donne le club à travers temps de jeu et la responsabilité que j’ai dans l’équipe. Je travaille beaucoup ce qui est récupération et physique. À l’extérieur et sur le terrain, c’est ce qui m’a permis de progresser. Quand je suis arrivé, j’étais un joueur qui faisait ses matchs sans statistiques. C’est une chose que j’ai améliorée.
Les stats, c’est une chose importante pour vous?
C’est forcément important pour moi. Un joueur offensif aime les stats. Mais il ne faut pas que ça devienne une obsession. Il faut d’abord rester focus sur l’équipe. Si elle tourne bien, les stats vont tourner dans ce sens.
Êtes-vous satisfait de vos stats ?
Je suis satisfait. Surtout que ça a permis à l’équipe de gagner, et aujourd’hui on est bien placé. J’espère continuer comme ça, faire de bons matchs. Les statistiques, on en parlera à la fin.
Était-ce le moment pour être appelé?
C’était le bon moment. On a la chance que le staff ne tienne pas compte de l’âge, mais de la qualité. Intégrer un groupe comme ça, quelques mois avant une grande compétition, ça va me laisser le temps de m’intégrer et de répondre aux attentes du staff.
Vous aviez pointé la Coupe du monde au Qatar comme un objectif…
Tout joueur rêve de jouer un jour une Coupe du monde dans sa carrière.
Vous avez des attaches fortes avec le XIXe arrondissement de Paris. Quels ont été les retours de votre quartier après les premières sélections?
Les messages du XIXe, j’en ai reçu un bon paquet! Ils disaient qu’ils étaient fiers de moi. Ça m’a beaucoup touché. Ce sont des personnes avec qui j’ai grandi et que j’ai côtoyé toute mon enfance. J’étais très content.
Vous attendez maintenant Youssouf Fofana (Monaco) et Yahia Fofana (Havre), avec qui vous avez joué tout petit, en équipe de France…
C’est tout ce que je leur souhaite, connaître leur première sélection en équipe de France. Je ne m’inquiète pas pour ça. Qu’ils continuent à travailler comme ils le font et ça pourrait le faire pour eux.
Amine Adli a marqué en Ligue Europa cette semaine et a intégré l’équipe de France Espoirs, après avoir été meilleur joueur de Ligue 2 la saison dernière avec Toulouse. Comment se passe son intégration à Leverkusen?
Amine est un bon joueur. Je ne le connaissais pas avant qu’il arrive à Leverkusen, mais seulement en tant que spectateur. Son intégration se passe plutôt bien. C’est quelqu’un qui est souriant, qui ne va pas se cacher, qui vient discuter. Il s’entraine bien. Ça lui a permis d’avoir du temps de jeu directement en arrivant, et ça lui a réussi. Il a marqué son premier but, j’étais très content pour lui. On parlait de ça avant le match, qu’il fallait qu’il marque son premier but et il l’a mis le soir-même. J’espère qu’il va continuer sa bonne intégration et apporter à l’équipe. Parce que je pense qu’on aura besoin de lui. À l’entrainement, c’est fort. Il est aussi gaucher. C’est un bon joueur, très souriant avec les autres.
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