Extrêmement touché par la disparition de Bernard Tapie, Eric Di Meco est venu lui rendre hommage ce dimanche sur RMC. En larmes, notre consultant et ancien défenseur de l’OM, a salué la mémoire du boss marseillais, avec lequel il a soulevé la Ligue des champions en 1993.
Il a attendu toute la journée avant de s’exprimer. Le temps de parvenir à contrôler la vague de tristesse qui l’a submergé, ce dimanche, en apprenant la disparition de Bernard Tapie. Mais Eric Di Meco n’a pas pu retenir ses larmes au moment de rendre hommage à l’ancien président de l’OM, décédé des suites de son cancer à l’âge de 78 ans. Extrêmement touché, notre consultant et ancien défenseur marseillais, a salué sur RMC la mémoire du « boss », avec lequel il a remporté la Ligue des champions 1993.
« La journée a été dure, a confié Eric Di Meco à l’antenne, avant d’être rattrapé par les sanglots. C’est huit ans de ma vie. On s’attendait à ce qu’il parte, puisqu’on avait des nouvelles pas très bonnes. Moi, j’ai une relation particulière avec lui. Ça a toujours été mon patron. Je l’ai toujours appelé ‘président’, je l’ai toujours vouvoyé. Il a même été dur dès fois avec moi. Il était tellement exigeant que beaucoup de mes copains ont été obligés de partir du club quand lui voulait avancer et qu’il sentait que ça n’avançait plus. Ça aurait pu être mon cas. J’ai une pensée pour son épouse Dominique, qui a souvent œuvré en coulisses pour que je reste. Il me l’avait avoué un jour. »
« Il y a des hommes qui sortent de l’ordinaire »
« Je suis parti de l’OM en conflit avec lui. On ne s’est plus parlé pendant un long moment et on s’est recroisé en vacances en Tunisie. On a repris contact à ce moment-là J’avais des coéquipiers qui étaient très proches de lui, qui l’appelaient Bernard, qui le tutoyaient et parlaient régulièrement au téléphone avec lui. Moi, j’étais un simple joueur de l’effectif. Je n’étais pas une star. J’étais formé au club. Quand il arrive en 1986, je suis là. Je vois débouler cet homme du monde des affaires. On voit que le club va passer dans une autre dimension. On était en finale de Coupe de France, c’est lui qui nous a présentés au président Mitterrand ce soir-là. Après deux ans en prêt, je suis revenu en 1988. On fait le doublé la première année et le club prend alors la dimension qu’on a connue. »
« J’ai eu beaucoup de chance de croiser cet homme-là et de travailler avec lui. Parce qu’il y a des hommes qui sortent de l’ordinaire et lui en faisait partie. Je n’ai jamais été un de ses fils dans le vestiaire. Mais j’échangeais avec lui par texto à la fin. Et on avait une affection particulière l’un envers l’autre, par rapport à ce qu’on a vécu… »
« S’il avait été gourou, il aurait eu des millions d’adeptes »
« Je ne garde en souvenir que les bons côtés parce qu’avant son arrivée en 1986, le club végétait. On luttait pour ne pas descendre. Ma vie a changé avec son arrivée. S’il ne vient pas à l’OM, je ne fais pas la même carrière et je n’aurais pas la même vie aujourd’hui. Il y a aussi sa personnalité. Il était tellement collé à nous. Il arrivait le midi quand il y avait un match le soir, il bouffait à côté de nous, il trempait son pain dans notre sauce. Il avait toujours un mot pour les mecs. S’il avait été gourou, il aurait eu une secte avec des millions d’adeptes, tellement il était fort. Il a compris le foot plus vite que les mecs qui baignaient dedans depuis leur plus tendre enfance. Je l’ai vu faire des causeries d’avant-match à la place du coach. Il en a épuisé plus d’un, d’ailleurs. C’était terrible de travailler avec lui. Même nous, il nous fliquait. Celui qui sortait un peu trop tard le soir se faisait tirer les oreilles. Mais être au contact d’un homme comme lui, c’est une chance. »
« Je l’avais recroisé un jour avec Duga (Christophe Dugarry). Il faisait une émission sur BFMTV et il était passé nous voir avant dans le studio. Il était beau avec ses cheveux blancs. Il avait sa voix un peu cassée. La manière dont il s’est comporté dans son combat contre le cancer, ça l’a rendu humain. Il a continué à m’inspirer. On sait qu’on peut être confronté à la maladie dans la vie. Si un jour il m’arrive un truc, j’espère être aussi digne que lui. Quel monstre ! »
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