Au-delà de l’excitation qui accompagne sa signature à Monaco, l’arrivée de Thierry Henry s’accompagne d’une grande interrogation: comment fera-t-il jouer son collectif? Difficile à définir puisque l’ancien attaquant de l’équipe de France connaîtra sa première expérience comme entraîneur principal et qu’il n’a donc jamais eu la main sur une équipe. Une chose est sûre, l’ancien attaquant français a plongé à fond dans sa reconversion d’entraîneur entamée en 2015, en intégrant le staff de l’équipe U19 d’Arsenal sous la houlette du Néerlandais Andries Jonker, ancien adjoint de Louis van Gaal. 

Il comptera d’abord sur son aura

« Il est vraiment, vraiment très motivé pour se développer comme entraîneur, confiait ce dernier. Il est ouvert, orienté vers l’international et c’est un très bon gars. » C’est de cette manière qu’il a mis un premier pied dans son nouveau métier, qu’il a validé en obtenant son diplôme reconnu par l’UEFA. Auprès des jeunes, son aura et son passé l’avaient beaucoup aidé, comme cela devrait être le cas à Monaco. Zinedine Zidane avait su fédérer sur son passif de joueur de classe mondiale lorsqu’il avait pris les rênes du Real Madrid.  

« Je lui dois ce but, avait déclaré Alex Iwobi après une réalisation en Youth League pour les Gunners. Il m’avait dit avant le match que la plupart des ailiers marquaient au deuxième poteau donc j’ai essayé de suivre ses conseils. D’autres entraîneurs que j’ai eus ont tous joué au football mais, sans leur manquer de respect, je n’ai jamais eu personne comme Thierry. » Les louanges des joueurs lorsqu’il était adjoint de Roberto Martinez avec la Belgique concernaient aussi bien souvent son passé de joueur de très haut niveau.

Une expérience inestimable

Ce sera l’autre aspect important du nouveau costume de Thierry Henry. Si les bons joueurs ne font pas forcément des bons entraîneurs, son expérience et ses trophées en pagaille compteront dans la gestion de l’effectif et dans l’adhésion à son discours. Roberto Martinez, sélectionneur belge, avait souligné l’impact de cela dans la présence Thierry Henry auprès de son groupe pendant la Coupe du monde. « Il s’agira de grandir dans ce tournoi, afin de résorber progressivement notre déficit en expérience, rappelait l’Espagnol. Avec heureusement l’aide de Thierry Henry. Lui, il l’a gagnée, la Coupe du monde (en 1998, ndlr), et aussi l’Euro (en 2000). Il a un impact phénoménal sur le groupe. Il lui révèle tout ce que doit savoir un joueur qui fait partie d’une génération à succès, comme ce fut autrefois son cas en France. Et ils sont tous à l’écoute… »

Inspiré par Guardiola

Tactiquement, le doute persiste sur le schéma préféré de Thierry Henry. Si la Belgique évoluait dans une défense à trois, avec deux latéraux offensifs et une attaque en mouvement derrière Lukaku, il a aussi évolué en 4-3-3 avec Arsenal quand il était joueur tout comme avec le FC Barcelone. Cette expérience en Espagne semble l’avoir profondément marqué puisqu’il a souvent évoqué la manière de jouer de Pep Gardiola, son entraîneur d’alors, qui coache actuellement Manchester City. 

Plus que le schéma tactique, ‘Titi’ avait expliqué l’importance de la liberté de mouvements à l’approche du but adverse. « Combien de fois voyez-vous un joueur descendre et demander le ballon? Ça n’arrive pas avec Barcelone, expliquait-il sur Sky Sports. Reste dans ta position, crois dans tes coéquipiers qui ont le ballon et attends-le. Tu démarres dans une position haute mais après tu peux faire ce que tu veux. Dans le dernier tiers du terrain, Guardiola appelait cela ‘les 3P’, Play possession and position. Et le plus important était la position. Tu dois rester en place, croire dans tes coéquipiers qui te feront parvenir le ballon. A l’entrainement, pour te faire comprendre ça, il mettait des cônes. Avant le dernier tiers, les gars qui jouaient à gauche ne pouvaient pas aller à droite et vice versa. Mais dans le dernier tiers, c’était la liberté pour nous. La première fois qu’il a pris l’équipe, il avait dit: ‘mon travail est de vous faire venir dans le dernier, le vôtre est de conclure’. »

Précieux pour les attaquants

Pendant ces deux ans avec la Belgique, Thierry Henry a mis son statut de meilleurs buteur de l’histoire de l’équipe de France et d’Arsenal au service des attaquants. Romelu Lukaku a confié comment Thierry Henry l’avait aidé dans le dernier geste. Idem pour Michy Batshuayi. Lorsqu’il était consultant pour Sky Sports, il avait donné une leçon tactique de déplacement à Anthony Martial, exilé sur le côté gauche à Manchester United. 

Incollable sur les adversaires

Avant d’être une légende du football, Thierry Henry est avant tout un fondu du ballon rond. Il ne rate jamais une miette du moindre match de la Ligue des champions… ou de la deuxième division allemande. Romelu Lukaku, attaquant belge l’a récemment confirmé dans une chronique au Player’s Tribune.

« Il me raconte tout ce qu’il y a à faire dans l’espace, expliquait-il au sujet de sa relation avec le champion du monde 1998. Thierry est peut-être le seul au monde à regarder plus de football que moi. Nous discutons de tout. Nous nous asseyons et nous discutons du football allemand de deuxième division. Je suis genre: ‘Thierry, tu as vu la tactique du Fortuna Düsseldorf?’ Il est genre: ‘ne sois pas idiot, oui bien sûr.’ C’est la chose le plus cool pour moi. » Autant dire qu’il doit déjà connaitre l’effectif monégasque dans le détail et que le style de jeu de Strasbourg, son premier adversaire en L1 samedi prochain, n’a aucun secret pour lui.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/monaco-quand-thierry-henry-parle-de-tactique-1543626.html

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