Personne ne l’avait vu venir. Evincé par l’AS Monaco en janvier dernier, seulement trois mois après avoir succédé à Leonardo Jardim, Thierry Henry a retrouvé un poste de l’autre côté de l’Atlantique. Il a été nommé entraîneur de l’Impact de Montréal ce jeudi. L’ancien attaquant de l’équipe de France, qui avait terminé sa carrière de joueur aux Etats-Unis en 2013 chez les New York Red Bulls, a signé un contrat de deux ans avec la franchise canadienne. « C’est un honneur d’entraîner l’Impact de Montréal et de revenir en MLS. C’est un championnat que je connais bien, j’y ai passé de très bons moments. Etre au Québec, à Montréal, qui possède un énorme héritage multiculturel, c’est extraordinaire. J’ai toujours gardé un œil sur ce club », a-t-il dans déclaré dans un communiqué. Il sera présenté lundi et prendra réellement ses fonctions mi-janvier avec la préparation de la nouvelle saison de Major League Soccer.
A 42 ans, pour sa seconde expérience comme coach principal, Henry aura pour objectif de relancer une équipe qui n’a plus joué les playoffs depuis 2016. L’Impact de Montréal a terminé 9e de la conférence Est en 2017, 7e en 2018 et 9e la saison dernière. Depuis son entrée en MLS en 2012, son meilleur résultat reste sa défaite en finale de conférence il y a trois ans contre Toronto. En panne de résultats, l’Impact de Montréal a renvoyé Rémi Garde en août et une partie de de son staff. Le Colombien Wilmer Cabrera a alors pris sa succession, mais son bilan s’est révélé moins bon que celui de l’ancien entraîneur de l’OL. En sept matchs, Cabrera a enregistré deux succès, un nul et quatre défaites, soit seulement 28,6% de victoires. A titre de comparaison, Garde a gagné 39,3% de ses matchs aux commandes de la formation canadienne. Son départ a été décidé par Kevin Gilmore, qui a pris la présidence de la franchise en début d’année après une longue carrière d’avocat et de dirigeant au sein de diverses organisations de la NHL.
Il connaît déjà Sagna, Fanni et Bojan
A ses yeux, la nomination de Henry doit permettre « d’apporter une nouvelle énergie » à son équipe. « Il partage notre vision et nous aidera à atteindre nos objectifs sur et en dehors du terrain. C’est un compétiteur et un leader qui a fait ses preuves au plus haut niveau tout au long de sa carrière », s’est-il félicité. Il faudra pour cela que Henry parvienne à faire passer son discours, ce qu’il n’avait pas réussi à Monaco. Il avait donné l’impression de ne pas comprendre que ses joueurs ne pouvaient pas atteindre le niveau de jeu que lui avait à sa grande époque.
A Montréal, il connaît déjà trois joueurs: les défenseurs Bacary Sagna et Rod Fanni, avec qui il a joué en équipe de France, et le milieu offensif espagnol Bojan Krkic, son ancien coéquipier au FC Barcelone. Ce dernier l’a d’ailleurs déjà accueilli avec un message sur Twitter: « Bienvenue Titi! » Comme ses prédécesseurs, Henry devrait aussi s’appuyer sur l’international algérien Saphir Taïder, passé notamment au cours de sa carrière par l’Inter Milan et Bologne.
Elément le plus utilisé par l’Impact de Montréal la saison dernière, ce milieu relayeur de 27 ans a terminé meilleur buteur de la franchise avec 9 buts au compteur. Henry pourra aussi compter sur l’expérience de l’attaquant argentin Ignacio Piatti, 34 ans, brièvement passé par Saint-Etienne en 2006. En attendant d’éventuels renforts, il aura par ailleurs à trancher pour le poste de gardien entre l’Américain Evan Bush, au club depuis 2011, et le Franco-Sénégalais Clément Diop, qui s’est montré décisif en septembre pour aider l’Impact de Montréal à remporter le championnat canadien aux dépens du Toronto FC en finale.
Au Québec, Henry cherchera lui surtout à se refaire une réputation après un séjour désastreux sur le Rocher. Avec l’idée, sans doute, de suivre un parcours similaire à celui de Patrick Vieira, resté sur le banc du New York City FC entre 2016 et 2018, avant de prendre les rênes de l’OGC Nice.
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