Il était passé au club en juillet dernier, comme il le fait chaque année. « Edouard nous avait ramené un maillot, se souvient le président des Municipaux du Havre, Jean-Michel Naze. Il était hyper content d’être à Rennes, avec le coach Julien Stéphan, de jouer la Ligue des champions… Il était encore loin d’imaginer ce qui allait lui arriver. » Deux mois plus tard, Edouard Mendy est en effet un joueur de Chelsea, qu’il a rejoint cette semaine contre 24 millions d’euros (plus 6 millions de bonus), un record pour un gardien de Ligue 1.
Et cette somme ne va pas profiter qu’au club vendeur, le Stade Rennais: son club formateur des Municipaux du Havre, où il a joué de 14 à 19 ans, devrait toucher une « contribution solidarité » de plus de 500.000 euros. Soit trois fois son budget annuel, qui est de 160.000 à 170.000 euros. « C’est exceptionnel », sourit Jean-Michel Naze. Une somme bienvenue alors que la saison passée, les pertes étaient estimées entre 20.000 et 25.000 euros après l’annulation du grand tournoi de fin de saison et le départ de certains sponsors à cause du Covid.
« Ce n’est pas un don du ciel mais un don d’Edouard »
Désormais, le président compte « se projeter sur plusieurs saisons » avec cet argent, en investissant dans un projet de « pôle loisir » pour attirer des licenciés, et s’impliquer dans la vie de quartier. Il souhaite aussi donner plus de confort à ses joueurs. « Aujourd’hui, pour les déplacements, on fonctionne avec de la location… Maintenant, on va pouvoir être plus autonomes, avec pourquoi pas l’achat de minibus », se réjouit-il.
Le club va aussi pouvoir ambitionner sereinement son objectif: la montée. « Ça nous conforte dans notre idée d’aller au-delà de la R1 (sixième division), de monter en N3. Il y a moins d’hésitation à y aller, car monter a un coût, quand même! Ce n’est pas un don du ciel mais un don d’Edouard. L’objectif, c’est que dans 10 ans, ça nous ait fait grandir. »
120.000 euros aussi pour le club de ses débuts
Avant les Municipaux du Havre, Edouard Mendy, de 7 à 13 ans, a commencé dans l’équipe de son quartier, le Havre Caucriauville. Le club, dont l’équipe fanion évolue en R3, devrait toucher 120.000 euros d’indemnités, alors que son budget annuel est de 95.000 euros.
« On va peut-être pouvoir s’acheter des minibus, des tenues d’échauffement, des buts mobiles. Des choses qui vont améliorer notre quotidien, énumère le conseiller du président. L’argent, c’est le nerf de la guerre, surtout pour un club comme nous où les gens sont bénévoles. Ça va nous aider pour la suite. Il faudra faire les bons investissements pour pouvoir grandir. »
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