Mention très bien : Lille
D’accord, le Losc n’a plus gagné depuis trois matchs et a essuyé avant la trêve internationale sa première défaite de la saison, à Brest (3-2). Mais cette équipe fait assurément partie des plus plaisantes à voir jouer en Ligue 1. Emmenés par la troisième meilleure attaque (17 buts) et la deuxième meilleure défense (7 buts), les hommes de Christophe Galtier n’ont pas volé leur place de dauphin du PSG. Si Jonathan David attend toujours de marquer son premier but sous ses nouvelles couleurs, les recrutements de Sven Botman et Burak Yilmaz (6 buts) sont déjà des réussites. Avec d’autres éléments en forme comme Renato Sanches et Jonathan Bamba, Lille a les moyens pour confirmer dans les prochaines semaines.
Mention bien : Paris, Rennes, Montpellier, Lens
Avec cinq points d’avance sur Lille en tête du classement, le PSG est bien parti pour remporter un dixième titre de champion sans trop de difficultés. Malgré un effectif décimé par les blessures et le coronavirus, le finaliste de la dernière Ligue des champions s’est bien rattrapé après ses défaites à Lens (1-0) et contre l’OM (1-0) début septembre. Mais tout n’est pas parfait dans le jeu et les supporters sont en droit d’attendre davantage de leur équipe, même s’il faut rappeler que les joueurs de Thomas Tuchel sont confrontés à un calendrier très chargé.
Troisième, le Stade Rennais doit aussi gérer la C1 en parallèle de la Ligue 1 et cela se ressent dans les derniers résultats du club breton, branché sur courant alternatif depuis un mois après avoir idéalement démarré. Arrivé d’Anderlecht pour 26 millions d’euros, le grand espoir belge Jérémy Doku doit montrer encore plus. La dynamique est inverse du côté de Montpellier, habituellement en difficulté à l’extérieur mais qui vient de s’imposer à Saint-Etienne (1-0) et Bordeaux (2-0). Bien aidé par le talent de joueurs comme Téji Savanier et Andy Delort, Michel Der Zakarian semble avoir trouvé la bonne formule en passant d’un 5-3-2, qui avait montré ses limites, à un 4-3-3 plus ambitieux. Septième, le MHSC peut viser plus haut.
Pour les Lensois, promus dans l’élite, se retrouver à la 11e place représente déjà une belle surprise, en sachant qu’ils comptent deux matchs en retard. La formation de Franck Haise s’appuie sur un 3-4-1-2 modulable, un pressing constant à la perte de balle et un état d’esprit irréprochable que le nul arraché contre Reims (4-4) a mis en évidence. Autre bonne nouvelle : ils devraient bientôt récupérer Ignatius Ganago, blessé à la cheville en octobre après avoir claqué quatre buts en six matchs.
Encouragements : Marseille, Lyon, Monaco, Angers, Metz, Brest
Catastrophique sur la scène européenne, l’OM ne se débrouille pas si mal en Ligue 1 avec trois victoires sur ses trois derniers matchs et une quatrième place à un point du Losc. Voilà pour le bilan comptable, qui justifie donc quelques encouragements. Dans le contenu, c’est une autre histoire. Pas aidés par des joueurs en méforme et en panne de confiance comme Duje Caleta-Car, Dimitri Payet et Dario Benedetto, les Phocéens ne font pas franchement rêver leurs supporters, contraints de regarder devant leur télévision des matchs le plus souvent sans saveur ou d’un ennui absolu comme celui à Strasbourg (1-0) avant la trêve.
Cinquième, Lyon n’est pas non plus la formation la plus emballante du championnat. Mais là encore, les résultats depuis un mois (trois succès et un nul obtenu à Lille en infériorité numérique) illustrent une certaine progression. Sauf qu’avec leur effectif et tous les joueurs annoncés partants qui sont finalement restés (Houssem Aouar, Memphis Depay, Moussa Dembélé), les Gones se doivent d’élever leur niveau de jeu et de montrer autre chose que ce qu’ils ont affiché pendant une heure lors du derby remporté contre Saint-Etienne (2-1). A l’inverse, Monaco (6e) semble sur la bonne voie. Après le naufrage à Lyon (4-1), Niko Kovac a rectifié le tir en revoyant sa compo et sa tactique. Résultat : des victoires convaincantes contre Bordeaux (4-0) et Nice (2-1). Certains joueurs gagneraient à s’affirmer, notamment Kevin Volland, mais le 4-4-2 du coach croate est prometteur et l’ASM peut compter sur un Wissam Ben Yedder toujours aussi clinique dans la surface (6 buts).
Angers (9e) et Metz (10e) n’étaient pas forcément attendus aussi haut. Surtout les Messins, qui ont laissé partir Habib Diallo lors du mercato et qui ont perdu sur blessure son successeur, Ibrahima Niane, auteur d’un début de saison canon. Il faut saluer le travail de Frédéric Antonetti et celui accompli avant lui par Vincent Hognon. Au SCO, les départs de Baptiste Santamaria et Rayan Aït-Nouri ne se font pour le moment pas ressentir. Enfin, comment ne pas placer ici le Stade Brestois ? L’équipe d’Olivier Dall’Oglio est peut-être l’équipe la plus agréable à voir jouer. S’ils encaissent beaucoup de buts (22, pire défense), les Brestois régalent par leur faculté à attaquer encore et encore. Sans complexe. Ils peuvent se targuer d’avoir fait tomber le Losc (3-2) avec une nouvelle prestation XXL de Romain Perraud.
Insuffisant : Nice, Bordeaux, Nantes, Saint-Etienne, Reims, Lorient
S’il compte le même nombre de points (17) que son voisin monégasque, Nice (8e) ne dégage pas la même force collective. Capables de coller un 3-0 à Angers comme de couler à Montpellier (3-1), les Aiglons manquent de régularité et certains supporters réclament même le départ de Patrick Vieira, pas du tout convaincus par ses idées. Il a pourtant un effectif de qualité à sa disposition, qui a été enrichi cet été par les arrivées d’Hassane Kamara, Rony Lopes, Jeff Reine-Adélaïde et surtout Amine Gouiri. Avec trois buts et trois passes décisive, l’ancien Lyonnais est la grande satisfaction du début de saison côté niçois. D’autres clubs historiques du championnat de France ne méritent pas mieux qu’un avertissement, à l’image de Bordeaux (12e), Nantes (14e) et Saint-Etienne (15e).
Désabusé par ce qu’il voit chaque week-end, Jean-Louis Gasset a annoncé que son équipe allait se battre pour le maintien. Et il est presque difficile de lui donner tort au vu des derniers résultats et de la pauvreté de jeu proposé par Rémi Oudin et ses coéquipiers. Seul Hatem Ben Arfa parvient à apporter un peu de folie à cette formation bordelaise globalement apathique. Plus au nord, Nantes ne va beaucoup mieux. Sous pression, Christian Gourcuff s’est donné de l’air avec la victoire à Lorient (2-0), mais tous les doutes n’ont pas été chassés. Il faudra afficher plus de caractère et d’engagement pour éviter de glisser dans la zone rouge. Même inquiétude à Saint-Etienne, confronté à une cascade de blessure et qui a perdu ses six derniers matchs. Il s’agit de la pire série en cours en Ligue 1. Mais des motifs d’espoir existent.
Avec un bloc compact et des projections rapides vers l’avant, les Verts sont parvenus à faire trembler l’OL dans le derby. De quoi les rassurer sur leur capacité à relever la tête. Reims (16e) et Lorient (17e) ont le même objectif. Les Rémois ont la chance d’avoir dans leurs rangs le meilleur buteur du championnat (Boulaye Dia, huit réalisations), mais ils manquent de solidité défensive. Le constat vaut aussi pour Lorient, qui ne s’attendait sans doute pas à un début de saison si compliqué après avoir beaucoup dépensé cet été. Mais à l’instar des attaquants Adrian Grbic et Terem Moffi, arrivés pour près de 18 millions d’euros, les recrues peinent à donner satisfaction.
Gros avertissement : Nîmes, Strasbourg, Dijon
Ce sont pour l’instant les cancres de la classe. Après dix journées, Nîmes (18e), Strasbourg (19e) et Dijon (20e) occupent les trois dernières places. C’est une petite surprise pour les Crocos, qui ont débuté par un carton face au Stade Brestois (4-0) et qui ont recruté malin en faisant signer l’arrière gauche norvégien Birger Meling et le milieu de terrain paraguayen Andrés Cubas, deux joueurs à fort potentiel. Mais la machine s’est rapidement enrayée et les défaites se sont accumulées. Le retour de Zinedine Ferhat pourrait leur permettre d’inverser la tendance.
Strasbourg a également réussi un joli coup cet été en attirant Habib Diallo, qui a marqué lors de ses deux premiers matchs sous ses nouvelles couleurs. Mais l’international sénégalais ne peut pas tout faire dans un club où certains cadres ne sont pas au niveau. La situation est encore plus inquiétante à Dijon, qui n’a toujours pas décroché le moindre succès et qui est devenu le premier club de Ligue 1 à virer son entraîneur. Nommé à la place de Stéphane Jobard, David Linarès a un immense chantier devant lui.
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