Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Ce célèbre vers de Lamartine ne s’applique clairement pas à la situation actuelle du Portugal. Orpheline de Cristiano Ronaldo, concentré sur son intégration à la Juve, la sélection de Fernando Santos apprend à jouer sans sa star depuis la fin de la Coupe du monde. Et elle se débrouille plutôt très bien. Après avoir accroché la Croatie (1-1) et dominé l’Italie (1-0) début septembre, la Seleção a confirmé sa bonne forme en dominant l’Ecosse ce dimanche en amical (3-1), trois jours après avoir fait tomber la Pologne (3-2).
A Hampden Park, Santos avait pourtant procédé à une large revue d’effectif en effectuant dix changements par rapport au match gagné en Pologne. Il avait notamment décidé de relancer Eder, qui n’était plus apparu en sélection depuis octobre 2017, et d’offrir une deuxième titularisation à Kevin Rodrigues, latéral de 24 ans de la Real Sociedad né à Bayonne et formé au Téfécé. Preuve du vivier important sur lequel peut s’appuyer le Portugal, c’est un joueur qui fêtait ce dimanche sa première sélection qui a ouvert le score à Glasgow à la 43e: un certain Helder Costa, 24 ans, ancien flop de Monaco qui s’éclate depuis 2016 du côté de Wolverhampton.
Bruma en forme, Eder se relance
L’ailier des Wolves a délivré les siens d’une reprise à ras de terre sur un centre de Rodrigues. Une juste récompense pour des Portugais parvenus à se créer plusieurs occasions dangereuses en première période après avoir eu un peu de mal à entrer dans leur match. Avec un peu plus d’adresse dans le dernier geste, Bruma aurait pu trouver la faille à plusieurs reprises. Il s’est rattrapé à la 85e en marquant après un joli numéro dans la surface. Très actif sur le front de l’attaque, l’attaquant du RB Leipzig (23 ans) est l’un des éléments les plus prometteurs de la nouvelle vague portugaise, au même titre que Ruben Neves (21 ans, Wolverhampton) et Ruben Dias (21 ans, Benfica).
Avec ses jeunes pousses, entourées par des éléments installés dans les plus grands clubs européens – de Bernardo Silva (Manchester City) à Joao Cancelo (Juventus) en passant par André Silva (Séville) – le Portugal a de quoi aborder l’avenir assez sereinement. Même si l’absence de Ronaldo, confronté à des accusations de viol aux Etats-Unis, vient à se prolonger. « Aucune équipe n’est plus forte sans le meilleur joueur du monde. Il n’était pas là lors des derniers matchs et l’équipe a bien réagi. Mais Ronaldo sera toujours Ronaldo », soulignait Santos après la rencontre en Pologne.
Si le Portugal serait évidemment plus serein et plus impressionnant avec Ronaldo, Santos profite de cette période sans lui pour tester de nouveaux dispositifs. Plutôt adepte du 4-4-2 quand Ronaldo est là, il a ainsi misé sur un 4-3-3 en Ecosse avec Eder seul dans l’axe de son trio offensif. C’est lui qui a planté le deuxième but de la rencontre d’un puissant coup de tête à la 74e sur un coup franc de Renato Sanches. Sur une série de trois victoires de suite, le Portugal – simplement surpris en fin de match en Ecosse sur un but de Steven Naismith à la 93e – tentera d’enchaîner le 17 novembre contre l’Italie. Reste à savoir si ce match se jouera avec ou sans Ronaldo. https://rmcsport.bfmtv.com/football/meme-sans-ronaldo-et-avec-une-equipe-b-le-portugal-enchaine-en-ecosse-1544238.html