Son nom a été associé durant plusieurs années à Lionel Messi, Ronaldinho ou Kaka. Sans que personne ne prenne ça pour une blague. Bien au contraire. Il faut dire que le talent d’Hachim Mastour a longtemps ébloui les terrains du centre de formation de l’AC Milan. Recruté très jeune à la Reggiana, un club de Reggio d’Émilie (sa ville natale située au nord de l’Italie), le meneur de jeu s’est rapidement distingué par son aisance technique et ses skills dévastateurs. Roulette, sombrero, petits ponts, ses prouesses ont enflammé la toile au début des années 2010. Au point d’en faire une vraie star, avant même son éclosion au très haut niveau.
L’AC Milan a d’ailleurs dû batailler avec l’Inter, la Juventus, le Barça ou le Real Madrid pour s’offrir, puis retenir le surdoué, qui a débuté à seulement 15 ans avec les U21 de la Primavera. Avant de s’assoir dans la foulée sur le banc de l’équipe première, alors entraînée par Clarence Seedorf. « Il représente l’avenir de Milan », déclarera à l’époque Adriano Galliani, dirigeant emblématique du club lombard. Mais sept ans plus tard, Mastour est bien loin de Milanello. Et du foot d’élite tout court. Il n’a d’ailleurs jamais joué une seule minute avec l’équipe A des Rossoneri…
Une vidéo avec Neymar, une sélection avec le Maroc
La faute à une starification trop précoce qu’il n’a semble-t-il pas su gérer. Après avoir signé de juteux contrats avec Nike ou Red Bull, le jeune dribbleur s’est fait remarquer début 2014 dans un spot publicitaire aux côtés de Neymar. Une vidéo dans laquelle il défie le crack du Barça dans une série de jongles, puis à la console. La séquence a été visionnée plus de 10 millions de fois sur YouTube.
Elle a précédé d’un an sa seule apparition avec l’équipe du Maroc, le pays natal de ses parents. Une entrée en jeu d’une minute face à la Libye, le 12 juin 2015 à Agadir, lors d’un match des éliminatoires de la CAN (1-0). N°10 sur le dos, Hachim Mastour avait remplacé Nordin Amrabat. Mais celui qui compte également six sélections avec l’équipe U16 d’Italie (un but) n’a jamais été rappelé par les Lions de l’Atlas. Jusqu’à présent.
Un mélange de Robinho et Balotelli, selon Allegri
Après des prêts décevants à Malaga (cinq minutes en Liga) et au PEC Zwolle (six matchs aux Pays-Bas), l’AC Milan s’est définitivement séparé sa pépite en 2018. Direction le PAS Lamia, en Grèce. Pour un nouvel échec (six matchs). Proche de raccrocher les crampons, Mastour a alors choisi de revenir en Italie en octobre 2019. A la Reggina, dans l’anonymat de la Serie C (3e division). Après avoir décroché sa montée à l’échelon supérieur, le club de Reggio de Calabre (au sud du pays) a choisi de le prêter à Capri le 14 janvier dernier. Toujours en troisième division. Et après trois apparitions dans la baie de Naples, l’Italo-Marocain a enfin inscrit le premier but de sa carrière professionnelle, dimanche, lors de la défaite des siens à Sambenedettese (5-1). En ouvrant le score du droit à la 10e. Dans un stade vide.
Une réalisation en forme de délivrance pour celui que Massimiliano Allegri (coach du Milan de 2010 à 2014) décrivait comme un mélange de Robinho et Mario Balotelli à ses débuts. Un talent qualifié de « fragile » par la Gazzetta dello Sport, qui cumule 550.000 abonnés sur Instagram et regrette d’avoir connu la gloire si jeune. « Le battage médiatique m’a conditionné, confiait-il il y a quelque temps. Si c’était à refaire, je choisirais l’Ajax ou un club à taille humaine. Cela m’aurait tenu à l’écart des projecteurs ». Ce club familial, il a l’a peut-être trouvé à Capri, où il est prêté jusqu’à l’été prochain. De là à envisager enfin un envol digne de ce nom? Pourquoi pas. Malgré toutes ces péripéties, Mastour n’a encore que 22 ans…
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