Entre José Mourinho et Romelu Lukaku, c’est une vraie histoire d’amour : ils s’adorent, se font confiance et se défendent tour à tour. Au cœur de la tempête estivale autour des râleries de son entraîneur et de son manque d’ambition dans le jeu, l’attaquant belge avait répliqué. « Il est très cool, assurait l’avant-centre dans un entretien à Business Insider. Les gens oublient que quand on joue un match, c’est pour le gagner. Donc quand on perd, on est énervé, agacé. Lui, c’est le genre de personne qui, quand il est énervé, le montre. Je pense que c’est normal. Il fait des blagues. Parfois, il m’envoie des conseils ou quelques vidéo drôles, ce genre de choses… C’est quelqu’un de très famille. C’est comme cela que je le connais. On a une bonne relation, c’est agréable de jouer pour lui. »
« Vous me demandez toujours pourquoi Lukaku. Vous avez la réponse »
La saison dernière, The Special One avait multiplié les déclarations vibrantes au sujet de l’ancien joueur d’Everton, qui traînent depuis des années l’étiquette de grand buteur de petits matchs et inversement. « Depuis plusieurs mois, vous me demandez souvent pourquoi ce joueur ne joue pas, pourquoi ce joueur est sur le banc, pourquoi toujours Lukaku… Aujourd’hui, vous avez la réponse », lâchait le Mou en mai, après une défaite face à Brighton dans laquelle il avait estimé certains de ses joueurs au bord de la faute professionnelle, pour cause de manque d’investissement.
« Il est intouchable »
Il avait prévenu dès la fin octobre. « Les fans paient leur billet et sont libres de s’exprimer comme ils le veulent, estimait le Portugais, alors que les critiques commençaient à poindre concernant la recrue estivale. Mais mon travail, c’est de protéger mes joueurs. Et je pense que Romelu fait partie des joueurs qui devraient être intouchables sur le plan du respect de chacun. Ce n’est pas un but de moins ou un ballon qui touche le poteau qui peut amoindrir sa contribution. Il joue extrêmement bien pour nous et je dois protéger mes joueurs quand j’ai le sentiment qu’ils le méritent. Romelu le mérite toujours parce que ce qu’il fait pour l’équipe est fantastique. »
En manque de constance, Marcus Rashford peine à confirmer son statut de futur crack, tandis qu’Anthony Martial s’est mué en persona non grata suite à de multiples accrocs avec son entraîneur et son manque d’investissement quotidien. Romelu Lukaku est plus que jamais l’atout offensif numéro 1 des Red Devils, qui se déplacent avec lui à Brighton ce dimanche (17h sur RMC Sport). Et en étaient privés, reprise tardive pour cause de Mondial oblige, au coup d’envoi de la première journée face à Leicester le week-end dernier (2-1). Entré peu après l’heure de jeu, il se sera tout de même procuré une énorme occasion, plaçant une frappe détournée de justesse par Peter Schmeichel.
Conseillé par Henry, adoubé par Mourinho
Après un mercato très frustrant, José Mourinho va revenir aux fondamentaux, et s’appuyer sur ses valeurs sûres. Romelu Lukaku est en tête de liste. Revenu plus tôt – sur les quasi supplications de son coach – durant la présaison, il devrait être titulaire pour ce match de la deuxième journée. « Je pense que dans son esprit, le manager pense que je suis son sergent sur le terrain et c’est bizarre pour un buteur parce ce sont habituellement les milieux de terrain, tentait d’analyser le buteur sur Sky Sports en mars. J’ai toujours travaillé dur et je suis reconnaissant. Au final, je suis un buteur et je dois marquer des buts. Il sait que j’ai une mentalité de soldat. Je pense que j’abats beaucoup de travail pour l’équipe et il (Mourinho, ndlr) sait que ça peut venir de moi à tout moment. J’essaie toujours de mettre l’équipe avant moi et c’est quelque chose que je lui ai dit. Je lui ai dit que l’équipe était la chose la plus importante. »
Des confessions faites au micro d’un certain Thierry Henry, deuxième adjoint de Roberto Martinez en sélection belge, en charge des attaquants et qui a donc beaucoup travaillé pour Romelu Lukaku. « Comme nous travaillons étroitement ensemble, je pense que je suis devenu deux fois meilleur, estimait l’ancien joueur des Toffees en pleine Coupe du monde, sur The Players’ Tribune. Il m’aide tellement avec tous les aspects du jeu: la compréhension du jeu, la technique, les frappes… » Autant d’atouts à mettre au service de José Mourinho.
Mourinho ne peut pas « le mettre au repos »
Quand il est apte, il joue. 34 matchs de Premier League la saison dernière, dont 33 en tant que titulaire, pour 16 buts (27 toutes compétitions confondues), sept passes décisives. Le deuxième joueur le plus décisif des Red Devils, Anthony Martial, tournait à neuf réalisations et cinq passes décisives. José Mourinho n’a pas d’autre joueur dans ce profil : robuste, physique, puissant dans les duels, parfait dans l’occupation de la surface de réparation. « Si je peux le mettre au repos? Non je ne peux pas, estimait le Portugais en décembre. Le garçon est fatigué. Physiquement, c’est un monstre mais il n’est pas une machine et il le ressent. La situation actuelle ne lui permet pas de bénéficier de repos. » Elle ne le permet toujours pas.
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