C’est une pathologie qui commence à faire de réels dégâts chez les anciens joueurs d’Angleterre, et d’ailleurs. Et c’est un sujet qui tient particulièrement à coeur le légendaire ex-entraîneur de Manchester United Alex Ferguson, attaquant dans les années 1960. Alors que plusieurs footballeurs de son époque – comme Bobby Charlton – sont victimes de démence, ou en sont morts (comme Nobby Stiles), Sir Alex tire la sonnette d’alarme dans un entretien au Daily Mail.
« Ce phénomène est répandu dans tout le football, observe Ferguson. Jeff Astle, Martin Peters, Ray Wilson… United a pris un coup avec Nobby et Bill Foulkes. C’est très triste. Quant à Bobby (Charlton), il ne va pas bien depuis un bon moment maintenant. »
« Quand l’eau pénétrait dans ces ballons en cuir, c’était comme mettre un coup de tête dans un boulet de canon »
C’est pourquoi l’ancien manager des Red Devils demande de l’aide, et un geste de la part des acteurs actuels du football pour leurs aînés. « Les barrières sont tombées avec le décès de Nobby et le diagnostic de Bobby, estime-t-il. Ce sont des chiffres énormes. Cela doit créer une prise de conscience. Je ne sais pas ce que fait l’association des footballeurs professionnels, mais l’association des managers est préoccupée et (le directeur général) Richard Bevan a été fantastique. »
Pour Ferguson, comme pour de nombreux spécialistes, le problème de démence trouve sa source dans la multiplication des têtes, avec des ballons autrefois très lourds. « Ces ballons en cuir… Quand l’eau y pénétrait, c’était comme mettre un coup de tête dans un boulet de canon, se souvient-il. C’était vraiment lourd. J’ai moi-même fait beaucoup de têtes, mais Dieu merci, cela ne m’a pas encore touché. (…) En tout cas nous devons voir ce que nous pouvons faire pour aider. Le football a le devoir de regarder cette situation. Les gens comme moi devons à ce jeu d’agir. »
Rashford, « un bon gamin »
Dans un autre registre, Alex Ferguson profite de l’entretien pour féliciter l’attaquant Marcus Rashford, monté en première ligne en 2020 pour obtenir des repas gratuits aux enfants défavorisés.
« Il est arrivé chez nous à neuf ans, et a toujours été un bon gamin, souligne l’Ecossais. Son comportement, sa capacité à changer les choses, il a ça en lui, lance le manager. Il est issu de la classe ouvrière et sait à quoi cette vie ressemble. (…) Tous les footballeurs ne passent pas leur temps à acheter des voitures. Il y a un gros pourcentage avec un grand coeur. Les acteurs du football ne sont pas forcément oisifs. »
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