Si José Mourinho a une part de responsabilité certaine dans le début de saison manqué de Manchester United, on ne peut pas dire que les joueurs des Red Devils aient tous répondu présent, sur la pelouse, dans les moments difficiles. Pire, alors que la tempête grossissait, certains d’entre eux se sont effondrés face aux bourrasques, incapables de réagir et de tirer l’équipe vers le haut. Alexis Sanchez en est la parfaite illustration.
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Echangé en janvier dernier contre Henrikh Mkhitaryan, et rémunéré une fortune par Manchester – 22,5 millions d’euros de salaire annuel -, l’ex-star d’Arsenal devait être selon les dirigeants mancuniens la recrue idéale pour United, complétant le style en puissance de Lukaku, et compensant l’irrégularité des Martial ou Rashford. Sauf que neuf mois plus tard, le bilan du Chilien dans le nord de l’Angleterre est catastrophique…
Quatre buts en neuf mois
Manchester ne va pas bien depuis l’été, mais Sanchez, lui, va mal depuis l’hiver. Alors qu’il tournait en moyenne à plus de vingt buts par saison chez les Gunners, le Chilien de 29 ans n’a trouvé le chemin des filets qu’à quatre reprises en 26 apparitions toutes compétitions confondues sous le maillot de Manchester. Avant son but contre Newcastle le 6 octobre, lors de la remontada des Red Devils (3-2), il fallait même remonter au 21 avril pour voir « El Nino Maravilla » célébrer une réalisation en Angleterre. C’est inquiétant, et bien trop faible pour un club comme United.
« Ce que vous devez savoir sur Alexis, c’est que c’est un acharné de travail. Il s’entraîne super bien, il essaye toujours d’aider l’équipe, tentait de défendre Paul Pogba fin septembre. Il va s’y faire. Mais quand vous jouez longtemps pour une équipe qui pratique un football différent de votre nouvelle formation, il faut un temps d’adaptation. On sait qu’il peut nous apporter beaucoup et je suis sûr qu’il le fera. » Depuis, Sanchez n’a pourtant pas remonté la pente, et le discours optimiste de Pogba ne reflète pas vraiment l’avis général outre-Manche.
« Il est à Manchester ce que Torres a été à Chelsea »
Chez les anciens du club, on tire même à boulets rouges sur le Chilien. « Je sais qu’il a des qualités et qu’il a été un bon joueur, mais je ne l’ai jamais vu comme un joueur de United, expliquait Paul Scholes la semaine passée à ESPN. Je l’ai toujours vu comme un peu égoïste, un footballeur qui jouait pour lui-même. Je ne pense pas qu’il correspondait à nos besoins, surtout à ce prix. Comment pourrions-nous être en mesure de nous débarrasser de lui maintenant qu’il gagne ce salaire? On a l’impression qu’on l’a recruté juste pour empêcher Manchester City de le faire signer… »
Le week-end dernier, c’est Jamie Carragher, l’ancien défenseur de Liverpool, qui a, à son tour, descendu Sanchez dans les colonnes du Telegraph, estimant tout simplement que l’attaquant est fini. « Les meilleures années de Sanchez sont passées. Il est à Manchester United ce que Fernando Torres a été à Chelsea. Cela arrive. Certains attaquants atteignent leur meilleur niveau vers 20-25 ans, avant le déclin, analyse Carragher. Les signes auraient dû être plus clairs pour Manchester United quand ils ont suivi Sanchez. L’attaquant qu’ils ont signé avait fait 667 apparitions en senior avant son 29e anniversaire. À tout point de vue, c’est un nombre énorme… » Avant de lâcher: « Il a été rapporté que Sanchez est mécontent de son rôle à United sous les ordres de Mourinho, mais le manager a le droit de ne pas être satisfait de ses performances. Plutôt que de chercher à blâmer les autres, Sanchez devrait d’abord se regarder. »
Trouver un autre club, oui mais…
Alexis Sanchez et José Mourinho auraient ainsi eu une prise de bec il y a quelques semaines, conduisant le technicien portugais à envoyer son attaquant en tribunes face à West Ham. Le reste du temps, Sanchez doit logiquement se contenter du banc, comme à Chelsea le week-end dernier (2-2), où il n’est entré en jeu qu’à la 85e, avant l’égalisation des Blues.
De quoi envisager un départ prochain? C’est possible. Récemment, le Daily Mail expliquait que l’ancien du Barça aurait mandaté son agent afin qu’il trouve rapidement un club de top niveau susceptible de l’accueillir. Mais il faut aussi que ce club accepte de payer son considérable salaire, ce qui rend l’opération compliquée. A moins que Sanchez ne revoit ses ambitions à la baisse, et ne reconnaisse, comme l’a expliqué Carragher, que ses plus belles années sont peut-être derrière lui…
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