Le ligament latéral externe du genou droit du joueur est touché et avec lui, un petit peu de l’âme du champion d’Angleterre… Manchester City n’aura pas eu l’occasion de profiter de son maître à jouer cette saison, Kevin De Bruyne s’étant blessé le 15 août dernier à l’entraînement. Pas de rupture totale du ligament donc une perspective de retour plus rapide. Il n’empêche que le milieu de terrain sera absent ce mercredi pour la réception de l’Olympique Lyonnais en Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1) et ne devrait pas revenir avant novembre.
« Ce sera un gros manque pour nous »
« Il sera absent deux ou trois mois, concédait il y a un mois un Pep Guardiola à l’air affligé. Espérons qu’il fera de son mieux pour revenir et nous aider. Ce sera un gros manque pour nous. La saison dernière, c’était Benjamin Mendy… La saison dernière, Kevin était incroyable. Ce genre de blessures, vous ne les souhaitez pas mais elles font partie du jeu. Et elles font particulièrement partie de l’accumulation des matches, des saisons… à la fin, les joueurs s’effondrent. Ils ne se reposent pas beaucoup. La saison dernière fut difficile et on demande aux joueurs de revenir tôt. Les êtres humains ont des limites. »
Ses performances la saison dernière laissaient entendre qu’il ne l’était pas justement, humain. Mais l’accumulation des matches avec les Skyblues puis la Belgique durant le Mondial auront rappelé l’ancien joueur de Chelsea à sa réalité corporelle. Il n’aura finalement disputé qu’une demi-heure contre Arsenal (2-0) lors de la première journée de Premier League, avant de laisser ses coéquipiers orphelins de leur leader technique.
Pour Klopp, ça ne change pas grand-chose
Il faut apprendre à faire sans lui. Pour l’instant, Manchester City le fait plutôt bien: deux points seulement lâchés sur le terrain de Wolverhampton (1-1) pour un but adverse de la main et avec un penalty refusé mais une invincibilité, pour une troisième place au classement à deux points de Chelsea et Liverpool.
« Quiconque pense que son absence change tout est un idiot, estimait Jürgen Klopp sur Sky Sports le mois dernier. Je lui souhaite avant tout le meilleur. Mais City a beaucoup d’options avec Mahrez, Bernardo Silva, Foden, Gündogan… Il n’y a pas à s’inquiéter concernant City et ses qualités. » Sauf qu’il faut d’emblée émettre une réserve : le club mancunien n’a pas encore connu de choc en Premier League. Le premier n’est prévu que le 7 octobre, sur le terrain de Liverpool (à voir sur RMC Sport).
Sans lui, les chiffres sont moins bons
Sur la période allant de 2015 – date de sa signature – à son entrée en jeu contre Arsenal, Kevin De Bruyne n’avait raté que 20 titularisations en Premier League. Et les chiffres sont plus que parlants. Avec lui, Manchester City avait connu 59 victoires sur 91 titularisations sur cette période, pour 21 matches nuls et 11 défaites.
Sans lui? 12 victoires, un nul et sept revers. Soit un pourcentage de victoires passé de 64,8% à 60%, pour une moyenne de points pris par rencontre de 2,2 avec lui à 1,9 sans lui. En son absence, moins de buts marqués (1,8 par match en moyenne, contre 2,3 en sa présence), plus de buts encaissés (0,9 avec lui, 1,2 sans lui), moins de tirs par match (16,8 avec De Bruyne, 16,3 sans De Bruyne), une possession à la baisse (66% en sa présence, 61,4% en son absence) et moins de centres (12,6 contre les 14,5 quand il est là).
Les chiffres parlent mais l’impression laissée aussi. Ce n’est pas tant que Manchester City manque d’option. Mais Kevin De Bruyne, en plus d’être un joueur extraordinaire techniquement, est un leader: il organise, il replace, il corrige, il râle quand il le faut… le vrai relais de Pep Guardiola sur le terrain, un meneur de jeu plus reculé.
Il a un profil à part
« Il leur manque cruellement dans l’élaboration du jeu, cette préparation des actions dès la bases, le redoublement de passes et ce jeu en triangle pour essayer de faire sortir des défenseurs pour qu’un espace s’ouvre », estimait Emmanuel Petit, membre de la Dream Team RMC Sport, début septembre. Un maestro à 16 passes décisives et huit buts la saison dernière, pro de la passe-clé et adepte du pétard à l’entrée de la surface qui peut débloquer la situation. Un indispensable, un joueur irremplaçable, le plus utilisé sous Pep Guardiola (5.996 minutes en championnat, meilleur passeur du club avec 34 caviars, créateur de 210 occasions).
Bernardo Silva, Riyad Mahrez, Ilkay Gündogan se relaient pour pallier son absence, dans des rôles différents. Et Pep Guardiola utilise aisément ses latéraux – en particulier un Benjamin Mendy lui aussi blessé – pour densifier l’entrejeu à coups de repiquages dans l’axe. De quoi tenir. De quoi envisager sereinement la réception de l’OL ce mercredi. Pour les échéances plus importantes en revanche, le flou demeure.
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