Deux jours après la qualification de Manchester City pour la finale de la Ligue des champions, l’ancien défenseur du Bayern Philipp Lahm a rendu un bel hommage à Pep Guardiola, en saluant son style, mais aussi son évolution.
Il existe plusieurs exemples d’anciens joueurs de Pep Guardiola ayant ensuite critiqué le technicien espagnol, pas tant pour ses compétences que pour sa personnalité, parfois décrite comme froide. Mais ce n’est pas le cas de Philipp Lahm. Deux jours après la qualification de Manchester City pour la finale de la Ligue des champions au détriment du PSG, l’ex-défenseur allemand – qui a évolué sour les ordres du Catalan au Bayern de 2013 à 2016 – a pris sa plume pour lui rendre un bel hommage dans les colonnes d’El Pais.
« Pep Guardiola m’a dit une fois: ‘Dans les grands matchs, je choisis simplement les 11 meilleurs joueurs que j’ai’, se souvient Lahm. Cette phrase contient pour lui la clé du football: la qualité individuelle. Guardiola est un entraîneur qui aime les compétences et les talents de ses joueurs. Certains techniciens aspirent à réduire la complexité du football. Guardiola, lui, veut dominer cette complexité. Son travail pourrait être comparé à celui d’un grand maître d’échecs ou à celui d’un chef d’orchestre qui fait ressortir le meilleur de chaque musicien. »
« Il est l’ami des joueurs, il est à leur service »
Mais l’entraîneur idéaliste du Barça a su faire évoluer son style. « Lorsque le Barça a remporté la Ligue des champions en 2009 et 2011, ils ont étouffé leurs adversaires, poursuit l’ancien latéral. Ce style était possible parce que tout le monde au club suivait cette idée de football total de Johan Cruyff. Si Guardiola avait pu, il aurait mis onze Iniesta sur le terrain. Mais ailleurs, il a dû sacrifier un peu ses idées. »
Ce qui, venant de Lahm, n’est pas une critique. Bien au contraire. « Son Manchester City joue désormais avec un style un peu plus prudent, il est lui aussi passé à une défense athlétique qui domine dans le jeu aérien. L’équipe laisse parfois le ballon, elle se replie, défend dans son camp, prend son temps pour mettre en place une contre-attaque. »
Et ne cherche pas forcément à rentrer balle au pied dans le but adverse. « Lui-même (Guardiola) a appris à apprécier des buts simples, sur un corner ou une frappe de l’extérieur de la surface, observe Philipp Lahm. Il a compris que ces buts-là comptent aussi. Il n’est pas seulement un adepte du tiki-taka ultra offensif. Ce que fait Guardiola, c’est avant tout développer les capacités de ses joueurs. (…) Il leur rend hommage en ne mettant pas le système, que ce soit un 4-3-3 ou un 3-5-2, au-dessus d’eux. Il est l’ami des joueurs, il est à leur service. Et ils aiment tous Guardiola. »
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