Des pièces ont commencé à tomber, mais il est encore beaucoup trop tôt pour parler d’effet domino. En annonçant vendredi dernier la suspension définitive de sa saison en raison de l’épidémie de coronavirus, l’Eredivisie a envoyé un signal fort. Même si les Belges avaient été parmi les premiers à y songer sérieusement, aucun pays européen n’avait jusqu’alors acté l’arrêt pur et simple de son championnat principal. La France a suivi cet exemple quatre jours après avec les annonces du Premier ministre Edouard Philippe devant l’Assemblée nationale.

« La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas reprendre », a-t-il affirmé, mettant fin aux espoirs de certains clubs qui espéraient encore retrouver la compétition mi-juin pour boucler la saison en cours. Emmanuel Macron attend désormais une prise de position similaire des autres « grands » championnats européens (Premier League, Liga, Serie A et Bundesliga). Selon Le Parisien, le président de la République aimerait voir ces pays siffler à leur tour la fin de leur saison de football. Si des contacts auraient déjà été établis dans cette optique entre la ministre des Sports Roxana Maracineanu et ses homologues européens, une telle harmonisation est encore loin de se dessiner.

Une reprise espérée début mai en Bundesliga

La Bundesliga se prépare par exemple à redémarrer dès le 9 mai. Ce projet de reprise porté par la Ligue, avec l’idée d’avoir des matchs à huis clos et des tests réguliers pour les joueurs, est soutenu par les ministres des Sports des 16 Länder et le ministre du Travail. La décision finale reviendra au gouvernement d’Angela Merkel, mais les clubs font eux aussi pression pour que le championnat ne soit pas stoppé. Le patron du Borussia Dortmund, Hans-Joachim Watzke, a appelé à « sauver le football » et évalué que les équipes allemandes, qui ont repris les entraînements, pourraient perdre jusqu’à 750 millions d’euros si la saison n’était pas bouclée.

L’éventualité d’une reprise se précise également en Angleterre. Le gouvernement se veut prudent mais à l’écoute du projet « Restart » établi par la Premier League, qui prévoit un retour à l’entraînement le 18 mai et une reprise de la compétition le 8 juin, à huis clos et dans un nombre limité de stades pour limiter les déplacements. Selon le Daily Mail, les clubs anglais envisagent déjà de disputer des amicaux sans spectateurs en vue d’une reprise et seraient même prêts à continuer à jouer si des joueurs sont contrôles positifs au coronavirus alors que la compétition a repris. L’idée d’une fin de saison n’est pas non plus la priorité de la Liga, bien au contraire.

Tebas insiste et menace

Pour Javier Tebas, le patron de la Ligue espagnole, la décision du gouvernement français de mettre un terme à la saison de Ligue 1 est même « hâtive ». « Dans d’autres pays, les équipes s’entraînent déjà, et c’est l’exemple à suivre. Je ne comprends pas pourquoi il y aurait plus de danger à jouer au football à huis clos, avec toutes les mesures de précaution, que de travailler sur une chaîne de montage, d’être sur un bateau la pêche en haute mer », a-t-il lancé. Il a aussi menacé de punir les clubs de Liga qui s’opposeraient à un retour une fois que l’autorisation sanitaire aura été délivrée pour la reprise de la compétition.

Le président du gouvernement Pedro Sanchez a lui donné son feu vert pour que les sportifs professionnels puissent revenir à l’entraînement individuel à partir du 4 mai. Aucune date de reprise du championnat n’a en revanche été annoncée et le ministre de la Santé Salvador Illa a précisé dimanche qu’elle n’était pas prévue pour tout de suite: « Je ne peux pas vous dire aujourd’hui si le football reviendra avant l’été, ce serait irresponsable de ma part. » En Italie, le ministre italien des Sports, Vincenzo Spadafora, est lui aussi sur la réserve.

L’Italie reste divisée

« Les décisions que sont en train de prendre d’autres pays, comme la France hier (mardi), pourraient pousser l’Italie à suivre elle aussi cette ligne, qui deviendrait alors une ligne européenne. Je vois un sentier de plus en plus étroit pour la reprise du championnat », a-t-il déclaré mercredi. De quoi sérieusement agacer certains dirigeants, comme le président de la Lazio Claudio Lotito, dont l’équipe est deuxième de Serie A à un point de la Juve. « Si nous ne repartons pas, nous risquons des dégâts irréparables », répète-t-il depuis plusieurs semaines. Une position partagée par le président de la fédération italienne Gabriele Gravina, qui assuré mercredi qu’il ne « signerait jamais pour la fin des championnats ».

Un tel scénario scellerait selon lui « la mort du football italien ». « Je me refuse à signer pour un arrêt total, sauf en cas de conditions objectives, relatives à la santé des licenciés, entraîneurs, membres des staff ou employés. Mais il faudra que quelqu’un me le dise de façon claire et m’empêche de continuer », a-t-il insisté dans des propos rapportés par Sky Italia. Autant dire que de nombreux championnats ne semblent pas du tout prêts à imiter la France. Même si, encore une fois, tous les plans de reprise établis restent conditionnés à l’évolution de la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 224.000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine.

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