Un coup franc à la trajectoire hors du commun et une sélection pour l’Euro Espoirs avec les Bleuets, Armand Laurienté (22 ans) a vécu un dimanche fou qui l’amène sous le feu des projecteurs après un début de carrière timide.
Jusqu’ici, son nom amusait surtout les suiveurs de Rennes et Lorient. Comprenez: Armand Laurienté (22 ans) a débuté au 111, Route de Lorient au Roazhon Park avec le Stade rennais avant de devenir lorientais. Fin de la (mauvaise) blague. Depuis dimanche, l’ailier a donné une raison de se souvenir de lui d’une autre manière en expédiant un coup franc de 40 mètres à la trajectoire hallucinante dans le petit filet gauche d’Alban Lafont, le gardien de Nantes (1-1). Quelques instants plus tard, l’ailier de 22 ans a appris sa sélection avec l’équipe de France Espoirs pour participer à la première phase de l’Euro.
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Invité de Top of The Foot ce lundi sur RMC
Une grande première: il n’avait encore jamais fréquenté les équipes de France de jeunes. Un début de confirmation aussi pour l’ailier qui vit sa première saison complète en Ligue 1 et qui reviendra sur ce coup de projecteur ce lundi dans Top of The Foot sur RMC. Prêté par Rennes à Lorient la saison dernière, il s’est définitivement engagé avec les Merlus l’été dernier pour quatre ans. Christophe Pellissier, l’entraîneur, a choisi la continuité pour renforcer son attaque après le départ de Jimmy Cabot à Angers.
A l’aise en Ligue 2 lors de la saison de la montée (2 buts, 5 passes décisives en 19 matchs), Laurienté a franchi un palier ces dernières semaines. Il avait failli débloquer son compteur-buts… à Rennes (1-1). L’échéance est finalement arrivée quelques semaines plus tard sur un premier coup franc somptueux face à Saint-Etienne. Ce soir-là, l’ailier s’était offert un doublé d’une grande valeur pour le FCL (victoire 3-2). Il avait déjà expliqué d’où lui venait son goût pour les coups francs juninhesques, mais inspirés d’autres légendes.
Ronaldo et Bale comme inspirations
« Je m’entraîne souvent dans cet exercice, avec Adrian (Grbic, ndlr) notamment, avait-il révélé. Pour que la balle puisse monter et redescendre, il ne faut pas la prendre du coup du pied, ni de l’intérieur, mais entre les deux. Il y a plein de joueurs qui tirent de cette manière: Cristiano Ronaldo, Bale, je ne l’ai pas inventée. C’est une routine qui s’installe, et sur ce match, ça a marché pour moi, tant mieux. »
Après son chef d’œuvre dimanche, il a indiqué avoir un peu ralenti la cadence. « C’est vrai qu’il y a une période où je m’entraînais souvent, a-t-il expliqué. Mais maintenant, je n’ai pas envie de perturber le geste donc j’en fais un peu moins à l’entraînement. Cela fait un très bon point pour nous, on est encore là et on ne va pas lâcher. » Buteur, Laurienté sait aussi être passeur comme lors du caviar délivré à Wissa, face à Nice (1-1) lors de la 29e journée, après un rush incroybale de 80 mètres.
Entraîné et lancé par Stéphan
Son goût pour les coups francs date de sa plus tendre enfance. Natif de Gonesse en région parisienne, Laurienté a choisi Rennes en 2013 pour poursuivre sa formation où il a d’abord franchi les étapes timidement. « Moi j’étais un peu en retard physiquement », a-t-il récemment confié dans Onze Mondial. Chez les jeunes, il a notamment croisé la route de Julien Stéphan. « Il a fait beaucoup pour mon évolution, reconnaissait-il en février 2020 à Goal. Il m’a entraîné assez tôt. Je l’ai vraiment eu en réserve et ça fait un moment qu’il me dit sur quoi je dois travailler. Il me connaît très bien. »
Nommé sur le banc des pros en décembre 2018, Stéphan avait offert à Laurienté ses premiers matchs avec les A (un en Ligue 1 et un en Coupe de France) quelques mois après avoir signé son contrat professionnel. Il l’avait arraché grâce à une grosse force de caractère après une blessure à un ménisque qui l’avait éloigné des terrains pendant un an. Plus solide physiquement et mentalement, il a connu un premier prêt inachevé à Orléans (de septembre 2018 à janvier 2019) avant de faire banquette à Rennes, même si Stéphan confiait suivre ses performances avec assiduité. Sans s’opposer à son transfert définitif l’été dernier.
Barré par la concurrence, il a finalement choisi Lorient pour enfin confirmer son potentiel de joueur explosif en Ligue 1. « Si je ne me suis pas imposé (à Rennes), peut-être que ce n’était pas pour moi, expliquait-il sans rancœur dans Onze Mondial. Il fallait prendre un autre chemin, et je l’ai trouvé. » Lorient en profite. Le joueur, lui, veut désormais gonfler son total de passes décisives. Au sein d’une équipe de France Espoirs gavée de talents, il ne manquera pas de références.
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