Abdelaziz Barrada, pourquoi avoir fait le choix de rejoindre les Lusitanos Saint-Maur?

C’est un choix purement familial. Je voulais me rapprocher d’elle. Ça n’a rien à voir avec l’aspect financier. J’ai eu beaucoup d’offres de l’étranger, de Dubaï, de Grèce… J’en ai eu une aussi en Ligue 2. La principale raison de mon retour, c’est mon désir de me rapprocher de mes parents et de ma famille. Et d’être à Paris car je viens de la région parisienne.

C’est un choix peu banal dans la carrière d’un joueur de 30 ans. Vous n’avez pas hésité?

Absolument pas. On m’a conseillé de pousser jusqu’à 32-33 ans. Mais je n’étais pas à quelques euros près. Ma priorité était de rejoindre mes parents. De passer du bon temps avec eux. Le plus important dans une vie, c’est d’être avec ses parents. Après, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Si je reçois une offre et que le président me dit que le budget est restreint et qu’il a besoin de liquidités avec un transfert, on réfléchira et on discutera. Les joueurs veulent absolument amasser le maximum d’argent possible. J’ai eu la chance de jouer dans des gros clubs comme l’Olympique de Marseille, Getafe en Liga…  J’ai aussi passé trois ans et demi dans le Golfe. J’ai joué deux ans à Dubaï, un an à Abu Dhabi et six mois au Qatar. Cela m’a permis d’avoir le luxe, à 30 ans, de choisir ma destination.

N’avez-vous pas peur d’avoir des regrets si vous ne retrouvez jamais le haut niveau?

Pas du tout. J’ai 30 ans. J’ai marqué et fait une passe décisive contre le Real Madrid, marqué contre l’Atlético, joué les Jeux olympiques à Londres en 2012, participé à la CAN avec le Maroc, j’ai presque 30 sélections… Faire la carrière que j’ai fait n’est pas donné à tout le monde. J’ai le maillot de Cristiano et de Messi à la maison. J’ai une carrière bien chargée. Si je ne retrouve rien derrière, ça ne me dérange pas. Au contraire.

Quels souvenirs gardez-vous de vos matchs face à Ronaldo et Messi?

Inoubliables. Messi et Cristiano, je les prenais à la PlayStation quand j’avais 12 ans. Me frotter à eux, marquer et gagner contre eux, c’est exceptionnel. Quand on s’échange les maillots à la fin, on en garde forcément un bon souvenir. J’ai eu aussi la chance de disputer trois clasico PSG-Marseille. Je trouve que c’est une très belle carrière. Tout le monde me le dit.

A propos de l’OM justement, que retenez-vous de ces deux saisons?

Ce n’est pas donné à tout le monde de jouer à l’OM. C’est un des plus grands clubs en France. Etre sous les ordres de Marcelo Bielsa, c’était une opportunité unique. J’ai accepté tout de suite. Jouer à l’Olympique de Marseille, ça ne se refuse pas. C’était une très belle expérience. On a fait une excellente première année. On était premier jusqu’au mois de décembre. Malheureusement, on a chuté un peu dans la 2e partie de saison. On a fini 4e.

Ça ne s’est pas toujours bien passé entre vous et Bielsa…

Si, c’est juste qu’avec la concurrence, il a dû faire des choix. Il y avait Dimitri Payet qui était excellent. Il y avait Thauvin. C’est un champion du monde. Il y avait André-Pierre Gignac qui plantait à chaque match. Il faut respecter les choix du coach. C’est ce que je faisais.

Barrada face à Aurier lors d'un PSG-OM AFP – Barrada face à Aurier lors d’un PSG-OM

Vous êtes formé au PSG. Est-ce qu’on vous l’a fait sentir quand vous êtes arrivé à Marseille?

Pas du tout. Il n’y a plus la rivalité qu’il y avait dans les années 90, quand ça se battait. Au contraire, j’ai retrouvé des amis comme « Papus » Camara. Les PSG-Marseille étaient des moments inoubliables.

Jouer au PSG n’a pas jamais été un regret?

Si. Quand on a 20 ans… J’ai fait cinq bancs avec le Paris Saint-Germain. J’ai été déçu de ne pas entrer en jeu. Mais c’est le football. Il faut respecter les décisions des coachs. Et puis j’ai atterri en Liga, j’ai fait mon trou. J’ai marqué contre le Real Madrid de Ronaldo, l’Atlético de Falcao.

Barrada au PSG avec Armand ICON – Barrada au PSG avec Armand

Avez-vous un autre regret?

De ne pas avoir disputer la Coupe du monde en 2018. Mais rejoindre la sélection nationale a été à chaque fois une fierté.

Quel est le coach qui vous a le plus marqué?

Marcelo Bielsa. Il ne serrait pas la main aux joueurs. Il nous faisait venir cinq heures avant les entraînements pour vérifier ce qu’on mangeait et si on faisait la sieste… ça ne nous saoulait pas car on était dans les premiers, l’équipe tournait bien. C’était une petite famille. Marcelo Bielsa faisait des choses qu’aucun autre entraîneur ne faisait. Simeone et Guardiola s’en sont inspirés. C’est un entraîneur réputé et ça se voyait qu’il avait de l’expérience.

Même question avec un adversaire et une équipier…

Pour l’adversaire, je dirais Messi. J’ai souvent croisé Ronaldo à Madrid, sur le terrain, au restaurant… Mais Messi mérite ses six Ballons d’Or. Ce qu’il fait est vraiment exceptionnel. J’ai eu la chance de jouer sous l’ère Guardiola, avec Messi, Xavi, Iniesta, Busquets… On ne pouvait pas leur prendre le ballon. Ils étaient intouchables. Pour le partenaire, je dirais Lassana Diarra. Il arrivait une heure avant tout le monde aux entraînements. Il bossait et était tout le temps concentré. Il était le dernier à partir.

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