Calendrier surchargé, blessures en pagaille, joueurs diminués par le coronavirus, absence de supporters et donc de soutien pour les matchs à domicile… Les explications sont nombreuses, le constat reste le même: en cette saison 2020-2021 tellement singulière, les habituels cadors des gros championnats européens avancent au ralenti. Ou beaucoup moins vite que d’ordinaire. A l’image des champions de la saison précédente.
Premier League: 16 points de moins que l’an dernier pour Liverpool après 17 matchs
La stat: Liverpool prenait en moyenne près d’un point de plus par match la saison passée (2,88 contre 1,94).
Balayé par Aston Villa début octobre (7-2), et de nouveau battu par Southampton lundi soir (1-0), Liverpool, champion d’Angleterre en titre, en est déjà à deux défaites cette saison alors qu’il avait tenu jusqu’à la 28e journée, fin février, pour concéder la saison dernière son premier revers. Forcément, cela s’en ressent sur son total de points.
Après 17 matchs disputés, les hommes de Jürgen Klopp sont certes premiers du classement – on évitera donc de parler de crise – mais ne comptent que 33 unités (9v, 6n, 2d) contre 49 sur 51 l’an passé (16v, 1n). Soit 16 de moins. Avec 1,94 point récolté par match, les Reds affichent même leur pire moyenne depuis 2015-2016.
Et on ne peut pas dire que Manchester City, le grand rival depuis quelques années, est sur une superbe dynamique non plus. En 15 matchs, les Citizens ont empoché 29 points (8v, 5n, 2d), contre 32 au même stade l’an dernier. Ils n’avaient jamais décroché aussi peu de victoires (53,3%) depuis 2015-2016, et jamais marqué aussi peu (1,6 but/match) depuis 2010-2011.
Ligue 1: le PSG n’avait pas autant « ramé » depuis dix ans
La stat: le PSG a la pire moyenne de points récoltés par rencontre (2,06) depuis 2010-2011.
Le début de saison laborieux du PSG en Ligue 1 a expliqué, entre autres, le départ de Thomas Tuchel durant la trêve hivernale. Après 17 matchs joués, Paris est troisième du championnat, avec 35 points (11v, 2n, 4d), et un de retard sur l’OL. La saison dernière, il était leader avec 42 points (14v, 3d) et huit d’avance sur l’OM.
Sa moyenne de 2,06 points récoltés par rencontre ferait sans doute saliver 90% des équipes, mais n’est pas digne de ses standards habituels. Pour preuve, il faut remonter à l’exercice 2010-2011 (1,58 point/match) pour trouver la trace d’un PSG plus lent. Il y a dix ans donc. Juste avant l’arrivée du Qatar…
Liga: le Real limite la casse, mais le Barça est en souffrance
La stat: cela faisait 13 ans que le Barça n’avait pas remporté aussi peu de matchs (50%).
Autre champion sortant, le Real Madrid parvient à peu près à s’en sortir en Espagne. Après 17 matchs, l’équipe de Zinedine Zidane compte 36 points (11v, 3d, 3n) soit le même total que la saison dernière. A une différence près: en 2019-2020, le Real était premier ex-aequo avec le Barça. Cette fois, l’Atlético pourrait théoriquement prendre huit points d’avance sur lui à nombre de match égal.
Pour le Barça, c’est une autre histoire… Cinquième avec 28 points en 16 matchs (8v, 4n, 4d), le club catalan compte sept unités de moins que la saison passée au même moment. Et il est en train d’écrire une page noire de son histoire récente: son pourcentage de victoires (50%) est le pire depuis 2007-2008, et sa moyenne de points récoltés (1,75 point/match) n’a jamais été aussi faible depuis 2002-2003. Une époque où ses attaquants s’appelaient Patrick Kluivert et Javier Saviola.
Serie A: la Juve fait un bond d’une décennie en arrière
La stat: la dernière fois que la Juve avançait aussi lentement (1,93 point/match), l’AC Milan avait terminé champion.
Neuf fois championne d’Italie de suite, la Juventus sauce Pirlo est actuellement cinquième de Serie A avec 27 points en 14 matchs (7v, 6n, 1d), à dix unités de l’AC Milan qu’elle affrontera mercredi soir. La saison dernière, elle affichait 36 points au compteur. Et pour la revoir autant en difficulté, il faut remonter loin dans les archives…
Son pourcentage de succès (50%) est en effet le pire depuis 2010-2011 (39,5% alors), tout comme son nombre de points par match (1,93, le même qu’à l’époque). Pour rappel, c’est l’AC Milan qui avait terminé champion cette saison-là. De quoi donner des idées aux hommes de Stefano Pioli?
Bundesliga: le Bayern, l’exception qui confirme la règle
La stat: jamais le Bayern n’avait marqué autant de buts en moyenne (3,14/match).
Evidemment, ce panorama des ogres en souffrance ne pouvait pas être parfait. De l’autre côté du Rhin, le Bayern se distingue en faisant mieux que la saison dernière. Après 14 rencontres, le club bavarois est leader avec 33 points (10v, 3n, 1d), là où il se trouvait en 2019-2020 septième avec 24 unités.
Comment expliquer cette exception allemande? Le début de championnat du Bayern a beau être très solide, il n’est pas parfait (il a plusieurs fois fait aussi bien ou mieux dans son histoire récente). En fait, l’écart est surtout dû à la crise sportive que le club traversait à l’automne 2019. Ce qui avait valu à Niko Kovac d’être viré, et remplacé par Hansi Flick. Qui a ensuite réparé la machine de guerre.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/liverpool-real-juventus-psg-des-champions-au-ralenti-2026946.html