En prolongation, et pourtant à dix contre onze dès la 54e minute, le FC Porto a trouvé un second souffle pour éliminer la Juventus de la Ligue des champions, malgré une défaite concédée ce mardi soir 3-2 en huitième de finale retour. À l’aller, les Portugais s’étaient imposés 2-1.
Elle a failli renverser la situation. Pourtant, malgré une prolongation et une heure de supériorité numérique, la Juventus a vécu un ascenseur émotionnel et elle a surtout pris la porte. La Vieille Dame est éliminée de la Ligue des champions, à cause de sa victoire insuffisante 3-2 de ce mardi soir contre le FC Porto en huitième de finale retour. Car à l’aller, trois semaines auparavant, les Portugais s’étaient imposés 2-1. Total: 4-4. Mais la règle des buts à l’extérieur a donc joué un mauvais tour au club italien.
L’issue aurait peut-être été tout autre si, seulement 150 secondes après le coup d’envoi, Marchesín n’avait pas réussi un super arrêt réflexe sur une tête à bout portant d’Alvaro Morata. À 1-0, la Juventus aurait été virtuellement qualifiée grâce à ce but tardif de Federico Chiesa en terre lusitanienne. Une ouverture du score aussi rapide aurait sans aucun doute boulversé la dynamique. La réalité est que les premières actions rythmées de la Juventus étaient un trompe-l’oeil. Le FC Porto de Sergio Conceição, tout en ayant pris soin d’être très solide, a vite montré sa capacité à être bien plus dangereux que son adversaire en première période. C’est ainsi qu’à la 17e minute, l’international iranien Mehdi Taremi a intelligement obtenu une penalty de Merih Demiral, que Sérgio Oliveira s’est chargé de transformer pour débloquer le score (19e, 0-1).
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Chiesa avait pourtant fait le travail
En réaction, les Bianconeri ont d’abord montré un football sans inspiration, exposé aux contres et reflétant le niveau insatisfaisant du décevant troisième du championnat italien. Mais la mi-temps lui a fait du bien. D’abord parce que la première opportunité n’a cette fois-ci pas été manquée, mais bien saisie par Federico Chiesa. L’international italien a su profiter d’une remise du discret Cristiano Ronaldo pour envoyer un missile dans le filet opposé (49e, 1-1).
Mais le vrai tournant du match est survenu dans la foulée, quand Björn Kuipers a adressé un deuxième carton jaune à Mehdi Taremi pour avoir mis un grand coup de pied dans le ballon après une faute sifflée (54e). Un geste d’humeur que le règlement permet effectivement de sanctionner. Il y a néanmoins l’esprit et la lettre.
Un héros nommé Sérgio Oliveira
Les conséquences ont en tout cas été flagrantes et évidentes: sur les quinze minutes qui ont suivi, la possession de la Juventus a explosé pour aller au-delà des 70%, et Porto est subitement devenu muet. C’est surtout pile dans cette période que Federico Chiesa, revanchard peu après avoir été privé d’un but tout fait par le vétéran Pepe, a parfaitement repris de la tête un centre de Juan Cuadrado (63e, 2-1). Ce dernier a été tout près de marquer le but de la qualification dans le temps additionnel, avec un missile parti écraser la barre transversale. Idem pour Alvaro Morata, dont un but a été refusé juste avant par hors-jeu. La prolongation était inéluctable. Le scénario fou aussi.
Pourtant épuisé à force de se concentrer à survivre, le FC Porto a réussi le coup parfait grâce à celui qui l’avait mis dans une bonne situation. D’un coup franc astucieusement tiré à ras de terre, Sérgio Oliveira, l’ancien milieu du FC Nantes aux six matchs de Ligue 1, a crucifié Wojciech Szczęsny (115e, 2-2). Règle des buts à l’extérieur oblige, la Juventus s’est donc retrouvée à être obligée de porter le score à 4-2 en moins de cinq minutes. Difficile à imaginer, au vu de la baisse de régime turinoise. Sauf qu’Adrien Rabiot, d’un coup de casque sur corner, juste après l’égalisation portugaise, est parvenu à mettre le premier des deux buts nécessaires (117e, 3-2).
Les derniers instants sont alors devenus irrespirables autour de la zone de vérité de Porto. Andrea Pirlo a d’ailleurs cru pouvoir se sauver avec un contact litigieux sur Matthijs De Ligt dans la surface. Mais non, la Juventus a bien été éliminée à ce stade de la compétition pour la deuxième saison consécutive, un an après avoir été sortie par l’Olympique Lyonnais. Un camouflet immense pour le président Andrea Agnelli, qui oeuvre en coulisses pour que les grands clubs soient bien plus protégés sur la scène européenne.
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