Les tensions entre l’entraîneur Hansi Flick et le directeur sportif Hasan Salihamidzic influent sur les performances du Bayern cette saison. Un retour au calme est espéré avant le quart de finale retour de Ligue des champions, mardi prochain, face au PSG.

Oliver Kahn a dû se sentir bien seul dans les tribunes de l’Allianz Arena ce mercredi, après la défaite du Bayern contre le PSG (2-3) lors du match aller des quarts de finale de Ligue des champions. L’ancien gardien a déjà pu soupeser le travail qui l’attendra lors qu’il succédera à Karl-Heinz Rummenigge à la présidence du club bavarois en 2022.

Le mythique gardien allemand aura notamment à gérer les tensions entre le staff technique et la direction sportive. Une gestion qui pose bien des problèmes à l’actuel patron du Bayern en raison d’un conflit larvé depuis plusieurs mois entre Hans-Dieter Flick et Hasan Salihamidzic. Mi-mars, l’entraîneur aurait même lancé à son dirigeant ces mots crus: « Maintenant, tu vas fermer ta gueule ». Le tout devant l’effectif professionnel lors d’un voyage en car. Malgré les excuses de Flick, la relation entre les deux hommes ne s’est pas améliorée.

Rummenigge: « Nous devons tous nous unir »

Deux jours après la défaite concédée face au PSG de Kylian Mbappé, Karl-Heinz Rummenigge a tenté de mettre de l’ordre et de calmer le jeu entre son entraîneur et son directeur sportif. Avant le duel au Parc des Princes, le président bavarois a appelé à l’union sacrée.

« Nous devons tous nous unir, nous devons travailler ensemble de manière harmonieuse, loyale et professionnelle, a expliqué ce vendredi l’ex-attaquant de la Mannschaft auprès de Bild. Voilà ce que je demande clairement à la direction sportive. »

Flick brillant mais contesté

Proche de Hansi Flick, Karl-Heinz Rummenigge soutient publiquement l’entraîneur de l’équipe première. Au contraire de l’ancien boss, et toujours influent, Uli Hoeness, fervent partisan de Hasan Salihamidzic. Malgré des statistiques impressionnantes depuis son arrivée fin 2019 (65 victoires pour seulement 6 nuls et 7 défaites), et notamment les six titres remportés la saison passée, le technicien voit son travail remis en cause.

Sous contrat jusqu’en juin 2023, l’avenir de Flick parait incertain et certains pousseraient même afin qu’il quitte le club et prenne la tête de l’équipe d’Allemagne après l’Euro et le départ de Joachim Löw. De quoi lui ménager une belle porte de sortie, tout en mettant fin au conflit interne. Un départ pour pour rejoindre la sélection allemande est de plus en plus évoqué en Bavière. Et un nom revient souvent pour le remplacer: Julian Nagelsmann. L’entraîneur de 33 ans est lié avec Leipzig jusqu’en 2023 mais disposerait d’une clause libératoire estimée à 10 millions d’euros.

Ancien joueur du Bayern et désormais consultant pour la chaîne Sky Sport en Allemagne, Dietmar Hamann croit inéluctable un départ de l’entraîneur dans les prochains mois en cas d’élimination contre le PSG.

« Le sujet reviendra si le Bayern prend la porte à Paris la semaine prochaine, et qu’il n’y a plus de question au niveau sportif car le championnat est déjà terminé, a expliqué l’ancien milieu bavarois dans un édito pour le site de Sky Sport. Même si Flick ne devient pas l’entraîneur national, il ne sera plus au Bayern la saison prochaine. On peut supposer que Salihamidzic restera au conseil d’administration et que ces deux-là n’ont manifestement plus envie de travailler ensemble. »

Un recrutement estival qui ne passe pas

A l’origine de cette guéguerre entre Hansi Flick et Hasan Salihamidzic, le recrutement estival mené par le directeur sportif sans réelle concertation avec son entraîneur. Les arrivées de Bouna Sarr, Eric-Maxim Choupo-Moting ou encore Marc Roca et Douglas Costa sont le fait du dirigeant et non du coach. Aucun de ses quatre joueurs n’a réussi à s’installer régulièrement dans le onze de départ du Bayern depuis le début de saison. Contre le PSG, Roca et Costa étaient blessés alors que Bouna Sarr était sur le banc. Titulaire, et buteur, Eric-Maxim Choupo-Moting a bénéficié du forfait de Robert Lewandowski.

Idem pour Alexander Nübel, freiné en pleine progression en raison d’un temps de jeu limité sous les ordres de Hansi Flick. Présenté comme le futur grand gardien allemand, l’ex-joueur de Schalke 04 doit se contenter d’un rôle de doublure derrière Manuel Neuer. Malgré une clause supposée lui garantir au moins dix matchs comme titulaire, le gardien de 24 ans n’a disputé que trois rencontres cette saison. De quoi le pousser à envisager un prêt lors du mercato estival, Monaco serait intéressé, et ainsi obliger Hasan Salihamidzic à chercher un nouveau numéro deux.

La non-prolongation de Boateng ravive les tensions

Si le duel européen contre Paris aurait pu servir de catalyseur et de facteur d’unité, un dernier élément est venu remettre le feu au poudre ces derniers jours: le départ annoncé de Jérôme Boateng. Libre en juin prochain, le défenseur allemand aurait été averti de la volonté de sa direction de ne pas le prolonger. Problème, Hans-Dieter Flick l’aurait appris par voie de presse et non de la part de Hasan Salihamidzic.

« Je ne sais pas comment les médias savent ça. Il a fait une très bonne saison, a même lâché Flick, un brin agacé avant le quart de finale aller de C1. […] Je ne veux plus commenter cette question. »

En ballotage défavorable après sa défaite contre le PSG, le Bayern Munich va devoir faire fi de ses dissensions internes pour espérer rejoindre le dernier carré en Ligue des champions. Une élimination prématurée du tenant du titre pourrait avoir des conséquences structurelles sur tout le club.

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>> PSG-Bayern, c’est mardi 13 avril dès 21h en direct sur RMC Sport 1

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