À lui tout seul, Josip Ilicic a assuré mardi la première qualification de l’histoire de l’Atalanta en quarts de finale de la Ligue des champions. Auteur des quatre buts de son équipe à Valence (4-3), le Slovène s’est transformé le temps d’une soirée en un formidable « antivirus », pour reprendre les mots du Mundo Deportivo, alors que les habitants de Bergame, cloîtrés chez eux à cause du Covid-19, vivent des heures difficiles. Le point d’orgue d’une saison pleine pour un attaquant qui a attendu ses 32 ans pour laisser éclater son talent.
Décrit par la Gazzetta dello Sport comme « une ballerine avec une carrure de boxeur », le profil du joueur slovène est à l’opposé de ce que ses larges épaules et son mètre 90 peuvent laisser supposer. Capable d’évoluer en second attaquant, comme face à Valence, en ailier ou au milieu, Ilicic est un artiste, dont le pied gauche est le principal instrument. Il lui sert à tout, mais principalement à ses feintes, son geste technique préférentiel.
Une inconstance chronique
Deux penalties, une frappe limpide du gauche après un contre qu’il a lui-même initié, puis une enroulée en pleine lucarne pour finir. Mardi à Mestella, le n°72 a étalé sa palette technique et son seul regret sera sûrement qu’aucun spectateur n’était là pour le voir. Pour les observateurs de Serie A, ce n’est pas une surprise: Ilicic a toujours été capable d’exploits individuels mais a souvent payé son inconstance, un leitmotiv dans sa carrière.
Ses débuts en Slovénie, le pays où ses parents se sont réfugiés pour fuir la guerre en Yougoslavie, sont déjà contrastés. Il se révèle au SC Bonifika puis file à l’Interblock Ljubljana, où il connaît la difficulté avec l’équipe réserve et une descente en deuxième division, synonyme de passage au statut semi-pro en Slovénie. À deux doigts de se convertir au futsal, il finit par décrocher un contrat à Maribor, le meilleur club du pays, où il explose et tape dans l’œil des recruteurs de Serie A.
Le chouchou de Palerme et Bergame
En 2010, il débarque à Palerme, où son association avec Javier Pastore fait vite des ravages. Chouchouté par les fans pour ses qualités techniques, il porte même le brassard au cours de sa troisième saison, au terme de laquelle il est transféré à la Fiorentina pour 9 millions d’euros. Durant son bail en Toscane, il alterne entre périodes éblouissantes et prises de bec avec son public, qui le prend en grippe. « Je n’ai jamais eu de problèmes avec les fans, mais peut-être qu’ils en ont un avec moi », déclare-t-il peu avant son transfert à l’Atalanta, en 2017.
À Bergame, il renaît: avec 13 buts et 9 passes décisives l’an passé, il est l’un des acteur principaux de la superbe saison de « la Déesse ». Qualifié pour la première fois de sa carrière en C1, il est même nommé dans l’équipe de l’année en Serie A. Les dispositions ultra-offensives de son entraîneur, Gian Piero Gasperini, mettent parfaitement en valeur son jeu. Preuve en est: il vit actuellement la saison la plus prolifique de sa carrière, avec 15 buts en 28 matchs.
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