Nous jouons la 44e minute dans l’Hampden Park de Glasgow en Ecosse. Le Real Madrid et le Bayer Leverkusen sont dos à dos dans cette finale de ligue des champions 2002. Les Galactiques de Luis Figo et Zinédine Zidane, favoris de la rencontre, ne parviennent pas à prendre le dessus sur le Bayer Leverkusen de Michael Ballack et Oliver Neuville, l’équipe sensation de l’édition 2002, à l’image de l’Ajax Amsterdam cette saison.

Pourtant, les hommes de Vicente Del Bosque ouvrent le score rapidement. Sur une longue touche, Roberto Carlos trouve Raul. D’une astucieuse frappe croisée en bon renard des surfaces, le capitaine fait mouche (1-0, 8e). On se dit que l’affaire va être pliée. Que la marche est trop haute pour Leverkusen. Mais dans la foulée, sur un coup franc excentré, Bernd Schneider dépose le cuir sur la tête de Lucio pour égaliser quelques minutes plus tard (1-1, 12e).

Un but aussi somptueux que décisif

Le match est équilibré. Plus le temps avance, plus le Bayer Leverkusen y croit. L’équipe allemande ne cesse de surprendre. Madrid commence à douter. Juste avant la pause, Roberto Carlos cherche un relais avec Santiago Solari au milieu de terrain. L’Argentin lui remet en profondeur. Parti comme une fusée sur son côté gauche, Roberto Carlos fait parler son instinct en alertant Zidane à une touche d’un centre sous forme de chandelle. Le ballon arrive pile sur le Français, esseulé à l’entrée de la surface. Le cuir semble inexploitable en raison de sa trajectoire.

Oui mais, le meneur de jeu n’est pas fait du même bois que le commun des mortels. Zidane imagine et invente l’impossible. En une fraction de seconde, le génie s’organise à la vitesse de l’éclair pour avoir un équilibre parfait afin de placer une reprise de volée du gauche. Son pied faible. En réalité, Zidane a deux pieds forts. « Je suis plus précis du droit, mais je suis plus à l’aise avec mon pied gauche. C’est bizarre ce que je dis, mais c’est comme ça », avait-t-il expliqué. Son tir limpide se loge en plein dans la lucarne droite d’un Hans Jorg Butt impuissant (2-1, 44e). Le but est aussi magnifique que décisif. Le score ne bougera plus. Le Real Madrid remporte sa neuvième Ligue des champions. Zidane sa première. Leverkusen s’incline devant le tour de magie de l’artiste.

« Ça arrive une fois dans une vie, c’est tombé sur moi »

« Vous pouvez passer l’éternité à vous préparer à l’entraînement, mais parfois quelque chose de spécial, que vous ne pouviez pas prévoir, se passe. Là, c’était le but de Zidane. Nous avons été vaincus par l’un des buts les plus incroyables de l’histoire du football », avait déclaré admiratif et fataliste en conférence de presse Klaus Toppmöller, l’entraîneur du club allemand. Son homologue espagnol s’enflamme. Vincente Del Bosque qualifie le but « d’oeuvre d’art ». Florentino Perez en rajoute une couche en affirmant que « le but de Glasgow est le plus beau de l’histoire du football ».

Les coéquipiers de Zidane sont fascinés. Steve McManaman, entré en cours de jeu coté madrilène s’interroge: « Je ne sais pas si un autre joueur, de quelque époque que ce soit, aurait pu marquer ce but-là ». Avec sa modestie habituelle, Zidane préfère parler de réussite. « Ça arrive une fois dans une vie, c’est tombé sur moi. Je l’ai retenté plusieurs fois à l’entrainement, je n’ai jamais réussi à le refaire », plaisante l’enfant de Marseille dans un documentaire à son sujet. C’est le propre d’un moment de grâce. Il est unique.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions-il-y-a-17-ans-zidane-marquait-un-but-de-legende-1692364.html

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