Deux revers en deux matchs de Ligue des champions, des succès rarement convaincants en L1, un jeu minimaliste, et un buteur en panne. On ne peut pas dire que l’OM aborde son déplacement à Porto, mardi soir en Ligue des champions (21h, RMC Sport 1), avec le plein de confiance. Mais on ne peut pas dire non plus que l’adversaire des Marseillais soit en très grande forme.

S’il a rattrapé sa défaite inaugurale à Manchester City en C1 (3-1) par un succès contre l’Olympiacos la semaine passée (2-0), le FC Porto a ensuite perdu vendredi sur le terrain du modeste Paços de Ferreira (3-2) en Liga NOS. Avec deux revers au compteur en championnat, le voilà déjà à six points du Sporting, et à cinq de Benfica – qui compte un match en moins. Autant dire que le début de saison des Dragons est poussif.

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Un mercato déséquilibré

Un coup d’oeil au tableau du dernier mercato permet de comprendre, en partie, les difficultés du FCP. Fournisseur de talents pour les plus grosses écuries du continent, et spécialiste des plus-values sur le marché des transferts, Porto est habitué à vivre des étés mouvementés. Mais il tente habituellement de compenser les nombreux départs par de nombreuses arrivées, du moins d’un point de vue quantitatif. Ce qui n’a pas été véritablement le cas cette fois-ci.

Côté ventes, Porto a laissé filer dans le secteur offensif le jeune Fabio Silva (18 ans), parti à Wolverhampton pour quarante millions d’euros après seulement une vingtaine d’apparitions en équipe A, mais aussi Zé Luis (Lokomotiv Moscou) et surtout Tiquinho (Tianjin Teda), meilleur buteur de l’équipe sur la saison 2019-2020. Dans le secteur défensif, il a perdu deux cadres majeurs: son latéral gauche Alex Telles (Manchester United) et Danilo Pereira, son capitaine, le patron du milieu de terrain, parti de son côté au PSG dans les dernières heures du mercato.

La crise étant passée par là, les arrivées sont bien moins clinquantes. Certes, Porto a mis quelques billets sur le jeune attaquant brésilien Evanilson et le latéral gauche nigérian Zaidu, mais il a essentiellement fait venir des joueurs libres ou peu chers (Toni Martinez, Mehdi Taremi), ou misé sur des prêts, comme le milieu Marko Grujic (Liverpool), le défenseur Malang Sarr (Chelsea), et l’ailier Felipe Anderson (West Ham). Des joueurs barrés par la concurrence ou en difficulté ailleurs, qui sont en plus arrivés très tard. Pas idéal pour les automatismes…

De multiples menaces offensives, mais une défense en galère

Malgré le dégraissage en attaque, Porto – qui a conservé Luis Diaz, Moussa Marega ou Jesus Corona devant – reste une équipe efficace. Les Dragons ont marqué 18 buts en 8 matchs toutes compétitions confondues (là où l’OM en est à 11 buts en 10 matchs), ils possèdent la co-meilleure attaque de Liga NOS, et ont trouvé le chemin des filets lors de chacune de leurs sorties. On constate aussi que le champion en titre du Portugal compte déjà dix buteurs différents cette saison. Cela signifie qu’aucun attaquant n’est véritablement en feu (Marega, avant-centre numéro 1, n’est qu’à deux buts et n’a pas marqué depuis fin septembre), mais que le danger peut en revanche venir de partout, même du milieu de terrain, avec un Sergio Oliveira à quatre réalisations. Marseille est prévenu.

En fait, le principal problème des Portistas est défensif. Porto en est déjà à neuf buts encaissés en six journées de championnat (plus trois à City en C1). Aucune équipe du top 10 de Liga NOS n’a fait pire pour le moment. Mardi dernier, il a fallu un très bon Marchesin dans les buts pour maintenir la cage inviolée face à l’Olympiacos. Et vendredi, contre Paços de Ferreira, les hommes de Sergio Conceiçao ont montré selon les observateurs de grandes lacunes dans le marquage, offrant en outre trop d’espaces sur les côtés. Il faut dire aussi que vendredi, Porto était privé dans le couloir gauche de Zaidu, suspendu, et de son vétéran Pepe (37 ans), titulaire indiscutable en temps normal, mais écarté pour un test positif (finalement un faux positif) au coronavirus. Or, les deux feront leur retour mardi contre l’OM, pour épauler Mbemba et Manafa.

De la nervosité dans l’air

La saison 2019-2020 compliquée, malgré le titre de champion, et la dynamique actuelle ont créé une certaine tension autour du stade du Dragon. Ce week-end, après la défaite en championnat, Moussa Marega a ainsi lâché sur les réseaux sociaux un message traduisant son agacement face aux critiques. « Les périodes difficiles existent, et j’en suis désolé, a d’abord écrit l’international malien. Mais vous parlez très, très mal. Alors quand tout ira mieux, ne venez pas me parler en bien… »

Son entraîneur Sergio Conceiçao, très nerveux sur le banc, a lui été expulsé après le coup de sifflet final à Paços de Ferreira pour avoir exprimé un peu trop fort son mécontentement auprès du corps arbitral. « Nous sortons d’un match de Ligue des champions, parfois ce n’est pas facile de basculer directement sur le championnat et de trouver la bonne mentalité », a tenté d’analyser le technicien devant la presse après la rencontre.

Selon O Jogo, le coach aurait sérieusement recadré ses hommes à l’entrainement ce week-end, en leur disant en substance que la défaite peut arriver, mais que l’attitude doit être irréprochable. Ce qui n’a pas été le cas dernièrement. Mais le technicien peut aussi ressortir quelques statistiques pour regonfler le vestiaire: en quatre confrontations de Ligue des champions contre l’OM depuis 2003, jamais Porto n’a perdu. Il a même gagné trois fois.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions-avant-la-reception-de-l-om-un-porto-dans-le-brouillard-2000578.html

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