Ce n’était jusqu’alors qu’une fête historique. Cela pourrait finalement être le détonateur d’un désastre sanitaire. Le 8e de finale aller de la Ligue des champions entre l’Atalanta Bergame et le FC Valence (4-1), disputé le 19 février dernier à Milan, est considéré comme le « déclencheur » de la propagation massive du coronavirus en Lombardie, mais aussi en Espagne. Certaines sources le qualifient même de « match zéro ».  

Les quotidiens La Repubblica et le Corriere dello Sport ont publié des articles allant en ce sens ce week-end en se basant sur des axes de travail de l’Université de Rome La Sapienza, l’une des plus réputées d’Europe, et l’unité de crise de la protection civile italienne. Cette dernière s’est interrogée sur l’explosion soudaine des cas à Bergame, mais aussi à Milan, ville située à 70 kilomètres de là où s’est disputée la rencontre (au stade San Siro) puisque le stade de l’Atalanta n’est pas homologué pour la Ligue des champions. Deux villes situées en Lombardie, région d’Europe la plus touchée par le virus.

« Ce match a certainement pu être un important vecteur de contagion, confirme Massimo Galli, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Sacco de Milan. Je pense que l’épidémie a commencé plus tôt, à la campagne, lors des foires agricoles et dans les bars (aux alentours de Bergame, ndlr). Mais le fait de concentrer des dizaines de milliers de personnes de la même zone au même endroit peut avoir été un facteur important de diffusion. » L’agrégation de milliers de personnes de la région (très touchée) dans un stade aurait accéléré l’épidémie, notamment par le biais des 28 bus affrétés de Bergame à Milan. 

« Des personnes à deux centimètres les unes des autres… »

« Cela fait un mois depuis ce match, explique Francesco LeFoche, professeur de rhumatologie des sciences biomédicales à l’Université de La Sapienza, au Corriere dello Sport. Les temps sont pertinents. La congrégation de milliers de personnes, à deux centimètres les unes des autres, d’autant plus associées aux manifestations compréhensibles de l’euphorie, des cris, des étreintes, peut avoir favorisé la réplication virale. »

« Je fais référence à une expulsion à grande vitesse de grosses particules virales des voies respiratoires supérieures, de la bouche et du nez, poursuit-il. Nous parlons d’un mouvement collectif d’une fête historique. Je dois imaginer que presque tout le monde a assisté à cette fête, probablement même asymptomatique et fiévreux. »

Joueurs, supporters et journalistes espagnols touchés

Le déplacement de 35.000 personnes de Bergame à Milan, la communion et les explosions de joie pour la victoire historique d’un club participant à la première Ligue des champions de son histoire laissent penser à un terreau favorable pour la diffusion d’un virus ultra contagieux. Une Université de Valence et le CSIS (centre d’études stratégiques et internationales) ciblent également la rencontre comme la responsable de la propagation du virus en Espagne, d’autant que des cas avaient aussi été détectés à Valence avant le match. Il y a quelques jours, le FC Valence a annoncé que 35% de son personnel était infecté par le Covid-19. Des journalistes espagnols et plusieurs des 2.300 supporters valencians à avoir fait le déplacement ont d’ailleurs été testés positifs à leur retour, certains d’entre eux devant même être hospitalisés. 

La Repubblica, journal italien, cite une source de la cellule de crise de la protection civile. « C’est quelque chose de plus qu’une suggestion mais un peu moins qu’une certitude scientifique. D’ailleurs, c’est désormais impossible à démontrer. » Mais les présomptions sont très fortes.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions-atalanta-valence-aurait-fait-exploser-le-coronavirus-1880597.html

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