La situation financière des clubs de Ligue 1 se veut des plus instables en ce début d’année 2021. Mis en difficulté par la crise sanitaire et les huis clos imposés en marge du coronavirus, les équipes de l’élite ont également eu à subir une baisse des droits TV après l’arrêt de la saison 2019-2020. La situation actuelle avec la faillite de Mediapro vient encore les fragiliser et rend nécessaires des négociations avec les joueurs et leurs représentants concernant une baisse des salaires. Une réunion est prévue en ce sens ce mardi au sommet du football professionnel français.
« La situation est gravissime, c’est une évidence. On parle de 800 millions de pertes sur toute la saison 2020, depuis le premier confinement du printemps. Les clubs n’ont plus de recettes liées à la billetterie, les clubs n’ont plus de recettes commerciales, les clubs ont moins de recettes sponsoring et marketing car il n’y a plus de supporters pour acheter des goodies et les clubs n’ont plus de recettes liées aux droits TV avec la faillite de la chaîne Téléfoot et de Mediapro, a décrypté Pierre Rondeau, spécialiste de l’économie du sport pour l’émission Apolline matin sur RMC. En plus les clubs doivent faire face à des charges exponentielles liées aux salaires car renégociés en amont dès 2019 en fonction des droits TV importants qui devaient exister jusqu’en 2024. Les salaires [pèsent] plus de 1,4 milliard d’euros. »
Pas d’accord immédiat mais une « recommandation »
Entre la crise liée au Covid-19 et celle des droits TV, les clubs se retrouvent exsangues et cherchent à réaliser des économies à tout prix. Mais ce mardi l’UNFP négociera les conditions d’une baisse éventuelle des salaires et non la réduction directement.
« On n’annoncera pas dès ce mardi soir que les salaires vont baisser de 30%. Ce qui va être annoncé, si on atteint bien une conclusion et un accord, c’est une recommandation entre les dirigeants et le syndicat des joueurs, a encore souligné Pierre Rondeau. Ensuite il y aura des négociations de gré à gré au sein des clubs entre les joueurs et les dirigeants. C’est chaque joueur qui acceptera ou non une baisse de son salaire, le taux de celle-ci et sa progressivité. La réunion du jour donnera lieu à une simple recommandation concernant la méthodologie acceptée. »
L’UNFP devrait négocier « un taux progressif »
L’UNFP et donc les joueurs de l’élite ne semblent ainsi pas opposés à l’idée d’aider les clubs face à la crise mais pas n’importe comment. La réunion prévue ce mardi doit permettre de prendre en compte toutes les spécificités salariales de la Ligue 1 et ne pas voir la situation comme un grand tout où les stars du PSG seraient traitées comme les remplaçants d’une équipe de bas de tableau.
« Le chiffre de 30% de réduction, sorti dans la presse, avancé par le patron de la DNCG n’est basé sur aucune forme de méthodologie, a enfin regretté le spécialiste de l’économie du sport. Ce chiffre met sur un pied d’égalité des joueurs du PSG comme Neymar et Mbappé, payés plusieurs dizaines de millions d’euros par an, et les joueurs de Nîmes payés à 3000 ou 4000 euros par mois. Ce n’est pas la même chose. L’UNFP demande à ce que l’on ne travaille pas avec un taux fixe pour une baisse, mais un taux progressif. Que cela soit proportionnel. »
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