« Pour être honnête, on ne le connaissait absolument pas, Mais dès les premières séances, on a vu un leader. Le mec est arrivé dans le vestiaire, c’était le patron. Quand nous, convoqués à 9h30, on débarquait à 9h25, lui était là très tôt et avait déjà fait la bise à la secrétaire que certains connaissaient à peine ».
Milieu du Paris-Saint-Germain en janvier 2001, Édouard Cissé se rappelait pour L’Équipe de l’arrivée d’une recrue hivernale pas comme les autres: Mauricio Pochettino.
Futur entraîneur du club de la capitale, l’ancien international argentin a joué deux saisons et demi au PSG, sous les ordres de Luis Fernandez. Un passage plutôt court qui ne l’a pas empêché de laisser une trace profonde dans un club qu’il retrouvera début janvier, cette fois comme entraîneur.
Titulaire indiscutable en charnière
Lancé à 16 ans par Marcelo Bielsa à Newell’s Old Boys, Pochettino débarque en Europe à 22 ans pour rejoindre l’Espanyol Barcelone. Après sept ans en Catalogne, Luis Fernandez le convainc de traverser la frontière pour rejoindre le PSG. Combatif, intelligent et capable de petits coups de vice pour gêner les attaquants, l’Argentin est immédiatement titulaire en défense centrale.
Il dispute son premier match à Nantes (0-1), le 3 février 2001 et inscrit un but dès sa première apparition au Parc face à Guingamp (1-3) quatre jours plus tard. Sur le terrain, le futur coach du PSG stabilise une défense qui avait pris l’eau en première partie de championnat et permet aux Parisiens de finir la saison 2000-2001 à la 9e place de Ligue 1.
À la clef: un ticket pour la Coupe de l’Intertoto, une compétition que le PSG remporte pour s’offrir une place en Coupe de l’UEFA. Pochettino porte même le brassard de capitaine pendant plusieurs rencontres européennes.
Une paire hermétique avec Heinze
Mais c’est lors de la saison suivante que Pochettino et le PSG passent un cap. L’international argentin (22 sélections, 2 buts) est associé à son compatriote Gabriel Heinze pour former une charnière rugueuse et diablement efficace. Le PSG n’encaisse que 24 buts (meilleure défense de Ligue 1) et termine 4e de Ligue 1.
Des performances qui envoient Pochettino avec l’Albiceleste pour disputer la Coupe du monde 2002 au Japon et en Corée du Sud. Titulaire lors des trois matches, il provoque le penalty malheureux qui scelle le sort des Argentins en poules face à l’Angleterre (0-1).
L’impact du futur coach se fait sentir à Paris. « Il ne gueulait pas tout de suite, il attendait une ou deux erreurs, il observait, il devinait les failles, raconte Édouard Cissé dans L’Équipe. Il savait qui il pouvait bousculer, chambrer. Mais avec ceux avec lesquels il ne pouvait rien faire, il ne perdait pas son temps. Pour les Argentins, le foot n’est pas un jeu, c’est à la vie à la mort. Il ne comprenait pas que des pros ne fassent pas tous les efforts. »
En 2002-2003, la paire Pochettino-Heinze est alignée à 32 reprises sur 38 matches en Ligue 1 mais son efficacité diminue et surtout le cadet des deux Argentins s’impose comme le patron de la charnière. Luis Fernandez s’en va, Vahid Halilhodzic arrive sur le banc parisien et tranche dans le vif. Après 95 matches sous le maillot parisien, exit Pochettino, qui signe à Bordeaux où il ne s’impose pas.
Le 16 décembre 2003, le défenseur revient au Parc des Princes pour son avant-dernier match en France (1-2). 17 ans et un mois plus tard, c’est sur le banc de touche que Pochettino retrouvera la Ligue 1 par un déplacement à Saint-Étienne le 6 janvier.
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