Président de Dijon, Olivier Delcourt n’avait pas hésité à montrer son scepticisme vis-à-vis de Mediapro. Dans un entretien pour Le Parisien fin 2019, le dirigeant indiquait conserver pour la saison 2020-2021 un budget comme lors du précèdent exercice, sans anticiper l’augmentation des droits télévisés promise par le groupe sino-espagnol. Une position prudente qui permettra au club de pouvoir limiter les pertes plus d’un an après, alors que la Ligue de football professionnel (LFP) a rompu jeudi son contrat avec son principal diffuseur.
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« Dans les mois qui viennent, on va pouvoir payer les salaires, jusqu’à la fin de saison aussi puisque j’avais un peu anticipé au niveau de la gestion, a indiqué Olivier Delcourt ce dimanche sur RMC. Je n’avais pas pris en compte la totalité de ces droits télés dans mon budget. On a peut-être la plus petite masse salariale, on a été plutôt prudent et sans dépenser l’argent qu’on n’avait pas. On a quelques réserves qui vont nous permettre d’aller jusqu’à la fin de saison, même si le but n’est pas de manger toutes nos réserves ».
« On est tous dans la galère, il faut qu’on soit unis »
Signé en 2018 pour un montant supérieur un milliard d’euros sur la période 2020-2024, le contrat entre Mediapro et la LFP a été rompu ce jeudi, plongeant le football français dans l’incertitude. « On espérait tous en France obtenir des droits comme dans d’autres championnats étrangers. Ce qu’il s’est passé en Italie avec Mediapro aurait dû nous alerter, a regretté encore Delcourt, dont le club de Dijon est par exemple dépendant à 56% des droits télés selon un rapport. On est plusieurs présidents à avoir douté. Après le premier versement de Mediapro c’était un peu moins le cas. On a vu que c’était un miroir aux alouettes. Les garanties, il y a eu des experts et des avocats… Tous les présidents de clubs ne sont pas tous des experts en finance. Il y a eu des conseils qui ont été donnés à la Ligue, on verra bien ».
Prévus en octobre et en décembre, les deux derniers versements de Mediapro n’ont donc pas été effectués, séchant les finances des clubs déjà en difficulté en raison de la crise sanitaire qui engendre des huis clos. « Il faut trouver des solutions pour sortir le football de cette mauvaise passe. Il sera temps après de trouver des coupables ou non, juge Olivier Delcourt. On est tous dans la galère, tout le monde du football français. Il faut qu’on soit tous unis, qu’on mette tout sur la table et qu’on trouve des solutions. »
https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-on-est-plusieurs-presidents-a-avoir-doute-delcourt-sur-le-fiasco-mediapro-2018171.html
