Le dénouement approche. Cela fait maintenant de longues semaines qu’on parle de Jim Ratcliffe, première fortune du Royaume-Uni, sur la promenade des Anglais. L’ancien ingénieur en chimie, propriétaire de l’entreprise Ineos, dispose d’une fortune personnelle de 23 milliards d’euros et semblerait vouloir faire de l’OGC Nice son nouveau joujou.

Aux dernières nouvelles, les négociations tourneraient autours de 100 millions d’euros. Soit plus que ce proposait le fonds d’investissement LFE Football Group Limited au FC Nantes, avant que Waldemar Kita annule la vente, plus que le Paris Saint-Germain, cédé en 2011, aux Qataris pour 40 millions d’euros, plus que l’OM racheté par Frank McCourt 45 millions d’euros et plus que Bordeaux vendu 60 millions d’euros aux américains GACP.

Une valorisation supérieure à 100 millions d’euros

Pour estimer le prix d’un club, la meilleure technique consiste à regarder la valeur de ses actifs, ce que possède réellement une équipe. En épluchant les comptes de la DNCG, cette valorisation, regroupant à la fois la valeur contractuelle de l’effectif, les propriétés immobilières, les créances sur mutations de joueurs et la trésorerie, est estimée à 102,7 millions d’euros en 2018.

Cette valeur connait d’ailleurs une expansion continue puisqu’elle n’était que de 27,4 millions d’euros lors de la saison 2012-2013, soit une augmentation de 275% en 6 ans. 

Comptablement parlant, nous sommes donc sur une valeur négociée inférieure à la valeur théorique. Le club vaudrait 102,7 millions d’euros et les actuels propriétaires seraient enclins à le vendre à seulement 100 millions d’euros.

Une dépendance au trading-joueur

Mais cette largesse peut aussi s’expliquer par une économie compliquée. Depuis 6 ans, le club du sud de la France présente un résultat d’exploitation (la différence entre les gains et les pertes hors transfert) déficitaire. Aucune année n’a été dans le vert. La saison dernière, ce déficit a même atteint les 19 millions d’euros. Au total, ces dettes cumulées représentent plus de 50 millions d’euros.

Autrement dit, le club est incapable de générer de l’argent via les droits TV, la billetterie ou les revenus commerciaux (sponsoring, marketing, merchandising). Pour maintenir l’équipe à flot, les dirigeants sont obligés de passer par la vente de joueurs, la fameuse technique du « trading-joueur ».

Sur les 6 années étudiées, entre 2012-2013 et 2017-2018, les ventes – ou mutations en langage comptable – ont permis d’assurer des résultats nets excédentaires, parfois supérieurs à 6 millions d’euros, comme lors de la saison 2015-2016. Seule la saison 2013-2014 a présenté un exercice comptable déficitaire, à -5 millions d’euros.

Un frein dans les négociations

Jim Ratcliffe et ses conseillers ont donc dû mettre en avant ces biais dans la vente, constater une valeur comptable certes supérieure à 102 millions d’euros mais avec un endettement structurel continu et des bénéfices uniquement réalisés par le trading-joueur.

Le milliardaire britannique veut faire son entrée dans le football français. Sa croissance est exponentielle et, dès 2020, les droits TV vont augmenter de 54% passant à 1,153 milliard d’euros par saison. Dépenser 100 millions d’euros serait donc un excellent pari sur l’avenir.

Du côté des actuels propriétaires de Nice, on peut estimer une perte, avec une vente inférieure à la valorisation des actifs, fixés à 102 millions d’euros, et un manque à gagner d’ici 2020. Mais l’économie du club reste particulièrement instable, avec une dépendance au trading-joueur et un endettement structurel continu.

Conséquence, les 100 millions d’euros apparaissent de plus en plus justifiés…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1-nice-bientot-vendu-mais-combien-vaut-vraiment-le-club-1721063.html

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