Les conséquences financières du Covid-19 sur le monde du football n’ont pas fini de faire parler d’elles. Président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), instance chargée de contrôler les comptes des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, Jean-Marc Mickeler s’est montré alarmiste quant à la situation financière du football français dans une interview publiée ce mercredi par L’Équipe.
Alors que les clubs tricolores envisageaient des pertes équivalentes à 250 millions d’euros à l’issue de la saison 2020-2021, le président de la DNCG annonce de son côté que ce montant devrait atteindre les 800 millions d’euros. La situation financière du football français « est extrêmement préoccupante parce que structurellement déficitaire », juge Jean-Marc Mickeler dans l’interview.
Une situation malsaine qui perdure
Si le président de la DNCG précise que « les clubs présentent les garanties pour ne pas tomber » à l’heure actuelle, il se montre beaucoup plus mesuré si la situation venait à persister. « On rentrera, la saison prochaine, dans une situation où tous les clubs français auront consommé la totalité de leurs fonds propres. Il n’y aura plus de capacité à affronter le moindre aléa », met en garde Mickeler, qui précise que des dépôts de bilan sont envisageables.
Pour se prémunir face à ce gouffre financier, le président de la DNCG envisage un changement de paradigme. « Si on ne profite pas de cette crise pour construire les bases d’un modèle plus sain, on va au-devant de graves désillusions quand elle sera derrière nous en pensant que l’on a réglé un problème, alors que l’on aura rien réglé du tout », estime Mickeler dans cet entretien.
La réduction des salaires conseillée
L’une des pistes concerne notamment la prise en charge des salaires de la part des clubs. Le patron de la DNCG évoque la possibilité d’un « salary cap collectif » et, surtout, d’une réduction des salaires. Une solution que verraient d’un bon œil les formations de Ligue 1 et sur laquelle pencheraient actuellement plusieurs présidents de clubs.
Jean-Pierre Caillot (Reims), Loïc Féry (Lorient), Marc Keller(Strasbourg) et Jean-Michel Aulas (Lyon) mèneraient ainsi des discussions avec l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs, afin d’obtenir une baisse généralisée des salaires des joueurs. Cette réduction, de l’ordre de 30%, permettrait au football français de respirer un grand coup, selon Jean-Marc Mickeler.
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