La journée aurait pu être idéale pour la Fédération française de football, mais l’ordonnance rendue par le Conseil d’Etat, ce mardi, n’a pas fini d’alourdir la pile des dossiers brûlants du football français qui traîne sur le bureau du président de la FFF, Noël Le Graët. Leur relégation étant suspendue et remise entre les mains des instances, Toulouse et Amiens réclament désormais leur maintien en Ligue 1. Jean-Michel Aulas, pourtant battu, a d’ores et déjà promis de réengager le combat auprès du Conseil d’Etat.
Le patron du foot français est lassé par toute cette agitation et les feuilletons interminables. « Je pense qu’on a des améliorations importantes sur le respect de décisions des instances, a-t-il estimé dans un entretien accordé au Figaro. C’est beaucoup trop long pour beaucoup de décisions. Trop de décisions, même. On est rentré dans un système qui ne correspond plus à une réalité. Je n’irai pas jusqu’à demander un tribunal des sports, mais quand même… Les feuilletons sont souvent interminables pour des détails. »
Le Graët: « J’aimerais bien que certains disent merci »
Et les détails, Jean-Michel Aulas y tient personnellement, lui qui se bat depuis le premier jour contre l’arrêt de la Ligue 1. Le président de l’OL a peut-être d’ailleurs trouvé un allié de circonstance sur le fond, en la personne de Gérard Lopez, patron du LOSC, qui a qualifié la décision française de « catastrophique ». « Ah oui, l’acrobate de la finance, s’est moqué Le Graët. Tout le monde peut dire aujourd’hui qu’on aurait pu jouer. Faire des matchs comme les Allemands à huis clos? Ça ne m’intéresse pas. »
« On devait respecter les décisions du premier ministre. Les gouvernements décident, c’est inscrit dans le règlement UEFA », a plaidé Noël Le Graët, qui doit s’entretenir avec le président de la République dès ce mercredi. « Je l’aime bien, je l’ai eu plusieurs fois au téléphone », a-t-il expliqué. Des confidences qui pourraient faire dire à certains que la décision de la LFP est le fruit d’une instrumentalisation destinée à nuire aux intérêts particuliers d’un club comme l’Olympique Lyonnais, au hasard. « Quel reproche peut-on faire à l’exécutif ?, s’interroge Le Graët, surpris par tant de défiance.
« La France est le seul pays d’Europe qui donne de l’argent à tout le monde, même au football avec des prêts garantis par l’État, a-t-il poursuivi. Ceux qui avaient des bilans convenables ont pu s’inscrire dans la démarche de la BPI (Banque publique d’investissement). Avec un prêt global, ils ont réussi à en transformer une partie en subvention nette directe, remboursable sur trois, quatre ou cinq ans. Trouvez un État en Europe qui a fait cela! L’Angleterre, l’Allemagne? Non, aucun pays n’a pris les mesures qui ont été mises en œuvre en France pour les entreprises, dont les clubs de football professionnel. J’aimerais bien que certains disent ‘merci’ de temps en temps. On ne l’entend pas assez. »
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