Ligue 1: Eyraud veut « une armée de hackers » pour lutter contre le piratage

Le football français traverse une crise profonde. Au-delà de la situation sanitaire qui perturbe déjà les finances des clubs, les équipes professionnelles ont aussi un manque à gagner depuis la rupture du contrat entre la Ligue de football professionnel (LFP) et Mediapro, diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2.

Dans un entretien pour L’Equipe ce mercredi, Jacques-Henri Eyraud a évoqué « un goût amer » en parlant de cette situation. « On a été trompés. Le Covid a bon dos, estime ainsi le président de l’OM. On n’arrête pas une affaire deux mois après le démarrage d’un cycle de quatre ans (…). Cet immense gâchis, cela laisse très interrogatif. Cette crise souligne aussi un enjeu capital des prochains mois. »

« La législation française n’est pas au niveau de l’enjeu »

Pour rappel, la LFP et Mediapro avaient signé un contrat en 2018 pour la période 2020-2024 pour un montant de plus de 800 millions d’euros, pour un montant global d’1,153 milliard d’euros par an avec les droits payés par Canal + et Free. Mais le groupe sino-espagnol n’a pas effectué les versements en octobre et en décembre, obligeant la LFP à porter l’affaire devant le Tribunal de commerce de Nanterre.

Si la LFP a récupéré ce mardi les droits télévisés, Jacques-Henri Eyraud voit lui plus loin et identifie « la lutte contre le piratage » comme une priorité. « Notre responsabilité en tant que détenteur de droits, c’est de protéger les diffuseurs. La Ligue a été un peu naïve dans ce domaine, pendant de nombreuses années, a commenté Eyraud. J’étais chez un ami, l’autre soir, qui m’a montré, un peu penaud, une clé USB qu’il avait achetée sur un très grand site d’e-commerce, et qui lui permettait d’accéder à 500 chaînes du monde entier, dont les chaînes payantes de sport. Tout ça pour 18 euros par an. Ce n’est plus possible! »

Pour lutter contre « ces méthodes », Jacques-Henri Eyraud veut « taper fort » et a son idée sur la question. « Il va falloir aussi une armée de hackers qui pourchassent en direct les sites de streaming, qui les bombardent de requêtes, pour les rendre inopérants, les mettre à genoux, a lancé Eyraud. La législation française n’est pas au niveau de l’enjeu. »

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