La légende de l’Olympique de Marseille s’est aussi nourrie de petits exploits réalisés dans le championnat domestique. Comme cet OM-Montpellier du 22 août 1998 (5-4), au scénario renversant. Cette rencontre, dont le premier acte se conclut par un incroyable 4-0 à la pause en faveur de Montpellier, bascule rapidement dans la folie au retour des vestiaires. Plus de vingt ans après les faits, les acteurs de cette rencontre ont toujours du mal à réaliser ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là, à saisir le caractère surnaturel des événements.

« On sort logiquement sous les sifflets à la pause », s’est souvenu l’ancien coach de l’OM, Rolland Courbis, ce mardi dans Team Duga. Menée 4-0 à domicile dans un Vélodrome atone, la formation marseillaise, séduisante sur le papier, n’a pas fière allure. « Ce n’est même pas que tu es inquiet, tu as honte, appuie Rolland Courbis. Je réfléchis à ce que je vais pouvoir dire, je ne me vois pas dire grand-chose, si ce n’est qu’on va faire le maximum pour gagner la deuxième période, que c’est un accident qu’on aura l’occasion de réparer. »

Dugarry: « Je ne veux pas entrer sur le terrain »

Montpellier, dont les vagues ont déferlé sur les cages de Porato, fautif en première période, n’est pas loin d’assommer l’OM avec un cinquième but. Mais sa chance est passée. A l’heure de jeu, Rolland Courbis, qui s’était payé le luxe de laisser Christophe Dugarry et Titi Camara sur le banc, revoit ses plans. Les deux hommes entrent sur le terrain à l’heure de jeu. « Je ne veux  pas entrer, je suis en train de m’échauffer derrière le but », révèle pourtant Christophe Dugarry. « Les noms d’oiseaux fusent », dans un Vélodrome hostile.

Tactiquement, les entrées de Dugarry et Camara font pourtant très mal à Montpellier. Tout juste champion du monde, « Duga » dépose un caviar sur la tête de Maurice (61e) et inscrit un doublé de la tête (64e, 71e). L’OM a fait un sacré bout de chemin en l’espace de dix minutes. La peur a changé de camp. Le Vélodrome a pris fait et cause pour son équipe. Un volcan est entré en éruption. Rolland Courbis sent le vent tourner. « C’est l’impression que j’ai depuis le banc », confie-t-il.

Juste après l’égalisation d’ Eric Roy (84e), Laurent Blanc va chercher la victoire sur penalty (90e). Et Rolland Courbis peut savourer un succès qu’il avait pronostiqué à la pause, en croisant Michel Mézy et Loulou Nicollin. « Il me prend par le cou et me console en me disant: ‘ça va, c’est un accident’. Ça m’énerve, ça me contrarie. Je lui dis: ‘on va gagner 5-4’. » L’histoire retiendra que Loulou Nicollin, beau joueur, est venu féliciter son ami à la fin du match.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1dugarry-et-courbis-racontent-le-mythique-om-montpellier-de-1998-1930362.html

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