La défaite des Girondins dimanche à Nîmes (2-0) a encore accentué les tensions qui existaient dans le vestiaire bordelais. La désunion entre les joueurs n’a jamais été aussi importante. La direction et le staff semblent désarmés face à la situation et craignent que la dégringolade au classement se poursuive.
Cinq matchs sans victoire en L1, et une élimination en Coupe de France: les Girondins de Bordeaux n’ont plus connu le succès depuis le 24 janvier dernier. Après un mois de janvier très réussi, la situation comptable en février est catastrophique avec un seul petit point de pris sur 15 possibles. Et la défaite face à Nîmes ce dimanche (2-0) marque le début d’une vraie fracture dans le groupe bordelais.
Plus que les erreurs techniques, le manque d’engagement dans les duels, l’absence de générosité dans le jeu et dans les courses ont laissé apparaitre des signes d’abattement. Le groupe est en train de lâcher. Sur le terrain, aucun signe de rébellion n’a été aperçu, et dans le vestiaire après le match aucun leader n’a pris la parole pour pousser un coup de gueule et remobiliser les troupes. Etrangement calme pendant le match, Jean-Louis Gasset ne s’est même pas exprimé face à ses joueurs après la partie. Pas un mot du coach, qui ne trouve pas la solution.
Un manque criant de leaders
Pourtant, plusieurs voix se sont élevées en interne ces derniers jours pour remobiliser les Girondins. Avant le match face à Marseille (0-0), le président Frédéric Longuépée et le directeur sportif Alain Roche se sont adressés aux joueurs à l’hôtel. Même chose trois jours plus tard avant d’amorcer les discussions sur la baisse des salaires. Longuépée a souhaité mettre ses joueurs face à leurs responsabilités. Il n’a pas été entendu.
Au sein du groupe, la fracture semble profonde. Plusieurs cadres de l’ère Paulo Sousa ne sont plus présents dans l’attitude. Jimmy Briand a très peu de temps de jeu et est frustré par la situation. Nicolas De Préville – en fin de contrat en juin – n’a plus la tête à Bordeaux et le capitaine de la saison dernière Benoît Costil a souhaité se recentrer sur ses performances après la perte du brassard. Seul l’actuel capitaine Laurent Koscielny essaie de secouer ses coéquipiers avec Paul Baysse, formé au club. Koscielny s’en est d’ailleurs pris à Ben Arfa après le nul contre Marseille en lui reprochant de vouloir jouer seul, avant de lui présenter ses excuses quelques jours plus tard. Le manque de leadership est donc criant. La personnalité de Yacine Adli (20 ans) émerge, mais c’est encore trop peu pour provoquer un électrochoc.
En outre, plusieurs joueurs restent focalisés sur leur situation personnelle avec de nombreuses fins de contrat à gérer. Des clans sont bien présents au sein du vestiaire et Gasset n’arrive pas à ressouder l’équipe pour la tirer vers le haut. Et comme souvent quand tout va mal, Bordeaux n’est pas épargné par les blessures (Otavio, Toma Basic, Paul Baysse). En interne, on commence à s’inquiéter de cette situation. Si l’avance au classement sur la place de barragiste est encore confortable (+10 points), on reste conscient que les Girondins ne sont pas à l’abri…
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