Même quand il doit se disputer à huis clos, même lorsqu’il oppose deux équipes loin d’être impressionnantes depuis le début de la saison, et même avec des stars manquant à l’appel (Marc-André ter Stegen et Eden Hazard, entre autres), un Clasico reste toujours très attendu. D’un côté, le FC Barcelone se présentait au Camp Nou avec l’objectif d’enchaîner, quatre jours après sa balade contre Ferencvaros (5-1) en Ligue des champions, et l’envie de retrouver le goût de la victoire en Liga après sa défaite à Getafe (1-0) le week-end dernier. En face, le Real Madrid avait un besoin encore plus urgent de points.
Surtout Zinedine Zidane. Affaibli par les revers face à Cadix (1-0) et le Shakhtar Donetsk (3-2), le champion du monde 1998 se savait attendu au tournant. Il respire beaucoup mieux aujourd’hui. Grâce à des buts de Federico Valverde, Sergio Ramos et Luka Modric, son équipe a fait chuter son rival barcelonais ce samedi (3-1).
Le Real prend la tête de la Liga
Elle passe même devant la Real Sociedad pour prendre provisoirement les commandes du championnat avec 13 points au compteur. Le Barça, avec un match en moins, reste scotché à la 10e place, à six unités des Madrilènes. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une longue phase d’observation, ce choc est parti très fort. Très vite. Dès la cinquième minute de jeu, Karim Benzema trouvait parfaitement Valverde et le milieu uruguayen s’appliquait pour ajuster Neto d’une frappe croisée du droit.
Pas de quoi déstabiliser les locaux. Seulement trois minutes plus tard, Ansu Fati devançait Sergio Ramos pour reprendre un centre à ras de terre de Jordi Alba, de retour dans le onze de départ, et égaliser pour les siens (8e). A 17 ans et 359 jours, Fati en a profité pour devenir le plus jeune joueur à marquer dans un Clasico au 21e siècle, toutes compétitions confondues, rien que ça.
Griezmann sur le banc
C’est depuis le banc qu’Antoine Griezmann assistait lui à la réaction de ses coéquipiers. Alors que Ronald Koeman avait expliqué cette semaine que l’attaquant français avait « des chances » de débuter face au Real, le technicien néerlandais a finalement préféré faire confiance au jeune Pedri (17 ans). Pas forcément attendu comme titulaire dans un tel match, le joueur formé à Las Palmas a eu beaucoup de mal à se mettre en évidence, à l’inverse de Philippe Coutinho. Le Brésilien a fait chauffer les gants de Thibaut Courtois (15e), également vigilant devant Lionel Messi (19e).
Il a fallu que le portier belge élève encore son niveau pour ensuite empêcher Messi de faire trembler les filets (24e). Dans la foulée, c’est Benzema qui a manqué l’occasion de donner l’avantage au Real en butant sur Neto à la réception d’un centre de Toni Kroos (24e).
Lenglet fautif, Ramos décisif
Les Merengue ont ensuite eu très chaud quand Messi s’est écroulé dans la surface lors d’un duel avec Casemiro (27e), mais après avoir eu recours à la vidéo, l’arbitre n’a rien sifflé. Après une première période très animée, et marquée par l’entrée de Lucas Vazquez à la place d’un Nacho contraint de céder sa place sur blessure, le rythme est quelque peu retombé au retour des vestiaires. Seulement quelques minutes, le temps pour Fati de prendre à nouveau sa chance (51e).
C’est à l’heure de jeu que ce match a connu un nouveau tournant. Pour avoir tiré le maillot de Sergio Ramos, Clément Lenglet a concédé un penalty que s’est chargé de transformer en force le capitaine madrilène (63e).
Koeman aurait pu réagir aussitôt, mais il a attendu vingt minutes avant de lancer d’un coup Griezmann, Ousmane Dembélé et Trincao. Sans succès. C’est à l’inverse le coaching de Zidane qui s’est révélé payant. Sorti du banc, Luka Modric a tué tout suspense en marquant dans le temps additionnel de l’extérieur du droit après avoir fait danser Neto tel un torero (90e+2). Un troisième but pour valider le succès du Real, assommer le Barça et permettre à Zidane de retrouver du crédit.
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