A l’autre bout du fil, David Espinar est inflexible: il ne donnera aucun détail sur les négociations ou la nature du contrat de Hatem Ben Arfa avec Valladolid. « Notre direction sportive suit des joueurs dans le monde entier et évidemment, Ben Arfa est un énorme footballeur, confie le porte-parole du club espagnol. Nous connaissions la situation dans laquelle il était sportivement et nous avons eu l’opportunité de l’incorporer. C’est un joueur qui connaissait le club depuis un long moment et qui le suivait. »
Trois jours après, la signature du milieu offensif dans cette équipe de bas de tableau de la Liga (16e avec 5 points d’avance sur la zone rouge) étonne toujours. Mais les circonstances de son arrivée resteront secrètes du côté du club. Une position logique de la part d’Espinar qui cumule, en plus de son rôle de porte-parole, le titre très honorable de « directeur du cabinet présidentiel ». En d’autres termes: bras droit de Ronaldo (le président donc), dont il a auparavant géré la « communication et la réputation » (se targue son compte Linkedin).
De l’aveu d’Hatem Ben Arfa, la présence de la légende brésilienne a beaucoup pesé au moment de rejoindre sa nouvelle équipe, 16e de Liga (5 points d’avance sur la zone rouge). « Ronaldo m’a convaincu de venir ici, a expliqué l’international français lors de sa conférence de présentation. J’ai senti que le club était très intéressé, ça a facilité. Je fonctionne à l’instinct, j’ai senti que c’était un bon endroit pour moi. »
« De très bonnes sensations » avec Ronaldo
« Il a rencontré Ronaldo au club, confie Espinar. Ils ont eu de très bonnes sensations et ont signé le contrat ensemble. » Le Parisien évoque une discussion entre les deux hommes autour du jeu. Le club, lui, ne s’aventure pas à détailler les dessous de cette conversation. « Les discussions reviennent toujours aux équipes en charge (des transferts, ndlr) qui échangent de tous les cas selon les ressentis personnels. (…) Valladolid parle avec beaucoup de joueurs pendant l’année et regarde les opportunités. Ce ne sont pas seulement des joueurs avec qui nous parlons sur un an mais parfois sur plusieurs saisons. »
Un Français à la direction du club
La présence d’un autre Français a aussi pu accélérer les choses. Celle de Matthieu Fenaert, directeur général du club. « Il participe aux discussions mais la décision pour savoir quels joueurs vont signer revient à la commission sportive que forment le président, le directeur sportif et l’entraîneur », ajoute David Espinar.
Une chose est sure, Hatem Ben Arfa a signé en savant où il mettait les pieds. « C’est une personne qui adore le football, souligne Espinar. Il est très informé de l’actualité de nombreuses équipes et de nos joueurs. C’est surprenant sa connaissance du club, de la Liga. Il savait dans quelle équipe il allait venir jouer. Il savait qu’il y avait du potentiel, que c’est une équipe très solidaire, qui défend très bien et qu’il allait apporter son imagination et sa qualité. »
En bonne forme
Le club de ville située à 2h30 de route de Madrid a été rassuré autant par la motivation de l’ancien Rennais que par son état de forme qu’il a maintenu depuis la fin de son aventure à Rennes, en mai dernier. « Nous savions qu’il ne jouait plus mais qu’il se préparait et qu’il continuait à s’entraîner de son côté, poursuit Espinar. Quand il a fait son premier entraînement à Valladolid, on a vu qu’il était en bonne forme. Il a encore besoin d’un peu de préparation physique pour jouer un match en entier. » Son état de forme lui permettrait même de faire ses grands débuts ce week-end lors du déplacement à Majorque, samedi (18h30, 22e journée de Liga). Où il sera attendu.
« Ici, la surprise c’est qu’un footballeur avec autant de qualités nous rejoigne, confie Espinar. Nous voulons grandir mais nous sommes contraints par nos moyens financiers. Ce qui rend cette chose tant spéciale, c’est qu’un joueur de sa qualité montre autant d’intérêt pour notre club. »
Un comportement exemplaire
A 32 ans, Ben Arfa n’a plus de temps à perdre pour conclure en beauté une carrière parfois difficile à suivre. Son contrat de six mois contiendrait des primes d’objectifs (ce que David Espinar ne nous a évidemment pas confirmé). Sa réputation de joueur instable n’effraie pas la Pucela, surnom de l’équipe. « Nous avons des informations sur tous les joueurs que nous recrutons, conclut Espinar. Nous sommes persuadés qu’il va continuer comme il est maintenant, avec un comportement exemplaire. »
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