Ils le sentaient, les membres de cette équipe de France couronnée à l’Euro 1984, lorsque tous se sont réunis en février dernier autour de leur « papa » comme le décrit Bernard Lacombe. Michel Hidalgo s’est éteint ce jeudi, à l’âge de 87 ans, laissant derrière lui l’image d’un homme bon et d’un sélectionneur génial, à l’écoute et profondément humain.
« Dans ce monde triste, ce n’est pas une bonne nouvelle. On vit des moments difficiles et cela en est un pour moi, parce qu’on a perdu quelqu’un de formidable, confie son leader Michel Platini sur RMC. On organisera quelque chose. On l’avait vu à Marseille il y a un mois pour faire une fête avec lui. Michel Hidalgo, ce n’est pas simplement neuf années de sélectionneur mais 80 ans au service du football. Les Coupes du monde 1998 et 2018 sont parties de ce qu’ont créé des hommes comme Michel Hidalgo. Il a créé le syndicats des footballeurs français, il a aussi apporté quelque chose de moderne dans les institutions françaises… »
« Il nous disait ‘regardez-les, ils cousent le coq sur le maillot de l’équipe de France, on va jouer pour eux!' »
Un rôle essentiel. Même si l’image première qui revient, c’est celle du beau jeu développé par les Bleus sous sa direction. « Je pense qu’on a donné des émotions, il était un créateur d’émotions, il avait une conception du football très Stade de Reims, se souvient Michel Platini. Nous avions une équipe qui jouait systématiquement bien au football, même quand on perdait. Il a toujours essayé de donner une belle image du football. Il lui a donné ses lettres de noblesse, à une époque où nous, joueurs de foot, on n’était pas grand chose. Il était très pédagogue, humain. Pratiquement avant chaque match, il nous disait « regardez-les, ils cousent le coq sur le maillot de l’équipe de France, on va jouer pour eux! » »
Et non, ce n’est pas Michel Platini qui faisait l’équipe à l’époque. Une idée reçue compte tenu de la confiance de Michel Hidalgo en ses joueurs. « Si c’est moi qui faisais l’équipe? C’est complètement faux. Mais c’était aussi sa force de Michel Hidalgo d’avoir confiance en nous et de nous laisser être libres. L’image la plus belle pour lui, c’est quand on a gagné l’Euro à Paris contre l’Espagne. Il a les bras en l’air, il pleure parce qu’on a gagné. Le football français revenait de très loin. » Et se hissait au sommet.
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