En novembre dernier, lors du dernier conseil d’administration de la Juve, les actionnaires avaient affiché une situation comptable compliquée, jugée en « tension ». Ils avaient révélé que la dette, en cumulé, se montait à « environ 574 millions d’euros au 30 septembre 2019 » et avait considérablement augmenté depuis la saison 2016-2017.
Les révélations du rapport KPMG sur les finances des 8 clubs champions en Europe viennent donc confirmer cette tendance négative. La Juventus affiche des performances économiques de plus en plus inquiétantes. Au contraire du PSG, dans une dynamique très positive.
Des résultats déficitaires
D’après le cabinet d’audit et de conseil, la Vieille Dame, malgré des revenus totaux estimés à 464 millions d’euros, en hausse de 16% par rapport à la saison 2017-2018, présente un déficit après impôt de 40 millions d’euros. L’année dernière, le club était déjà dans le rouge, avec un trou de 19,2 millions d’euros. Les choses semblent donc se confirmer.
Malgré l’arrivée de Cristiano Ronaldo, en 2018, qui a permis de générer une croissance de 30% des revenus commerciaux, issus du sponsoring et du merchandising, malgré la renégociation de son contrat équipementier avec Adidas, atteignant la somme de 51 millions d’euros par an, malgré l’augmentation des droits TV, à 206 millions d’euros en 2018-2019, la Juventus présente un bilan négatif.
Au sein du classement KMPG, qui regroupe les champions de 8 ligues européennes (Premier League, Ligue 1, Serie A, Bundesliga, Liga, Eredivisie, Liga NOS et Süper Lig), c’est la seule équipe déficitaire. Et KPMG précise même, en conclusion de son analyse que « les résultats nets sur la saison 2019-2020 seront aussi revus à la baisse ».
Mais que fait l’UEFA?
Pire encore, son ratio masse salariale sur recettes totales ne respecte pas le seuil recommandé par le fair-play financier de l’UEFA, à moins de 70%. Le club présente un rapport de 71%, au-delà donc de la barrière fatidique. C’est le seul dans cette situation. Même le Barca, longtemps suspecté de ne pas respecter cette règle, atteint les 69% après avoir drastiquement réduit sa masse salariale.
C’est à se demander ce que fait l’instance de contrôle financier des clubs concernant la Juve. Le club est en déficit depuis plusieurs saisons et présente un ration masse salariale sur recettes totales supérieur au seuil recommandé par l’organisation européenne. Pourtant, pour l’instant, aucune enquête n’a été ouverte.
Face aux critiques, les dirigeants de la Vieille Dame ont pris les devants. Il y a un an, en février 2019, le club avait déjà émis pour 175 millions d’euros d’obligations non-convertibles sur les marchés financiers et, très récemment, une augmentation de capital de 300 millions d’euros a été annoncée afin, entre autres, de « couvrir les besoins financiers de ces douze prochains mois et consolider les capitaux propres de la société ».
Jusqu’ici, il n’y avait rien d’illégal puisque, rappelons-le, le fair-play financier autorise les dettes et les apports de trésorerie tant que le tout est bien géré et garanti. Néanmoins, face aux évolutions comptables négatives, la question de la solvabilité se pose forcément.
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