Vous n’avez peut-être jamais entendu parler des Asturia Girls, mais samedi soir, peu avant 21h vous vous demanderez sans doute quelle tornade vient de frapper le Wanda Metropolitano et la finale de Ligue des champions (à suivre en exclusivité sur BFMTV et RMC Sport 1).

Miroslava (violoncelle), Vera (violon), Ekaterina (violon) et Olena (violon) se sont rencontrées sur les bancs de l’académie nationale de musique à Kiev (Ukraine). Dans un pays où cet instrument à corde est enseigné dès le primaire, les quatre talentueuses jeunes femmes, violonistes depuis l’âge de 6 ans, ont rapidement été sur la même longueur d’ondes. À l’époque, elles forment un groupe de musique classique. Mais pour redonner de la modernité à leurs partitions, elles choisissent de laisser leur instrument dans l’étui et de basculer vers le violon électrique. Une modernisation presque obligatoire selon Miroslava, la volcanique leader des Asturia Girls: « On cherchait un moyen d’exprimer notre créativité. Jouer dans un orchestre classique c’est cool, mais on voulait quelque chose de nouveau, qui sortait de l’ordinaire. Nous ne voulons pas être ordinaires. On voulait jouer pour séduire les gens. »

Ensemble, elles revisitent le monde de la musique classique. Mais la grande différence aujourd’hui réside dans un répertoire imprégné de pop culture. Lady Gaga, Madonna, Beyoncé, Depeche Mode ou encore les Rolling Stones sont réappropriés par le quartet. Rythmes effrénés, sons et lumières, mouvements chorégraphiés, costumes sur-mesure, le groupe ne manque pas d’inventivité pour séduire un public toujours plus demandeur. Pour ça, le passage aux instruments électrique était essentiel, point de vue logistique: « Par exemple le violoncelle normal ne permet pas de faire ce que je fais sur scène car le musicien classique doit juste s’asseoir sur une chaise et jouer, c’est tout, explique Miroslava. Nous avons décidé de faire des petites chorégraphies, nous voulons que cela ressemble davantage à un show, une pièce de théâtre. Nous essayons tous le temps d’inclure dans nos performances de nombreux nouveaux éléments, on expérimente des tas de choses. »

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Il y a un an, leurs prestations arrivent aux oreilles des responsables de la reine des compétitions. « Comme la finale de la champions 2018 était à Kiev, des employés de l’UEFA sont venus voir jouer les filles. Ils m’ont immédiatement proposé de faire le festival organisé autour de la finale », détaille Simon, le manager français de 50 ans. Une collaboration solide commence à naître. Au point que les organisateurs demande au groupe de s’approprier la sacro-sainte musique de la C1 pour l’édition 2019. « Ils ont adoré notre créativité, la manière dont nous jouions et notre professionnalisme, se rappelle la jeune trentenaire, donc ils ont appelé Simon et lui ont demandé de venir jouer l’hymne à Madrid cette année. »

Les « Asturia Girls » ont alors retouché pendant plusieurs mois la symphonie née des mains de Tony Britten en 1992, symbole de la Coupe aux grandes oreilles. Un exercice loin d’être simple connaissant l’amour indescriptible des fans pour cet hymne. Le quartet a vite cerné cet engouement, à la limite du mysticisme: « Cette musique est vraiment chargée en émotions. Je suis une musicienne et non une immense fan de football mais lorsque j’ai entendu l’hymne j’ai été saisie par cette passion. Je comprends ce que les fans de football peuvent ressentir à l’écoute de ces notes. On sent que c’est raccroché à quelques choses de grandiose. » Selon Simon, le résultat devrait plaire: « C’était tellement bien qu’à la dernière minute, l’UEFA nous a même demandé de faire autre chose en plus. On a donc arrangé un deuxième titre que vous découvrirez le jour de la finale ».

Les quatre musiciennes, fans du Dynamo Kiev, ont-elles la pression de jouer au Wanda Metropolitano, enceinte bien plus grande qu’une salle de concert? « Nous avons déjà participé à de gros événements, mais je pense que ce stade est la plus grande scène que nous n’ayons jamais faite. Ce sera une très belle expérience pour nous », explique Miroslava, plus motivée qu’impressionnée. « Il leur est déjà arrivé de jouer pour 40 personnes âgées juste pour faire plaisir, mais elles vont également se présenter dans des grandes enceintes. Dans chaque cas elles donnent le même dynamisme, le même talent. Elles sont toujours souriantes, très gentilles, mais surtout elles sont bourrées de talent », rassure à son tour leur manager.

À Madrid, le groupe remontera à ses origines. Non pas car elles ont de la famille au pays, mais parce que le nom « Asturia Girls » est directement tiré de la symphonie « Asturia » d’Isaac Albeniz, célèbre compositeur ibérique du XIXe siècle qui a développé son art dans la cité royale. Asturia est la première musique que les jeunes femmes ont jouée ensemble. Aujourd’hui c’est devenu leur carte de visite. En attendant l’hymne de la Ligue des champions.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/les-asturia-girls-vont-revolutionner-l-hymne-de-la-ligue-des-champions-a-coup-de-violon-electrique-1702325.html

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