La lumière pour oublier beaucoup de galères. Après cinq années de supplice en Ligue 2, le Racing Club de Lens va retrouver l’élite du football français la saison prochaine. La promotion des Sang et Or a été officialisée jeudi par le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel.
Deuxièmes avec un petit point d’avance sur l’AC Ajaccio à l’issue de la 28e journée, ils prennent l’ascenseur pour la Ligue 1 en compagnie du FC Lorient. Un soulagement pour Jean-Louis Leca, arrivé au club il y a deux ans, qui aurait bien sûr aimé partagé ce moment avec ses coéquipiers et les supporters.
« On garde de la mesure »
« Forcément, quand tu es sportif de haut niveau, tu préfères festoyer avec tes amis quand l’arbitre donne le coup de sifflet final plutôt que de l’apprendre par un message d’un dirigeant. On est content et heureux parce qu’on se dit qu’on était parmi les deux meilleurs du championnat sur 28 journées. Mais on garde de la mesure parce que le pays vit dans une situation toujours difficile. Il y a plus important que le football », a confié le portier de 34 ans ce vendredi dans l’After Foot sur RMC. Pour tenter malgré tout de célébrer cette montée, les joueurs de Franck Haise se sont réunis derrière leurs écrans pour « boire une bière ». Pas de folies, donc.
« Quand on voit Ajaccio (3e), Troyes (4e), Clermont (5e)… C’est dur. J’ai beaucoup d’amis à Ajaccio et je comprend leur déception. Lens et Lorient n’y sont pour rien. Il y a des décisions. Et j’ai envie de dire que sur 28 journées on mérite plus que les autres équipes parce qu’on est devant. Mais ça peut être rageant parce qu’il peut se passer beaucoup de choses en 10 journées », a ajouté l’ancien gardien de Bastia et Ajaccio. Comme tout le monde, Leca était dans l’attente et le flou avant les annonces du Premier ministre Edouard Philippe mardi et les décisions de la Ligue jeudi.
« Il était hors de question que je prenne des risques »
« Je me sens totalement en vacances aujourd’hui. Mais je me suis entraîné tous les jours et même plus qu’il ne fallait avec des grosses séances de courses et de musculation, comme si on allait reprendre. Normalement j’ai un programme spécifique quand j’ai une date de reprise. Mais là c’était très compliqué. Je me mettais dans le rouge deux à trois fois par semaine parce que j’entendais plein de monde parler. Quand tu es joueur et que tu ne maîtrises rien, tu te dis que tu vas te mettre dans le rouge pour transpirer et te faire mal », a-t-il raconté.
S’il se préparait à retrouver les terrains, la perspective de reprendre la compétition ne l’emballait pas franchement. « Si les conditions ne pouvaient pas être réunies, j’étais partisan pour arrêter, a-t-il assuré. Ma mère est malade, il était hors de question que je prenne des risques et que j’en fasse courir à ma famille. J’étais mal à l’aise quand j’entendais qu’il y avait des pénuries de masques et qu’on allait peut-être en donner aux footballeurs. L’idée qu’on puisse prendre des tests à des gens qui en ont besoin me choquait. On fait en plus un sport où il n’y a pas de distanciation ».
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