Unai Emery, vous avez été notamment choisi pour votre caractère et votre grinta. Quel bilan tirez-vous de vos deux années au PSG sur ces deux points?
Quand j’ai rencontré Nasser Al-Khelaïfi, quand le PSG m’a appelé, la première question que je lui ai posée a été: « Pourquoi veux-tu que je signe? » Il a été surpris et m’a dit: « Unai tu as gagné trois titres dans la 2e compétition européenne, avec une équipe d’un niveau inférieur, mais avec la possibilité de gagner et nous pensons que tu as le gène du gagnant. » Dans ma carrière, j’ai commencé en bas. J’ai été footballeur amateur et j’ai grandi parce que j’aime le football. Par la passion qui m’anime. Et le travail que je fais n’en est même pas un pour moi grâce à cet amour pour ce sport. Ici, l’objectif est de gagner tous les titres et ils ont l’idée, l’envie ou l’objectif de gagner la Ligue des champions. Mais ça ne doit pas être l’objectif prioritaire. L’objectif prioritaire est d’être la première équipe de France.
Et la Ligue des champions est une compétition qu’il faut appréhender, tu dois avoir de l’expérience, se préparer de mieux en mieux pour que ça arrive une année. Mais c’est difficile de réussir dans l’immédiat, ou dans l’exigence de l’urgence, il faut réussir avec de la patience et être toujours constant pour que ça arrive un jour. En ce qui concerne le jeu de l’équipe, Nasser a aimé mon énergie. L’énergie que j’ai réussie à transmettre… et c’est vrai qu’ici, dans toutes les équipes, il faut s’adapter. Je pense que l’équipe a très bien joué, je pense que l’équipe a réussi la transition, à passer à une équipe de contrôle à une équipe plus verticale et plus agressive vers l’avant. Mais ça a été un processus. Les six premiers mois de l’année dernière ont été les plus difficiles. Il n’y avait pas la synergie entre entraîneur et équipe. Le président m’a renouvelé sa confiance en décembre et nous avons terminé la seconde partie de saison, les six derniers mois ont été bons.
A Séville, vous étiez un entraîneur très expressif. Cela a aussi été le cas au début au PSG. Mais on a l’impression qu’avec les premières critiques, vous avez changé…
Tu as peut-être raison. Le PSG est une équipe qui représente Paris et la France. Et la personnalité du Français est une personnalité plus tranquille, plus équilibrée, plus digne. Et rompre avec ça, ce n’est pas facile parce que la personnalité française n’aime pas ça. Je suis arrivé et je me suis installé dans la continuité de ce que je faisais à Séville. Et après je me suis adapté à l’équipe, parce que l’équipe ne s’adaptait pas à mon niveau d’agressivité dans le message, ni à l’intensité que je voulais et j’ai dû changer en fonction de ça. 50% de l’équipe fonctionnait avec le message d’agressivité et l’autre moitié voulait un message plus posé.
Pourquoi?
C’est une équipe qui était habituée à ça et qui voulait maintenir un niveau de message plus calme.
Aviez-vous envie de changer cela?
J‘ai commencé de façon très agressive, j’ai fait marche arrière pour m’adapter. Et à nouveau, j’ai changé pour que l’équipe soit capable de répondre à mes messages. Je pense que l’équipe aujourd’hui est plus agressive que lorsque je suis arrivé.
Et pourquoi?
Par les caractéristiques de l’équipe… parce qu’à un moment donné, l’équipe est plus à l’aise dans une situation de jeu posée, et j’aime bien ça! Ce que je veux, c’est une alternance, mais à ce moment-là, l’équipe ne répondait pas à cette alternance. En résumé, j’ai initié un processus, difficile, mais qui est reconnu. Et ce processus sera bénéfique pour l’avenir.
On attendait du changement, notamment au milieu de terrain…
Attention. Il y a un argument qui est très clair. On parlait de changer quelque chose de très bon. Tu es en train de parler de changer le rendement de Thiago Motta, de Verratti, de Matuidi, de Rabiot… Ce que je voulais avec eux, c’était améliorer des détails et j’avais parlé avec le président quand j’avais signé, d’améliorer des détails. Nous avons beaucoup travaillé ces détails avec l’équipe, et je pense qu’ils sont visibles. Et pas uniquement les choses générales comme l’intensité dans le jeu ou le système de jeu, mais aussi les détails comme les stratégies, les corners, les coups-francs, le travail défensif individuel, les situations d’attaques équilibrées… Je pense que l’équipe a travaillé tout ça, les joueurs l’ont dit et il y a aussi eu des améliorations des joueurs au niveau individuel.
Emery a « toujours eu confiance en Pastore »
Le jeu était lent et on avait le sentiment qu’il allait devenir rapide avec vous…
Quand je fais l’analyse des deux saisons, je me réfère spécifiquement au jeu. Il s’agit aussi de voir comment l’équipe se transforme. La saison dernière, nous avons tous pris la décision de donner la priorité à l’attaque. Quand un joueur important comme Ibrahimovic part, le repositionnement dans l’axe de Cavani transforme l’équipe. Et nous avons réussi à faire progresser Cavani comme joueur. Il est devenu meilleur buteur de l’histoire du PSG, et il a réussi ses deux meilleures années d’un point de vue statistique: 49 buts l’an dernier et 38 cette année! En plus de cela, l’année dernière, il ne faisait que rarement des passes décisives. Et cette année, il en a délivrées une dizaine. C’est une amélioration. C’est un processus de changement, tout comme l’arrivée de Neymar. Tu ne joues pas de la même façon avec ou sans Neymar.
Il y avait un fantasme de voir Pastore en soutien de Cavani avec des joueurs sur les côtés. Pourquoi n’a-t-on jamais vu cela?
Pour être clair: parce qu’il a été blessé la moitié de la saison. Je n’ai pas pu compter souvent sur Pastore.
Est-ce qu’il a la mentalité pour être ce qu’on attend de lui?
Il y a deux choses quand on parle des blessés. Nous avons deux joueurs qui ont été blessés longtemps. Pastore et Thiago Motta. Mais après, nous n’avons pas eu beaucoup de blessures… Il y a eu la blessure de Marco Verratti, mais ce fut ponctuel. Et quand on parle de l’équipe, du 4-2-3-1 et de Pastore, j’ai toujours eu confiance en lui.
Vous l’aviez imaginé cette équipe?
Oui! Quand on parle de Thiago Motta, Rabiot, Verratti et Matuidi! Aujourd’hui, sans lui d’ailleurs! Ce milieu de terrain est excellent. Même si les circonstances n’ont pas permis d’aller plus loin en Ligue des champions, on aurait pu le faire! J’ai insisté et je l’assume comme entraîneur, parce que le tirage au sort a été ainsi. Tu joues contre le Barça et après avoir gagné 4-0, les circonstances là-bas te font perdre. Mais ce n’est pas normal! Si tu rejoues le match dix fois, tu ne perds plus. Parce qu’à la fin, même si nous avons commis beaucoup d’erreurs, nous avons fait beaucoup de bonnes choses et un penalty aurait dû être sifflé pour nous à la 75e alors que le score était de 3-1. Ça aurait fait 3-2 après un 4-0 et tout le monde dirait que le PSG est une merveille. L’arbitre n’a pas sifflé le penalty pour nous, et ensuite il en offre un au Barça et nous élimine. Je ne fais pas une analyse comme font les gens dans les extrêmes. Le 4-0 face au Barça a été l’un de nos meilleurs matchs. Mais je ne veux pas me rappeler le seul côté négatif de ce match. C’est une décision arbitrale qui nous a fait perdre le match.
Comment préparez-vous ce match? Le préparez-vous autant mentalement que tactiquement?
Je vais vous révéler comment nous avons préparé ce match. Comme tous les autres, mais avec des petits changements en fonction des adversaires. Face au Barça, nous voulions jouer le premier rôle. Et montrer notre supériorité. Nous avons décidé de commencer par presser le porteur du ballon face à une équipe qui veut toujours avancer avec le ballon. Une pression très agressive. C’était spectaculaire. Nous avons préparé le match pour les presser à tout instant. Mais en même temps, s’ils arrivent à supporter la pression, ils vont trouver des espaces et ils peuvent nous faire mal. Mais nous avons réussi à nous replier rapidement quand ils récupéraient le ballon. Et également à les attaquer en contre. Nous avions mis en place des duels! 11 contre 11, un contre un. Pour être capable de les étouffer, d’attaquer très rapidement les espaces. C’est pour ça que ça a été un superbe match. L’un des entraîneurs les plus prestigieux et pour qui j’ai beaucoup d’admiration, même s’il a été très critiqué en France, c’est Marcelo Bielsa. Il m’a dit que le meilleur football qu’il avait vu, après le Barça de Guardiola, c’était le PSG lors de cette victoire contre le Barça.
« Un jour, ça sera en faveur du PSG »
Les premiers buts encaissés par Paris dans ce match retour, ce sont des erreurs des pieds ou de la tête? On a l’impression que c’est la tête des joueurs qui a lâché, pendant ce match…
Peut-être. Pour moi, la « remontada », c’est de l’expérience, de l’apprentissage, une conséquence pour la suite… La conséquence a été de prendre les décisions pour la suite.
Mais pour vous, le mental a toujours été important? Comment l’équipe peut-elle se retrouver dans cette situation? Quel était le plan de jeu, une fois pour toute; être bas ou être haut sur le terrain?
C’est le même plan que lors du match à domicile. Mais là-bas, nous n’avons pas pu le mettre en place. Nous n’avons pas pu avec le Barça du retour.
On a eu l’impression que les joueurs reculaient tout seuls! Qui leur a dit de reculer?
Le Barça t’oblige aussi à reculer. Nous n’avons pas su jouer les espaces dans leur dos. C’est en 2e période, quand il y a eu l’action de Di Maria, pour un penalty, c’est le type d’actions que nous voulions imposer.
Entre les deux matches, un « épisode » diffusé sur les réseaux sociaux vous a interpellé: c’est ce dîner entre Draxler, Matuidi, Meunier et Verratti où ils parlent du match retour. Si je ne me trompe pas, en voyant ça, vous avez compris qu’il y avait de la peur?
Je suis entré dans le vestiaire et je leur ai dit: « Je connais le Barça, j’ai un avantage sur vous, j’ai joué au Nou Camp. Ils sont capables de gagner le match s’ils sont dans un bon jour. Nous allons donc laisser retomber l’euphorie »… Certains joueurs m’ont dit: « Mister, nous avons fait un grand match, il faut nous laisser tranquille. » « Non. Il faut garder ce cap ». Et je l’ai dit au président Nasser et il me le rappelle tout le temps: « Tu m’as dit, quand je suis allé dans le vestiaire pour te féliciter, que ce serait très difficile là-bas. »
Vous dites que cette équipe va se servir de cette expérience et va progresser, mais à Munich, le Bayern vous a bousculé et l’équipe n’a pas su quoi faire. A Madrid, c’était bien pendant 80 minutes, et dès que le Real a bousculé Paris, c’est comme s’il n’y avait plus eu de réponse. Quand l’équipe est bousculée, on a l’impression qu’elle ne sait plus jouer…
On parle toujours de la même chose et moi, je fais une analyse qui demande patience et travail. Et ce qui nous est arrivé face à Barcelone, c’est parce qu’il s’agissait du Barça et que l’arbitre était contre nous. Et ce qui nous est arrivé face au Real Madrid, c’est parce que c’était le Real Madrid. Les changements de Zidane importent peu, c’est le Real Madrid. Si nous marquons le 1-2, si l’arbitre ne siffle pas penalty ou signale un hors-jeu lors du premier but… Et je ne me défend pas… C’est un processus, c’est un processus. Au Bayern, nous avons gagné 3-0 et perdu 3-1. Il a eu aussi l’égalisation, mais le ballon n’est pas rentré. Il faut aussi comprendre le football comme des moments où il y a de la réussite et d’autres non. Comme des moments d’expérience. Ce n’est pas « on a perdu pour ça, ça ou ça ». C’est un contexte général. Un jour, ça sera en faveur du PSG. Oui! Aujourd’hui, c’est en faveur du Barça à cause de l’arbitre, en faveur du Real parce qu’ils ont plus d’expérience. Et un jour, ça sera en faveur du PSG.
Humilité et vie de star, « Neymar doit gérer ces deux aspects »
Quand Neymar et Mbappé arrivent, qu’est-ce que cela change pour vous?
Je pense que l’arrivée de ces deux joueurs est importante. Et c’est important pour faire grandir le club. Ils apportent un plus. Dans tous les domaines! Le PSG, cette année, est encore plus reconnu. C’était déjà un grand club, il est aujourd’hui encore plus grand…
Mais cela lui rajoute de la pression, non?
Parlons des choses positives. C’est un club, c’est une équipe qui, avec Neymar, gagne en image, avec Mbappé, gagne un joueur qui a potentiellement… Historiquement, ce type de joueur français, d’à peine 18 ans et qui commençait à se montrer, quittait la France… En tant que Français, plus que moi, vous devez être fiers d’avoir Mbappé au PSG. Quand j’ai rencontré son père, et Mbappé, chez lui, le joueur voulait aller au Real Madrid ou au Barça. Et c’est le club et moi qui lui avons dit qu’il devait être en France. Et les Français doivent être contents qu’il reste en France, puisque avant, les joueurs comme lui, comme Henry, partaient en Angleterre ou en Espagne. Benzema a fait sa carrière en Espagne. Et c’est bon? Non! Parce que Mbappé reste ici, les Français doivent l’accueillir à bras ouverts. Avec Neymar, c’est pareil. Il faut comprendre ce qu’il représente à l’extérieur, ce qu’il représente comme joueur. C’est une star médiatique et footballistique.
Pour un entraîneur, est-ce difficile à gérer?
Non, non. Il faut le connaître. Je ne peux pas vous dire que je veux que Neymar se comporte uniquement comme joueur. C’est aussi une star médiatique. Il faut faire en sorte que ça n’interfère pas dans son football. Il faut l’aider à se concentrer dans le football. On sait ce que Neymar représente. On sait ce que Neymar représente. Si, après un entraînement, Neymar doit gérer quatre sorties publicitaires, ce n’est pas l’idéal. Mais il faut comprendre la dimension médiatique qu’il donne au club. Il faut protéger cela. Pour moi, gérer Neymar, c’est d’abord faire en sorte qu’il s’adapte à Paris. J’ai fait 50% du travail avec Neymar, il reste l’autre 50%. D’abord, il faut qu’il soit heureux ici. Il doit s’adapter à Paris, au changement de ville, à une nouvelle équipe, à des nouveaux coéquipiers même s’il y a des Brésiliens. Parce qu’après, il rentre chez lui.
Il ne va pas rester tout le temps avec les Brésiliens. Et tout ça, c’est un processus qu’il a entamé cette année, mais il n’est pas encore installé à 100% à Paris. La Ligue 1, les difficultés, un football différent. Il a trouvé un PSG qui l’a intégré dans un groupe et il se sent bien dans le jeu, pour qu’il puisse s’exprimer. C’est dommage que face au Real Madrid, nous n’ayons pas pu compter sur lui parce que nous ne savons pas où nous aurions pu aller avec lui. L’un des plus grands regrets est de ne pas avoir pu jouer avec lui face au Real Madrid au Parc parce que l’équipe, avec lui, aurait sûrement été différente.
Mais ça, nous ne pouvons pas le savoir. Avec Neymar, nous avons gagné un an avec lui, nous avons fait 50% du travail. Nous lui avons donné de la tendresse, nous l’avons intégré à la Ligue 1, à la vie en France, à l’équipe, mais il a aussi fallu que ses coéquipiers s’adaptent à lui. Et ce n’est pas facile. Quand j’ai dû expliquer la première fois que le travail défensif que Neymar ne faisait pas, il fallait le compenser, c’est un travail tactique. Les joueurs doivent l’accepter et savoir que c’est nécessaire pour l’équipe. En tout cas, c’est un processus et notre travail tactique est d’aller dans cette direction avec Neymar et Mbappé.
Vous voulez dire que l’entraîneur doit préparer son équipe en tenant compte du style de Neymar?
Non… Neymar doit s’adapter à l’équipe et nous devons créer les conditions pour qu’il soit capable de faire des différences. Mais c’est un processus. Certains voudraient que Neymar joue dès le premier jour comme un dieu et l’équipe avec. Mais non, il y a un processus à respecter. Et dans ce processus, je suis resté à 50%. Et quand il a livré de grands matchs, c’était spectaculaire. Il faut chercher de la régularité, et quand il ne joue pas bien, c’est parce qu’il n’a pas su jouer avec l’équipe. J’ai eu des conversations personnelles avec lui, j’ai fait des séances vidéo avec lui. Mais c’est un processus, et puis il se blesse. Et nous n’avons pas pu compter sur lui ces derniers mois.
Est-ce facile de parler avec lui?
Oui, bien sûr. Une personne comme Neymar … il a un grand cœur, c’est très important. Il est humble. Il vient d’une famille humble et il devient une star. Il est difficile pour lui de gérer ces deux aspects. C’est une star et tout ce qu’il fait, tout ce qui l’entoure, font de lui une star. Mais en même temps, c’est quelqu’un qui a beaucoup d’humilité, et il faut trouver un équilibre pour faire cohabiter ses deux aspects. Comme il a un grand cœur, cela facilite le contact.
« J’aime l’affrontement, avec de vrais arguments »
Thiago Silva a dit « on va changer le coach, mais on n’avance pas ». On a l’impression qu’il voulait prendre de la responsabilité et demandait aux joueurs de se regarder dans une glace. Qu’en pensez-vous?
(Il hésite) Avec Thiago Silva, on a eu beaucoup de discussions ces deux dernières années, car c’était le capitaine. L’année dernière, j’attendais plus de lui. Je parlé avec lui et je lui ai demandé de changer des choses parce que sinon, selon moi et après avoir parlé avec le président, s’il ne changeait pas, il devait nous quitter.
Que devait-il changer exactement?
J’étais plus exigeant. Je voulais qu’il change des aspects de son jeu. Et il l’a fait cette année. Je suis content de l’évolution de Thiago Silva durant ces deux ans. Il a progressé avec moi d’une année à l’autre. Il est devenu meilleur. Il a été plus exigeant avec lui-même. C’est ce que je lui avais demandé lors de nos conversations, même s’il n’a pas apprécié. J’aime discuter avec Thiago Silva. J’aime l’affrontement mais avec de vrais arguments.
Le choix de ne pas titulariser Thiago Silva à l’aller contre le Real a-t-il été difficile? Pourquoi avoir fait ce choix de mettre Lo Celso en sentinelle?
A 10h30 du matin, j’ai parlé avec Thiago Silva et je lui ai fait part de ma décision de ne pas le faire jouer. Parce que pour moi, les trois centraux avaient un très bon rendement pendant la saison. Mais il était important de jouer avec un central gaucher pour garder le ballon. Et dans ce match, je considérais que cela serait une nuance importante. C’est sur cet aspect important du match que j’avais choisi Kimpembe, pour mieux relancer côté gauche. Je lui ai expliqué. Il a été déçu mais je pense qu’il a respecté ma décision. Et Giovani Lo Celso, nous l’avons préparé pour jouer. Il était le meilleur joueur pour ce poste a ce moment-là. Le meilleur milieu pour jouer ce match, c’était lui.
Dans une interview, vous avez dit qu’au bout de quinze minutes vous aviez compris que Paris n’était pas dans un bon soir, lors du retour au Parc des Princes. Pourquoi n’avez-vous pas pu changer le cours des événements?
J’ai vu que le Real Madrid était bien en place. Il fallait faire différemment. Et nous n’avions pas Neymar qui, lui, peut faire des différences d’une autre manière. J’ai fait entrer Pastore. A 0-0, la qualification était encore possible. Quand ils ont marqué, je me suis dit qu’il fallait tout changer. J’ai fait entrer Pastore pour qu’il change le cours du match.
« Certains médias racontent beaucoup de mensonges »
Pensez-vous que le traitement médiatique que vous avez reçu est juste?
Ici, je me suis senti très bien traité par le club. Par tous ceux qui ont travaillé au club. Aujourd’hui, alors que nous partons, ils nous remercient et disent qu’ils ont apprécié notre travail. C’est ce que je retiens le plus, que les personnes avec qui j’ai travaillé, qui ont été proches de moi. J’ai dit à mon staff: « Au final, on part d’ici, mais les gens peuvent dire que nous sommes honnêtes, travailleurs et de bonnes personnes. » Et avec ça, je pars satisfait et tranquille. Ensuite, les médias … Je vis de mes résultats et de mon travail. Je ne peux pas contrôler ce que disent les médias.
N’avez-vous pas trouvé qu’il y a eu, de la part de certains médias, une guerre déclarée à votre encontre, un traitement incroyable par rapport à ce que vous faisiez sur le terrain?
Je suis en dehors de tout ça. Ce que je n’aime pas, ce sont les mensonges. Et il est vrai qu’il y a certains médias qui racontent beaucoup de mensonges. Mais je suis en dehors de tout ça, même si je prends connaissance de ce qu’ils racontent, et des informations écrites pour diviser. Je reste en dehors de tout ça. Je ne sais pas pourquoi ils font cela. Je ne les respecte pas, mais je ne vis pas par rapport à ça. Je vis de mes résultats, de mon travail, avec les gens qui sont avec moi. Je veux seulement que ceux qui disent du bien de moi soient ceux qui me côtoient tous les jours. Celui qui est avec moi tous les jours, c’est celui qui me connaît. Si je dis au revoir à Nasser et Antero (Henrique, le directeur sportif) avec une accolade, cela me va. Et si je vais au centre d’entraînement et que ceux qui y travaillent me disent au revoir avec une accolade, avec des remerciements pour notre relation, je suis heureux.
Vous avez estimé être sur une phase ascendante de votre carrière lors de votre arrivée au PSG. Où en êtes vous aujourd’hui? Voudriez-vous repartir avec un gros club?
Ici, j’ai joué pour 10 titres. Quand j’étais en Espagne, je regardais le Real Madrid et Barcelone gagner tous les trophées. Et nous étions tous derrière. Avec Séville, j’ai gagné trois titres européens, j’ai joué une Supercoupe et une Coupe du Roi face au Barça. Même si j’ai perdu, j’ai joué et gagné des finales. Ici, sur les dix titres, j’en ai gagné six et il reste la Coupe de France. Si on gagne, ça en fera sept. Tout cela fera partie de ma carrière, je cherche toujours à progresser. Mon passage au PSG m’a permis de grandir. Durant cette interview, j’ai donné l’impression de me défendre, mais je suis très content de tout ce que nous avons fait ici. Il y a 70% de choses positives, de bonnes choses.
Qu’avez-vous envie de mettre en avant dans les choses positives?
Le premier match face à l’OL où nous avons gagné 4-1, le 7-1 face à Monaco. Les finales de la Coupe de la Ligue face à Monaco. La progression des joueurs, que Marquinhos me dise qu’il s’est amélioré avec mon staff et moi pendant ces deux ans. Que Mbappé soit resté en Ligue 1 au PSG, que des joueurs comme Verratti, Rabiot, Kimpembe aient progressé. Que Thiago Silva se soit amélioré, avec son expérience d’une année à l’autre. Qu’Alphonse (Areola) se soit amélioré malgré les difficultés autour des gardiens, c’est un garçon du centre de formation. L’arrivée de jeunes du centre de formation. C’est le plus important.
Vous auriez voulu rester, non?
Non, moi ce que j’aime, c’est entraîner. Je suis un entraîneur avec les pieds sur terre. Vous savez, il y a trois façons de partir: la première est de se faire virer. La deuxième est de partir de soi-même. La troisième est de partir sur une accolade et de se dire que la meilleure chose est de s’arrêter ici. La dernière option est celle que j’ai choisie. Je pars tranquille, content et je dis merci.
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