Jean-Pierre Adams s’est éteint à l’âge de 73 ans après 39 années passées dans le coma, après une terrible erreur médicale. Son épouse, Bernardette, n’a jamais cessé de veiller sur lui, jusqu’à la fin.
L’ex-international de l’équipe de France de football Jean-Pierre Adams, qui formait la Garde noire aux côtés de Marius Trésor dans les années 70, est décédé ce lundi à l’âge de 73 ans. Plongé dans un état végétatif depuis 39 ans, il nous a définitivement quittés dans la matinée au CHU de Nîmes, près de 40 ans après une erreur d’anesthésie qui l’a réduit au silence.
Le 17 mars 1982, cet ancien défenseur central passé par le l’OGC Nice et le Paris Saint-Germain s’apprête à embrasser une douce vie de retraité des terrains de football lorsqu’il est admis à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon à la suite d’une rupture du ligament du genou.
Une opération somme toute banale l’attend, a fortiori pour un ancien sportif de haut niveau, une opération comme on en fait des centaines en France chaque année. Pas de quoi l’inquiéter en tout cas. Il adresse ses derniers mots à sa femme: « Tout va bien, je suis en pleine forme. C’est à 11h que je vais être opéré. Pense à moi quand même, mais viens me chercher dans huit jours, et n’oublie pas alors, une paire de béquilles ! »
Tels seront ses derniers mots, selon Vice, qui avait enquêté sur ce tragique accident. Jean-Pierre Adams ne s’est plus jamais réveillé. Une succession d’erreurs dramatiques: un stagiaire qui se mélange, un seul anesthésiste présent sur place en raison d’une grève dans l’établissement hospitalier, et c’est une vie qui se termine, d’autres qui sont anéanties par la rancœur et le chagrin.
Son épouse craignait plus que tout de partir avant lui
« Il a été mal intubé avec une sonde dans une bronche au lieu de ventiler les deux, l’anesthésiste a endormi 8 patients à la chaîne, et puis la surveillance de mon mari a été confiée à un stagiaire redoublant qui a avoué au tribunal n’avoir pas été à la hauteur », racontait Bernadette Adams, l’épouse du footballeur, en 2007.
Jean-Pierre Adams a fait un bronchospasme, son cerveau a été privé d’oxygène, créant des lésions irréversibles, et il est tombé dans un état végétatif. La sécurité sociale prévient très rapidement Bernadette Adams que son époux ne sera plus pris en charge en milieu hospitalier à partir de juin 1983. Le perdre définitivement, elle ne peut s’y résoudre. Après s’être renseignée sur des centres hospitaliers susceptibles de l’accueillir, elle choisit finalement de le ramener à la maison.
Pendant près de quarante années, elle va vivre à son chevet, organiser un emploi du temps qui s’articule autour de son mari, installé sur un lit médicalisé dans une chambre aménagée. Bernadette Adams veille sans relâche: « C’était la meilleure solution. Si je ne l’avais pas pris avec moi, je pense qu’il ne serait plus là aujourd’hui vu l’état dans lequel je l’ai récupéré », confiait-elle au Point en 2019.
Les moments témoignant du temps qui passe sont légion dans cette deuxième vie qu’elle aura entièrement consacrée à son mari. Sa plus grande crainte, ces dernières années ? Partir avant lui. Dans une interview à Midi Libre, Bernadette Adams avouait que certaines journées étaient compliquées. Pour autant, elle n’envisageait pas un seul instant de se séparer de son époux, encore moins d’abréger ses souffrances.
L’épouse de l’ex-international s’est toujours positionnée contre l’euthanasie: « On ne m’a jamais posé la question pour Jean-Pierre, parce qu’il n’a été branché dans le coma que quelques semaines, mais j’aurais dit non, certainement, expliquait-elle encore au Point en 2019. On dit que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. » Un espoir qui s’est éteint définitivement ce lundi 6 septembre.
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