Où jouera le Paris FC la saison prochaine? Premier de Ligue 2 avec 25 points en 10 journées, le club parisien se veut toujours prudent sur une montée en Ligue 1. Mais en coulisse, les dirigeants ont déjà commencé à travailler depuis plusieurs semaines sur un vieux serpent de mer: le stade. Même si Charléty a une capacité honorable de 20.000 places, ses conditions d’accueil pour le grand public et son manque de possibilité de développement d’hospitalité (VIP) freinent désormais la volonté de développement du PFC.
« Je crois que c’est un problème, explique René Girard, entraîneur du club. Mes dirigeants se penchent dessus. Pour l’instant nous ne sommes qu’en Ligue 2 mais c’est vrai que ce sont des choses auxquelles il faut penser. Dans un jargon football, je dirais que c’est un peu un stade ‘courant d’air’. C’est une enceinte qui mériterait un peu plus de chaleur, c’est ce qu’on recherche dans le football. On a envie qu’il y ait quelque chose qui se passe, de partager avec les supporters. Je crois que ça aiderait aussi à amener un petit peu de reconnaissance à ce club, qui est en pleine recherche de tout ça… Je pense qu’il aurait besoin d’un petit coup de renouveau et d’une adaptation un peu plus prononcée au niveau du football. »
C’est le sens des discussions menées avec la Mairie de Paris par son président, Pierre Ferracci. « J’ai dit à Anne Hidalgo (maire de Paris, ndlr) qu’on pouvait monter en Ligue 1 à Charléty, mais ne pas y rester dans ces conditions-là. A Paris, tant que vous n’êtes pas en Ligue 1, la ville ne bouge pas. Il faut donner de la crédibilité au projet, et c’est ce qu’on est en train de faire je crois, pour pouvoir faire bouger les choses. Mais on sent que la Mairie de Paris n’a pas envie de laisser le Paris FC le bec dans l’eau. On a entamé des discussions pour trouver des solutions. »
Comme le PSG avec le Parc des Princes, le Paris FC aimerait que la Mairie puisse faire une concession du stade au club durant plusieurs années. Ce qui laisserait au PFC une plus grande flexibilité sur son utilisation et sa modernisation.
L’athlétisme ne souhaite pas lâcher Charléty
Plusieurs scénarii sont à l’étude, du moins contraignant, à une refonte complet du stade. « On peut imaginer un ensemble de préfabriqués, comme l’a fait le LOU à Gerland, pour recevoir nos partenaires et le public dans de meilleures conditions, poursuit Pierre Ferracci. C’est le côté le plus basique. L’autre extrême, c’est de refaire un stade de football au même endroit. Il y a des solutions mixtes entre les deux. Mais il faut discuter avec les différentes parties prenantes. Le PUC (Paris Université Club), la Fédération d’Athlétisme, puis l’architecte qui a son mot à dire. J’insiste sur ce tour de table qui sera indispensable pour avancer. »
C’est probablement le plus gros problème actuellement. Avec un meeting par an, le siège de sa Fédération et des championnats d’Europe qui devaient se tenir cette année, le Stade Charléty est une place importance pour l’athlétisme français. La piste qui entoure le stade vient tout juste d’être refaite entièrement.
« Nous n’avons eu aucune discussion, ni avec le Paris FC, ni avec la mairie sur ce sujet, détaille André Giraud, président de la FFA. J’ai entendu les rumeurs mais nous nous opposerons totalement à cette concession. C’est un combat que nous mènerons au côté de la maire et du PUC (Paris Université Club) qui est un club important d’athlétisme. La mairie sait qu’il y a un intérêt d’avoir un stade d’athlétisme à Paris intramuros. » « Je peux comprendre, reprend Pierre Ferracci. Mais il y a des solutions qui peuvent être envisageable pour l’Athlétisme. On parle d’un ou deux meetings par an. On ne peut pas bloquer un stade pour ça. »
Un partage du Parc des Princes possible en attendant la rénovation de Charléty?
Si cette première étape épineuse est passée avec succès par le Paris FC, se posera alors la question de savoir où jouer pendant la durée des travaux. « Si on ne peut pas à Charléty, nous discuterons avec le Stade Français pour essayer d’aller jouer à Jean Bouin ou avec le Paris Saint-Germain pour le Parc des Princes, poursuit Pierre Ferracci. Dans les deux cas ça pose des problèmes, le PSG n’a pas forcément envie de partager le Parc. Et avec le Stade Français, il faudra savoir si c’est possible techniquement et si c’est raisonnable avec le terrain synthétique actuellement. »
Dans tous les cas, le club souhaite rester dans Paris. « Il n’est pas question d’aller au Stade de France ou ailleurs. Nous sommes un club parisien, c’est important pour nous de rester à Paris. Et puis le Stade de France est trop grand pour nous. Même le Paris Saint-Germain a refusé d’y jouer. »
Si les obstacles paraissent donc encore nombreux, Pierre Ferracci ne veut pas que le sujet s’éternise. « Que l’on monte en Ligue 1 ou pas à la fin de la saison, je souhaite que l’on sache, dès la fin du championnat, ce qu’il en sera pour Charléty, quand et comment nous pourrons commencer les travaux. » En attendant, le club s’apprête à faire entrer de nouveaux investisseurs dans son capital d’ici la fin de l’année. Des investisseurs locaux après l’entrée du Bahreïn. Pour continuer de grandir.
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