La fameuse « blessure au genou », qui a brisé tant de carrière de jeunes footballeurs, peut parfois faire prendre un tournant dramatique à une vie. Fabrizio Maiello, grand espoir de Monza dans les années 80, a plongé dans le grand banditisme à 17 ans. Jusqu’à fomenter une tentative d’enlèvement de la star de Serie A et de Premier League Gianfranco Zola.
Passé par la case prison moins d’un an après la fin de sa jeune carrière, Maiello en est sorti enfoncé encore plus profondément dans la criminalité. Pendant une nouvelle incarcération, il devient un homme de main de Marcello Colafigli, mafieux membre de la Banda de Magliana, figure des « années de plomb » italiennes.
Zola évite le drame
Toujours passionné de football, Maiello assiste en 1994 à un entraînement de Parme, alors qu’il est en cavale. Avec ses compagnons de route, l’idée d’enlever Gianfranco Zola leur vient à l’esprit. A l’époque, les kidnappings express, avec moins de deux jours entre l’enlèvement et la libération, étaient répandus. Maiello et ses associés voulaient ainsi soutirer une belle somme à Callisto Tanzi, riche propriétaire de Parme.
« L’idée était de le bloquer avec deux voiture et de l’enlever, raconte-t-il au site du journaliste Gianluca Di Marzio. Nous l’avions suivi à une station-service et il s’est arrêté faire le plein. Nous sommes descendus des voitures, mais là il a marché vers nous et nous a souri. Il nous a demandé si nous étions des fans et si nous voulions des autographes. »
« Je lui ai dit que j’étais fan de Naples »
Une attitude qui a décontenancé le pourtant dur à cuir. « A ce moment-là, je me suis demandé ce que je devais faire, continue-t-il. Nous avons échangé quelques mots, je lui ai dit que j’étais fan de Naples (où Zola a évolué entre 93 et 96, ndlr). Je lui ai donné ma carte d’identité pour un autographe, il l’a signé et s’est raidi soudainement. »
Le futur joueur de Chelsea repère à ce moment-là un tatouage sur le bras de Maiello, symbole de son passage en prison et de son activité criminelle. « Il a accéléré le pas pour monter dans sa voiture, raconte l’homme de 56 ans. Mes compagnons m’ont dit d’y aller, mais je ne pouvais pas. Je l’ai suivi pendant quelques kilomètres, j’ai klaxonné pour le saluer et je l’ai laissé partir. »
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