Ballon d’or et traître la même année. 2000 a marqué à jamais la carrière de Luis Figo et l’histoire du football mondial par la même occasion. A l’entame de cet été du nouveau millénaire, le milieu de terrain portugais concluait sa cinquième saison avec le FC Barcelone où il atteignait le sommet de son art malgré une année sans titre (20 buts et 26 passes décisives, clubs et sélections comprises). Au club depuis 1995, l’ancien du Sporting s’imaginait repartir avec les Catalans la saison suivante. Mais le zèle de son agent et l’ambition d’un certain Florentino Perez l’ont fait basculer dans l’impensable: rejoindre le Real Madrid, rival honni. 

En fin de saison 1999-2000, le Real Madrid venait alors de décrocher sa deuxième Ligue des champions en deux ans après 32 ans de sécheresse. Lorenzo Sanz, alors président (décédé du coronavirus la semaine dernière), avait alors décidé de surfer sur ce succès pour anticiper des élections présidentielles. Avec l’idée que les succès du club allaient lui offrir une victoire confortable. La candidature d’un certain Florentino Perez ne l’avait pas effrayé. 

La promesse électorale de Florentino Perez

Ce dernier avait pourtant de grosses ambitions. Il lorgnait le poste depuis plusieurs années mais avait été empêché de se présenter lors du scrutin précédent par le conseil d’administration de son entreprise, ACS, géant du travaux publics, devenu n°1 mondial du secteur depuis. En 2000, les choses avaient changé. Florentino Perez s’était lancé dans la campagne avec un argument fort: s’il gagnait, il recruterait Luis Figo, mégastar du moment.

En coulisses, Perez avait tout prévu. Il avait contacté l’agent du joueur, José Veiga, en lui promettant de payer la clause libératoire de Figo (de 60 millions d’euros) s’il était élu. En cas d’échec, il lui aurait promis une compensation financière (entre 1 et 4 millions d’euros). Persuadé de l’échec de Perez face à Sanz, Veiga avait signé l’accord, appâté par cet argent facile. 

Mais dans les urnes, les choses ne s’étaient pas du tout passées comme prévues. Perez a remporté une victoire éclatante en récoltant 91% des suffrages de la part des socios, inquiets par la gestion désastreuse de Sanz qui précipitait le club vers la banqueroute. Contrat en poche, Perez a donc réclamé son dû: la signature de Luis Figo. 

Stupéfait, le meneur portugais s’était alors terré à Lisbonne. « Jamais Figo n’a voulu venir au Real Madrid », confie Fred Hermel, spécialiste du football espagnol pour RMC Sport dans l’After Foot. Pour convaincre sa nouvelle star de signer, le nouveau président madrilène avait même pris son jet privé pour se rendre dans la capitale portugaise et y rencontré Figo. L’agent de ce dernier avait fini par convaincre l’international de rejoindre le rival honni. Il sera remercié par le joueur quelques temps plus tard. Contre son gré, Figo est ainsi devenu le transfert le plus cher du monde, à 60 millions d’euros. 

Figo a finalement passés cinq ans au Real Madrid (2000-2005) à l’ère galactique avec une Ligue des champions et deux Liga au palmarès. Il est aussi devenu le symbole de la pire trahison d’un joueur du FC Barcelone. Quelques mois après sa signature, les supporters catalans lui avaient réservé un accueil d’une rare violence avec insultes et jets de tête de cochon et de bouteille de whisky comme pinacle de la haine.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/la-folle-histoire-du-transfert-de-figo-au-real-1882455.html

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