Dans une lettre publiée ce lundi par la Juventus, Andrea Agnelli expose ses arguments en faveur de la création d’une Super League. Le président de la Vieille Dame appelle les instances à reconsidérer ce projet, vivement dénoncé par l’UEFA.

Le texte débute par une note d’espoir. Avec un horizon ensoleillé pour la Juventus. « Je n’ai aucun doute sur le fait que le club a maintenant les bonnes caractéristiques pour relever les défis de l’avenir », écrit Andrea Agnelli, son président. Dans une lettre adressée aux actionnaires et rendue publique ce lundi, le dirigeant italien rappelle tout de même les « dégâts énormes » engendrés par la crise du Covid-19. Bien au-delà du Piémont. « Mais l’instabilité globale et – par conséquent – la faiblesse de l’industrie du football ne doivent pas être attribuées uniquement à la pandémie », précise-t-il, avant de mettre en avant l’importance de la Génération Z, qui consommerait moins de football que les précédentes: « Le monde post-Covid 19 appartient à cette génération, qui englobe les personnes âgées de 12 à 21 ans. Le football doit continuer à jouer un rôle central dans leur temps libre ».

Dans ce contexte, Agnelli milite toujours pour la création d’une compétition élitiste, regroupant les plus grands clubs d’Europe. « La Super League, qui vise à offrir au monde le meilleur spectacle de football jamais vu, a trois valeurs essentielles intégrées dans son règlement, dans le but de garantir la stabilité de notre industrie », assure le boss de la Juventus. Dans l’ordre, il met en avant « un nouveau cadre partagé pour maîtriser les coûts et contribuer à assurer une compétitivité équilibrée au sein des différentes compétitions », « des engagements forts en faveur de la solidarité et de la mutualité » et « une focalisation centrale sur les performances des clubs dans les compétitions européennes et sur la manière dont ils contribuent au développement des talents ».

« Rien ne peut être tenu pour acquis »

Le tout visant à impulser « un nouveau paradigme méritocratique et un retour aux fondamentaux de la maîtrise des coûts et de la transparence ». Un programme, pensé pour « les fans, les joueurs et les investisseurs », sur les bases duquel « le dialogue politique doit reprendre », estime Agnelli. Avant de conclure: « Rien ne peut être tenu pour acquis. Tout peut être amélioré et repensé. »

Pas sûr que cette tirade suffise à convaincre l’UEFA et son président Aleksander Ceferin, particulièrement opposés à cette Super League qui viendrait faire de l’ombre à la Ligue des champions. « Certains clubs ont juste des dirigeants incompétents, a taclé le patron de l’instance européenne il y a quelques semaines dans Der Spiegel. Ils se plaignent que les salaires sont trop haut. Mais qui a signé les contrats? Pas moi! » Depuis le lancement avorté du projet de la Super League, en avril dernier, Ceferin a rompu tout contact avec Agnelli, alors qu’il est le parrain de sa fille: « J’apprécie toujours énormément les autres membres de la famille. Mais j’ai évidemment fait une erreur avec lui. (…) Aujourd’hui, Agnelli et moi sommes aussi éloignés que possible ». Le dernier plaidoyer du président de la Juve ne risque pas d’apaiser les tensions.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions/juventus-agnelli-souhaite-une-reprise-du-dialogue-pour-la-super-league_AV-202109270483.html

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