Elle a pénétré sur la pelouse l’air décontracté. Dans un mélange de concentration et de sérénité. Loin de courber sous le poids de ce moment pourtant historique. Stéphanie Frappart est entrée dans les annales du football en devenant la première femme à arbitrer un match de Ligue des champions masculine, mercredi à Turin, lors de Juventus-Dynamo Kiev (3-0). Et la Française de 36 ans a parfaitement réussi son baptême. Au terme d’une rencontre dominée par les partenaires de Cristiano Ronaldo, elle a livré une prestation sans accroc.
De quoi recevoir les louanges d’Andrea Pirlo. « Elle est très bien. Nous sommes heureux qu’il n’y ait plus cette différence entre les hommes et les femmes », a déclaré le coach de la Juve. Le compte des champions d’Italie a d’ailleurs salué la grande première de Stéphanie Frappart avec un message sur Twitter et un pouce levé. Vincenzo Spadafora, le ministre des Sports, a également réagi en évoquant « un match qui restera dans l’Histoire ».
« Du bon sens et du caractère »
La presse italienne, qui n’a rien raté de la prestation de la Française depuis les tribunes du stade turinois, aussi est sous le charme de la native du Val-d’Oise, qui avait déjà officié en Ligue 1, en Ligue Europa et lors de la Supercoupe d’Europe 2019 entre Liverpool et Chelsea (2-2, 5 tab à 4). Pour la Gazzetta dello Sport, « elle a fait tomber un mur ». Le Corriere dello Sport salue son arbitrage « plein de bon sens, sans aucune hésitation » et titre « Quelle personnalité! ». Même admiration chez la Reppublica, qui parle de « débuts parfaits » et d’une « excellente prestation, linéaire, précise et décisive ».
En sifflant seulement vingt fautes, Stéphanie Frappart a laissé le jeu se dérouler lorsqu’il le fallait. En n’hésitant pas à se montrer ferme si besoin, à l’image de ce carton jaune distribué rapidement à Rodrigo Bentancur pour une faute sur Mykola Shaparenko. A la 35e, elle a choisi de ne pas accorder de penalty après un accrochage entre Leonardo Bonucci et Benjamin Verbic dans la surface. Et elle est restée très calme malgré les contestations des joueurs ukrainiens. L’un des rares moments chauds d’un match globalement fair-play. « On a rarement vu si peu de protestations », note le Corriere della Serra, qui met en avant « le caractère » de l’arbitre française: « Elle parle peu, mais elle sait se faire entendre et respecter ».
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