Patrice Evra a toujours témoigné un profond respect pour Didier Deschamps. Les deux hommes s’apprécient. « Je côtoie Didier très souvent, on parle de tout, de la vie, de la famille, de notre sport, a confirmé Patrice Evra dans un entretien au long cours accordé au Figaro. Je l’aime. Il arrive à créer un groupe, à fédérer, à faire des choix forts » Maintenant qu’il a officialisé sa retraite sportive, Evra l’avoue, Didier Deschamps est l’un des entraîneurs qui ont le plus compté dans sa carrière. Le sélectionneur de l’équipe de France est parvenu à sortir le désormais ex-latéral gauche de sa retraite internationale.
« Je fonctionne beaucoup à l’affect »
« Après l’Euro 2012 avec Laurent Blanc, je n’avais pas aimé le déroulement des choses pendant la compétition et j’ai voulu mettre un terme à ma carrière en sélection, raconte Patrice Evra. Didier a repris les Bleus dans la foulée et m’a appelé. Il voulait savoir ce que j’allais faire. Mon discours était clair. J’adore mon pays, mais je ressens trop de négativité à mon sujet et ça me bouffe toute mon énergie. Et là il m’a dit qu’il avait besoin de moi, m’a sélectionné à nouveau. Je fonctionne beaucoup à l’affect, et on a continué ensemble. » Evra dispute alors le Mondial 2014 au Brésil puis l’Euro 2016 en France.
« Il a été franc et j’aime ça »
Le sélectionneur compte sur lui pour préparer la compétition disputée à la maison, oui, mais seulement à temps partiel. « Il a été franc et j’aime ça, note Patrice Evra. Au final il me rappelle après alors que je devais laisser la place aux jeunes. Il me répond: ‘Pat’, les jeunes n’assument pas et ne sont pas encore prêts, j’ai besoin de toi.’ Vous savez ce que j’ai fait? J’ai appelé les joueurs en question, dont je tairai les noms, pour les bouger et en leur demandant s’il se foutait du monde. Quand tu es jeune et que tu as le talent, tu dois me bouffer alors que je suis vieux. »
« L’Euro? Une immense blessure »
« A l’arrivée, je suis titulaire à l’Euro, reprend l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille. Cette compétition m’a fait énormément de mal. Je peux perdre une finale, mais celle-ci m’a tellement touché. J’étais anéanti. Je n’ai pas douté une seconde sur le fait qu’on allait perdre. Ça reste une immense blessure. Ce poteau de Gignac me hante encore. Tu refais la scène et tu te dis que si c’est dedans, tu es champion d’Europe. Rien que d’en parler ça me fait mal. La douleur m’a fait arrêter et attention, d’autres ont pris la relève et ont assumé. C’était la fin pour moi en équipe de France. » Arrivé en remplacement de Layvin Kurzawa, Patrice Evra disputera un dernier match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2018, face à la Suède (2-1), le 11 novembre 2016.
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