Touché par une tumeur au pancréas, Gianluca Vialli, en rémission, est le chef de la délégation de l’équipe nationale d’Italie, en finale de l’Euro dimanche face à l’Angleterre. L’ancien joueur est aussi l’ancien partenaire d’attaque de Roberto Mancini, avec qui il a brillé à la Sampdoria (mais pas à Wembley).
20 mai 1992. La finale de la Coupe des clubs champions oppose le FC Barcelone à la Sampdoria. Le club catalan s’impose 1-0 après prolongation, sur un but de Ronald Koeman. Dans les rangs italiens, Roberto Mancini et Gianluca Vialli ont les larmes aux yeux sur la pelouse de Wembley. La même qui, vingt-neuf ans plus tard, peut les faire pleurer de joie au terme de la finale de l’Euro Italie-Angleterre prévue dimanche soir (21h).
Gianluca Vialli est le chef de la délagation de la sélection nationale italienne, dirigée par Roberto Mancini. Les deux anciens internationaux étaient qualifiés de « jumeaux », du temps de la Sampdoria, entre 1984 et 1992. Le premier cité a conclu son passage dans le club avec 141 buts, le second avec 168 réalisations.
« On n’a pas grandi ensemble, mais quasiement », a confié Roberto Mancini au cours du championnat d’Europe. « C’est une entente qui va au-delà de l’amitié. Il est comme un frère. Et puis maintenant, c’est un ancien, on l’écoute toujours avec plaisir quand il parle », a plaisanté le technicien de 56 ans, alors que son ami a soufflé vendredi sa… 57e bougie.
« Le cancer, un adversaire beaucoup plus fort »
Lorsqu’il a accepté de rejoindre Roberto Mancini au sein de la Squadra Azzura, Gianluca Vialli avait pourtant bien d’autres préoccupations. Il avait révélé quelques mois auparavant être victime d’un tumeur au pancréas. « Je ne me bats pas contre le cancer, parce que je ne pense pas que je serais capable de le gagner, c’est un adversaire beaucoup plus fort que moi, racontait-il récemment dans un documentaire de la RAI. Le cancer est un compagnon de voyage indésirable, mais je ne peux rien y faire. Il est monté dans le train avec moi et je dois continuer, voyager la tête basse, ne jamais abandonner, en espérant qu’un jour cet hôte indésirable se lassera et me laissera vivre en paix pendant de nombreuses années encore, car il y a encore beaucoup de choses que je veux faire ».
Débarrassé de deux cycles de chimiothérapie, l’ancien entraîneur de Chelsea (1998-2000), où il avait brillé comme joueur (1996-1999), s’était aussi confié dans les colonnes de La Repubblica sur son retour à une vie plus légère: « La normalité, c’est se voir bien à nouveau dans le miroir et regarder les poils repousser. Je n’ai plus besoin de crayonner mes sourcils ».
« Inspirer les gens »
Mais dans le Times, Gianluca Vialli, qui avait adopté une attitude de « footballeur » pour « ne pas se plaindre » de la maladie, racontait encore ses peurs en 2020: « Je suis toujours très effrayé et inquiet. À chaque fois que je me réveille ou que je me couche avec un petit mal de ventre, un mal de tête ou quelques degrés de fièvre, je me dis immédiatement: «Oh mon Dieu, c’est revenu. Il faudra beaucoup de temps avant que je puisse me défaire de ce sentiment». Mais son esprit est à présent tourné dans l’optique « d’inspirer les gens », la raison qui l’a poussé à retourner à la Nazionale, dont il a porté 59 fois le maillot.
Sa présence dans le staff italien renforce aussi le côté « bande des Blucerchiati » de Roberto Mancini. Le sélectionneur s’est entouré d’hommes de confiance de la belle époque: Giulio Nuciari, Attilio Lombardo, Fausto Salsano, Alberico Evani et Massimo Battara. Ce qui rend l’expérience de Gianluca Vialli encore plus « émouvante », selon ses propres termes: « Pour moi, travailler ici ensemble, nous garde tous jeunes ». Et une victoire à Wembley leur permettra en quelque sorte de venger la Sampdoria.
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