
Si l’Europe du football a découvert mardi soir le visage juvénile de Erling Haaland (19 ans), auteur d’un magnifique triplé avec Salzbourg face à Genk (6-2), un autre joueur a réussi à trouver le chemin des filets pour sa première en Ligue des champions: Peter Olayinka (23 ans), buteur à San Siro lors du nul entre l’Inter et son équipe du Slavia Prague (1-1, sur RMC Sport). Mais contrairement à celui du jeune Norvégien, présenté comme un phénomène, le parcours du Nigérian est plutôt du genre… chaotique.
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1 – Slavia Prague’s Peter Olayinka is the first Nigerian to score on his Champions League debut since Yakubu netted a hat-trick against Olympiakos for Maccabi Haifa back in September 2002. Eagles. pic.twitter.com/uALARGfsdv
— OptaJoe (@OptaJoe) September 17, 2019
Il se fait remarquer dans un championnat non reconnu par la Fifa
Né à Ibadan, troisième ville du pays le plus peuplé d’Afrique, Olayinka a débarqué en Albanie en 2012, à seulement 16 ans. Mais après des prestations intéressantes avec les équipes de jeunes du KS Bylis, et quelques apparitions en équipe première, l’histoire se complique: pour des problèmes de contrat, comme le rapporte Marca, Olayinka se voit suspendu, et doit aller jouer au Yenicami AK, dans le championnat de Chypre du Nord, compétition non-reconnue par la Fifa.
Le garçon y est suffisamment performant pour susciter l’intérêt d’autres clubs. A l’été 2014, il s’engage ainsi avec le KS Skënderbeu, toujours en Albanie. Sauf que Olayinka a déjà passé un accord avec Kukësi. Résultat: une nouvelle suspension de quelques mois, avant de pouvoir continuer à jouer avec sa nouvelle formation. Et c’est là que l’on rentre dans le vif du sujet.
Skënderbeu, les Mozart des matches truqués
Si le nom de Skënderbeu vous dit vaguement quelque chose, ce n’est probablement pas pour ses performances contre le KF Tirana ou Flamurtari. Non, Skënderbeu est le club qui s’est illustré pour avoir écopé en 2018 d’une sanction historique de la part de l’UEFA, à savoir dix ans d’exclusion des compétitions européennes, pour une série d’une cinquantaine de matches truqués. Des rencontres de niveau national, continental, et même des rencontres amicales…
« Ce club a truqué des matches de football comme personne ne l’a jamais fait auparavant dans l’histoire de ce sport », écrivait à l’époque la commission de discipline de l’UEFA, donnant quelques exemples assez dingues, comme celui d’un match de juillet 2015 à Belfast, contre les Crusaders, en tour préliminaire de la Ligue des champions. Alors que l’équipe albanaise menait 2-1 à la fin du temps réglementaire, les Irlandais avaient mis deux buts dans le temps additionnel, profitant d’erreurs suspectes. Coïncidence (absolument pas), « des centaines de milliers » de dollars avaient été misés au même moment sur le fait que quatre buts au moins seraient inscrits.
Renaissance en Belgique
Les faits se seraient déroulés entre 2010 et 2017, soit pile au moment où Olayinka évoluait à Skënderbeu (2014-2016). Cela n’empêche pas le Nigérian de planter 19 buts en un an et demi, pour taper dans l’œil de La Gantoise, qui débourse un million d’euros en janvier 2016 pour s’attacher ses services. Un tournant.
Si Olayinka ne jouera jamais avec la formation belge, il profite par la suite de prêts au Dukla Prague (2016-2017) et surtout en Belgique à Zulte Waregem (11 buts en 2017-2018) pour se faire un nom. En juillet 2018, le Slavia Prague met trois millions sur la table. La suite sera beaucoup plus heureuse…
https://rmcsport.bfmtv.com/football/inter-slavia-prague-buteur-a-san-siro-le-parcours-chaotique-d-olayinka-1770141.html